𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 : une rescapée de yodok -𝓓𝓮𝓼 𝓣𝓸𝓶𝓫𝓮𝓼 𝓮𝓷 𝓙𝓪𝓻𝓭𝓲𝓷𝓼

Chapitre XII

Ha-eun prenait des cours depuis plusieurs semaines maintenant. Et les cours se faisaient, anonymement. Selon l'ordre du roi !

 La jeune fille ne comprenait pas pourquoi ce dernier tenait à ce que son identité demeure secrète. Cependant, elle a décidé de lui obéir. Il devait avoir une bonne motivation pour cela. 

Elle consacrait une grande partie de son temps à lire et à étudier sa Bible. Elle ne passait plus autant de temps avec le roi. De plus, il partait assez souvent en voyage, car ce dernier était également un homme d'affaire très demandé.

Alors, elle avait prit la décision de peindre un tableau très particulier. 

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Invitée à dîner avec le roi, Ha-eun se laissait chouchouter par Clara.

Elle portait une robe rouge qui est un cadeau du roi. Clara avait bouclé ses beaux cheveux noirs, aussi noirs que les plumes d'un corbeau. Clara déposa une couche de baume à lèvres de couleur sang sur ses lèvres pulpeuses. Elle se parfuma d'un parfum à base de nard puis, elle se dirigea vers celui qui l'attendait depuis un moment déjà.

- Tu es absolument ravissante, s'exclama Ji-hun.

- Merci, répondait Ha-eun dans un faible murmure, gênée de recevoir des compliments. En effet, lorsqu'elle s'est vu dans le miroir pour la première fois après sa sortie de yodok, elle ne se reconnaissait pas. Elle ne connaissait pas cette personne qu'elle voyait dans le miroir. Il s'avère qu'elle était une jeune fille d'une beauté farouche !

Ha-eun posa sa tête contre la vitre de la voiture afin de pouvoir admirer cette ville de lumière qui scintillait de mille feux devant ses yeux.  Elle se sentait libre dans cette ville, dans ce pays qui n'était pas le sien. Tout le personnel du palais prenait soin d'elle comme si elle était une princesse. 

Le dîner se déroula dans une atmosphère très chaleureuse. Ji-hun avait tout fait pour que la jeune fille soit à l'aise. Ils parlèrent de diverses choses. Ils apprenaient à se connaître petit à petit. Ils sembleraient qu'ils aiment chacun la présence de l'autre.  

Pour Ji-hun, passer du temps avec Ha-eun, était une occasion d'oublier la pression que le peuple essayait d'exercer sur lui constamment. Ils désiraient que le roi respecte la tradition. C'est-à-dire, épouser une jeune fille parmi les familles nobles du Royaume de Corée dans le seul but d'avoir un héritier.

Cependant, il ne voulait pas copier l'exemple de ses parents. Bien qu'ils se soient aimés par la suite, il ne désirait pas faire un mariage sans amour. Il souhaitait épouser celui qui fait battre son cœur à une vitesse folle. Celle qui envahissait toutes ses pensées au point de ne pas pouvoir travailler. 

Par ailleurs, le peuple ne paraissait pas vouloir comprendre les motivations du roi. Toutefois, ils oublient que bien qu'il soit un roi remplie de bonté, il demeure un homme redoutable lorsque les gens se permettent de s'immiscer dans sa vie privée. C'est pour cette raison qu'il demeurait loin des projecteurs. Ils cherchaient constamment à savoir si leur roi avait enfin prit la décision tant attendue. 

Mais, le roi avait déjà trouvé sa perle rare !

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- Ha-eun, je pars durant trois jours en France. Ça te dirait de m'accompagner ?

Elle prit un instant pour demander à Dieu si elle pouvait s'y rendre à ce voyage, sur un autre continent. Elle ne l'entendit pas clairement lui dire oui, mais elle ressentit une paix inondée tout son être. Alors, elle accepta de faire ce voyage avec Ji-hun.

Ji-hun l'accompagna jusqu'à la porte de sa chambre après cette agréable soirée qu'ils avaient passé ensemble. Ha-eun avait effectué de multiples efforts. Elle n'avait pas eu peur de porter la robe qu'il lui avait offerte. Au contraire, elle se sentait libre. Libre de la peur, libre de l'anxiété ! Ce n'était pas qu'une simple sensation, c'est ce qu'elle avait expérimenté dans son for intérieur.

Elle avait un visage qui rayonnait. Désormais, elle mangeait un peu plus qu'avant. Elle avait même pris du poids. Cela se voyait encore plus, dans cette robe rouge qui épousait parfaitement ses formes. De quoi faire pulser le cœur du roi dans sa cage thoracique.

Il essayait par tous les moyens qu'il pouvait de faire taire ce qu'il ressentait pour cette jeune fleur à peine en floraison. Pouvait-il aimer cette jeune fille avec une histoire si tragique ? Elle était d'une beauté saisissante. Lorsqu'il le regardait droit dans les yeux, ses joues devenaient rouges telles des moitiés de grenades.  Elle aimait se parfumer avec des parfums orientaux, tel que le nard ou encore la myrrhe. Cela décuplait d'autant plus son odeur corporelle qui est déjà enivrante. 

Elle ne semblait pas remarquer les regards du roi sur elle. Bien qu'il essayait de cacher ce qu'il ressentait en présence de la jeune fille, il y a une personne qui, elle, n'a rien manqué !

- Voici votre thé peha, (votre majesté) dit Clara en déposant la tasse de Daechu-cha, un thé traditionnel coréen à base de jujubes. 

Ce dernier se contenta simplement de hocher la tête. Il paraissait perdu dans ses pensées, ce qui inquiéta vivement Clara. Depuis la mort des parents de Ji-hun, elle était devenue comme une mère pour lui, celle qu'elle a toujours été dès lors qu'il avait vu le jour. Il avait l'habitude de confier à Clara ses soucis et aujourd'hui, il semblait avoir peur de lui dire ce qui le tourmentait jusqu'à avoir ce visage si livide.

- Peha, qu'y a-t-il ? 

- Je crois que j'ai des pensées qui ne sont absolument pas dignes de recevoir des acclamations, Clara. 

- Je suis certaine du contraire. Ha-eun est une jeune fille d'une extrême beauté et d'autant plus elle a un cœur si pur. Je comprends que vous soyez tombé sous son charme. 

- Comment peux-tu savoir que mes pensées sont en rapport avec Ha-eun, demanda ce dernier, surpris que Clara ait été capable de deviner celui vers qui se dirigeaient ses pensées.

- Cela se voit peha. Il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer combien vous avez changé depuis que cette jeune fille a fait son entrée dans votre vie et dans celle de tout le personnel du palais. Vous êtes si protecteur avec elle !

- C'est tout à fait normal que je le sois, surtout à cause de son histoire. 

- C'est bien plus que cela. Vos yeux vous trahissent ! N'ayez point honte de vos pensées. Vous avez le droit d'aimer cette jeune fille même si elle a une histoire tragique. Ne vous inquiétez pas de ce que pourraient dire les gens, ou même de la réaction du peuple.  L'amour peut passer à travers toutes les barrières que la société dressent.

- Tu as sûrement raison Clara. Toutefois, je crains de l'effrayer ! 

- Ne vous inquiétez pas pour cela. Dieu fera toutes choses en son temps. 

- Je te remercie Clara.

- Je vous en prie, peha. Allez dormir après avoir terminé votre thé, afin d'avoir une meilleure mine pour votre voyage, dit Clara avant de sortir de son bureau. Tandis que ce dernier, repensait encore et encore aux paroles de Clara. Elle devait certainement avoir raison.

 L'amour n'aurait-il donc point de limites ?