Chapitre XVIII

185 89 37
                                    


À cause des tumultes parmi le peuple, le roi et Ha-eun sont arrivés au palais par hélicoptère. Les gens les attendaient directement à l'aéroport. De quoi détruire les efforts que la jeune fille avait fourni pour affronter sa peur des grandes foules.

Elle n'arrivait même pas à comprendre pourquoi tout ce tumulte. Que s'est-il passé pour que les gens envahissent les rues cherchant la voiture du roi ? Heureusement que ce dernier avait eu la bonne idée de rentrer en hélicoptère. Une fois arrivé au palais, le roi s'était absenté pour une réunion d'urgence avec ses conseillers afin de trouver une solution pour calmer la population. Depuis la première fois qu'il s'était montré avec la jeune fille, les médias commençaient déjà à se questionner sur l'identité de cette dernière. Voilà que maintenant, elle l'accompagnait même à des galas ! 

Était-ce véritablement une simple connaissance, une amie ? Il fallait donner une réponse qui saura calmer toute cette agitation concernant la vie amoureuse du roi. 

_______

- Clara, est-ce que tu peux m'expliquer ce qu'il se passe s'il te plaît ?  

- Rien de grave ma fille. Déclara cette dernière en caressant la tête de la jeune fille qui était remplie d'inquiétude face à cette situation qui semblait pourtant très importante.

- Est-ce que je vais devoir partir ? Le peuple sait d'où je viens, c'est cela, n'est-ce pas ? 

- Pourquoi tu te fais tant d'histoires inutiles ma fille ? 

- Parce que personne ne veut me dire ce qu'il se passe ici ! Mais je suis absolument convaincue que toute cette agitation est causée par ma présence ici. Tout le monde me regarde bizarrement, même les gardes ! Que suis-je censé pensé lorsque je vois Ji-hun faire une réunion d'urgence alors que nous venons de faire plus de huit heures de vol ? Ils sont sûrement en train de décider de mon avenir à l'instant où je te parle Clara.

- Je n'ai pas le droit de parler de ce qu'il se passe, c'est l'ordre que j'ai reçu du roi. Je suis désolée ma fille ! à son retour, je suis certaine qu'il t'expliquera ce qu'il se passe en ce moment. Et il n'est absolument pas question de si tu dois rester ou partir du Royaume de Corée.

- Qui parle de partir du Royaume de Corée, questionna le roi qui était positionné devant la porte de la chambre de la jeune fille. 

Personne ne répondit à sa question. Voyant le regard de détresse de Clara, il sut qu'il devait avoir une discussion avec la jeune fille qui paraissait perdue dans ses pensées. Elle paraissait livide d'un seul coup, comme si elle revivait l'un de ses pires cauchemars. En réalité, elle vivait ce qu'elle redoutait le plus.

 Elle réfléchissait souvent à son avenir dans ce pays qui n'est pas le sien. Comment pouvait-elle même oser pensé qu'on l'accepterait aussi facilement alors qu'elle vient du pays ennemi, même si autrefois les deux pays ne faisait qu'un. Allait-elle être exilé dans un autre pays afin d'éviter une possible guerre entre la Corée du Nord et le Royaume de Corée ?  Sûrement, qui était-elle pour qu'elle soit mise en sécurité ? Elle sera assurément relâchée dans la nature tel un électron libre, sans famille, sans amis. 

Alors, la durée de son séjour dans ce palais ne serait qu'un lointain souvenir. Un rêve qu'elle n'aurait pas dû prendre pour la réalité. Car, il semblerait que ce proverbe qui dit que toute bonne chose à une fin venait d'être réelle pour elle. 

- Ha-eun, tu m'entends ?

Elle n'avait même pas fait attention au roi qui s'était installé près d'elle, tant qu'elle réfléchissait au tournant que sa vie allait prendre dans les prochaines heures.  

- Je crois que j'ai compris ce qu'il faut que je fasse. Je vais prendre mes affaires et le carnet de ta mère que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire et je serai alors prête à partir. Où comptes-tu m'envoyer passer le reste de ma vie ? 

- De quoi parles-tu Ha-eun? Tu n'iras nulle part, pourquoi est-ce que tu me parles d'aller passer le reste de ta vie quelque part ? Je n'ai aucune intention de me séparer de toi, ni maintenant, ni jamais ! Déclara le roi en posant ses mains sur les épaules de la jeune fille afin qu'elle braque ses yeux dans les siens. Elle pouvait lire dans ses yeux que ses paroles étaient vraies. Et qu'il était même irrité à l'idée qu'elle puisse imaginer qu'il veuille se débarrasser d'elle comme si elle n'était qu'une chose dont on avait plus besoin, car on avait pris tout ce qu'il y avait de bon en elle. 

 - Je pensais que tu voulais te débarrasser de moi de peur qu'une guerre ne soit provoquée à cause de ma présence ici, au Royaume de Corée.

- Il n'y aura aucune guerre Ha-eun. De plus, ton témoignage révèle les atrocités que le gouvernement Nord-Coréen commet dans ces camps de concentration sans qu'il soit conduit devant la cour pénale internationale pour crime contre l'humanité. Par ailleurs, tu n'es pas la seule rescapée de ce camp de malheur, il y a des centaines de personnes comme toi qui ont réussi à quitter la Corée du Nord. Cependant, ma parole ne fait lois qu'au Royaume de Corée. Sans l'aide des pays occidentaux, je ne pourrais jamais mettre fin au règne de ses tyrans Nord-Coréens qui se considèrent comme des dieux. 

- Alors, je ne vais pas partir ? 

- Pour quelle raison voudrais-je me séparer de toi Ha-eun? Tu ne te plais pas ici, avec moi ?

- Bien sûr, je me sens bien ici. J'ai cru que toute cette agitation était causée par ma présence ici, je croyais que le peuple ne voulait pas de moi ici parce que je viens de la Corée du Nord et donc indubitablement du pays ennemi du Royaume de Corée. Comment pourrais-je oser croire que l'on m'accepterait comme si j'étais une citoyenne du Royaume de Corée ? 

- Il n'est pas question de cela, Ha-eun. Personne ne sait qui tu es et d'où tu viens à part Clara et moi ainsi que les gardes qui t'avaient vu dans la forêt de bambou. Et ils ne diront absolument rien te concernant de peur des conséquences pour eux ainsi que leurs familles.

- Alors de quoi s'agit-il ? Je ne suis pas la cause de ce tumulte parmi le peuple ? 

- Il s'interroge sur la nature de notre relation, Ha-eun. Ils désirent savoir si tu es mon amie. 

- Mais, c'est pourtant ce que nous sommes. Nous sommes des amis, je ne vois donc pas pourquoi ils s'agitent autant pour une chose aussi simple. 

- Bien sûr que nous sommes des amis, affirma le roi tristement en enlevant sa main de celle de la jeune fille. 

Il semblerait qu'Ha-eun, ne le voit seulement comme un ami et rien de plus. Son grand-père s'était peut-être trompé en croyant que c'est Dieu qui lui avait parlé ? La jeune fille était indifférente aux regards tendres du roi sur elle au quotidien ainsi que de toutes ces petites attentions envers elle. 

Pour elle, il n'était que son ami !

𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 : une rescapée de yodok -𝓓𝓮𝓼 𝓣𝓸𝓶𝓫𝓮𝓼 𝓮𝓷 𝓙𝓪𝓻𝓭𝓲𝓷𝓼Où les histoires vivent. Découvrez maintenant