Chapitre XI

202 98 1
                                    

Alors que Clara était sur le point d'ouvrir la porte de la chambre d'Ha-eun, car elle commençait à s'inquiéter du fait que la jeune fille s'était enfermée de son plein gré durant une semaine entière, Ha-eun, ouvra la porte. Dès l'instant où la porte s'était ouverte, Clara fut projetée dans le couloir à cause de la présence de Dieu sur la jeune fille. Alors qu'elle essayait de la réveiller, elle s'est mise à parler en d'autres langues.

- Clara, c'est merveilleux ! 

-  En effet, ma fille. Tu rayonnes !

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Il y a une lumière blanche qui t'environne.

   En effet, c'est cette lumière qui l'a projeté dans le couloir et c'est à cause d'elle qu'elle fut baptisée du Saint-Esprit. 

- Eh bien, je n'y suis pour rien. Mais, tu te sens bien ?

- Je vais très bien. 

Elle sourit simplement à Clara. Cette dernière semblait différente après cette expérience qu'elle venait de faire. Elle attendra un autre moment pour la questionner.

- Au fait, le roi désire te voir. 

- Il est de retour, demande Ha-eun surprise qu'il demande à le voir après qu'il est parti sans donner d'explications.

- Où est-ce qu'il est ? 

- Il t'attend dans son bureau. 

- D'accord, je te remercie Clara !

______

- Ha-eun, vient plus près de moi. Je ne mords pas !

Elle s'avança vers Ji-hun qui paraissait épuisé. Ces cernes confirmaient cela. 

- Puis-je te demander où tu étais, questionna Ha-eun.

- J'étais à une réunion au Japon qui réunissait plusieurs dirigeants de l'Asie.

- D'accord. Tu n'as pas dormi de toute la semaine ? 

- J'avoue que j'ai très peu dormi. Et je suis navré de ne pas t'avoir dit de vive voix que je devais partir en urgence au Japon.

- Que veux-tu dire par de vive voix ?

- Je t'ai envoyé un message sur ton téléphone.

- Je n'arrive toujours pas à utiliser mon téléphone correctement. Je te demande pardon, je ne le savais pas. 

- Tu n'as pas à t'excuser Ha-eun, tu apprendras petit à petit. Je t'apprendrai avec plaisir !

Elle acquiesça sans rien ajouter de plus. Elle pensait que ce dernier était parti sans aucune explications. Il s'avère qu'elle avait tort. Il semblerait que la technologie et Ha-eun, font deux !

______

Elle fut conduite par le roi jusqu'à sa plage privée. Il avait promis à la jeune fille de l'emmener dans un lieu calme une fois qu'ils seraient de retour au palais. Puisqu'elle lui avait confié son affection pour le calme. Quoi de mieux qu'une plage privée, pour être au calme ?

Ils s'étaient assis sur le sable. Le vent avait balayé les cheveux d'Ha-eun en arrière, de ce fait, les traits de son visage étaient davantage visible. Ils étaient assis l'un à côté de l'autre dans un silence agréable. Le roi admirait le profil de la jeune fille qui paraissait distraite. Il se demandait si elle avait conscience de cette beauté farouche qu'elle détenait. 

Depuis quelque temps, il voulait proposer à la jeune fille de poursuivre ses études. Il craignait qu'elle prenne mal son intention. Puisque depuis ses dix ans, elle était enfermée à yodok, elle n'a pas pu avoir une scolarité complète. Les cours que les détenus reçoivent à yodok sont des cours dans lesquels, ils sont embrigadés constamment. Ha-eun n'avait donc pas échappée à ses heures de "cours"

- Ha-eun, est-ce que tu veux retourner à l'école ?

- Je ne pense pas que je me sentirai à l'aise dans une salle de classe. 

C'est évident, pensa le roi. Elle devait sûrement être traumatisée par cette vision que la Corée du Nord a de l'école. D'autant plus qu'elle était dans un camp de concentration, voire d'extermination, puisque l'on y entrait pour ne point en sortir.

 Cependant, le Dieu que sert Ha-eun est le Dieu de l'impossible. 

- Je comprends. Mais tu n'es pas obligé d'être avec d'autres élèves, tu peux suivre les cours sur internet. Comme si tu étais dans la classe avec les autres élèves.

- Je ne crois pas que j'emprunterai le chemin de l'école un jour, Quelle que soit la forme qu'elle prend. Lorsque j'étais petite, j'aimais peindre. Je crois que des cours de peintures seront beaucoup plus bénéfiques pour moi. 

- Je te soutiendrai peu importe ton choix. Il faut seulement que ce choix participe à ton bonheur !

- Merci Ji-hun. Que ferais-je sans Dieu et toi ? Tu m'as accueillie chez toi sans rien attendre en retour. Je suis très reconnaissante envers toi. Merci pour tout ce que tu fais pour moi !

- Tout le plaisir est pour moi Ha-eun. J'espère que tu apprendras petit à petit à faire taire les aversions extrêmes auxquelles tu as été confrontées. J'espère que mes efforts dans mes rapports avec toi, contribuerons à t'aider à ne plus craindre la gent masculine.

- Je ne te crains pas. En tout cas, je ne te crains plus. Je suis convaincu que tu ne me feras aucun mal. J'apprendrai à faire confiance aux autres petit à petit. Par ailleurs, je ne crois pas que la crainte que j'ai de la gent masculine se dissipera d'un seul coup Cependant, ce dont je suis sûre, c'est que je ne vais pas pouvoir supporter d'être au milieu d'une foule nombreuse.

- Me voilà ravis ! Tu n'as pas à t'inquiéter pour les grandes foules. Tu ne risques pas d'y être confrontées ! 

- D'accord. Quand pourrais-je commencer les cours de peinture ?

- Je vais choisir une très bonne école qui dispense des cours à distance d'abord. Et après, tu pourras commencer les cours. Je peux savoir dans quel but tu veux suivre des cours de peinture ?

- Je crois que Dieu désire que je raconte mon histoire. Et j'ai la pleine conviction que la peinture est le moyen par excellence pour cela. Il y a de multiples choses sur lesquelles je n'arrive pas à mettre des mots. Cependant, je les visualise, je les ressens, et dès fois une image explique des évènements tragiques, des traumatismes, bien plus que les mots ne sauraient le faire. Je vais peindre mon histoire de la manière que Dieu m'inspirera.

- Je comprends ce que tu veux faire. Pour que ton rêve puisse parvenir à la réalité, il faut que nous puissions régler quelques détails administratifs. C'est-à-dire, ton passeport, ton acte de naissance, etc. Afin que tu deviennes une citoyenne du Royaume de Corée.

- Tu as totalement raison. Je n'ai même pas pensé à cela, même pas une seule fois !

- Ne crains rien, Ha-eun! N'oublie pas que je suis le roi. Je suis donc, indubitablement, celui qui fait les lois ! Je règlerai ce problème en peu de temps ! 

- En effet, j'oublie souvent que tu es le roi  du Royaume de Corée !

- C'est l'une des choses qui me plaît chez toi, je peux être moi-même avec toi. Je peux être juste Ji-hun avec toi, et non le roi du "Royaume de Corée". Ta présence dans ce palais a chamboulé ma vie d'une merveilleuse manière. 

𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 : une rescapée de yodok -𝓓𝓮𝓼 𝓣𝓸𝓶𝓫𝓮𝓼 𝓮𝓷 𝓙𝓪𝓻𝓭𝓲𝓷𝓼Où les histoires vivent. Découvrez maintenant