Chapitre XX

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Endormie sur la plage, Ha-eun ressentait une douce caresse sur sa joue. Elle voulait que cela ne s'arrête point. Cette caresse envoyait des petits picotements sur sa joue, qui ressemblaient à de l'électricité. Elle ouvrit ces yeux lentement, croyant encore que le soleil était toujours éclatant, c'est alors qu'elle réalisa qu'il faisait presque nuit. Puis, elle se retourna vers celui qui lui procurait cette douce caresse sur la joue.

- Ha-eun, pourquoi dors-tu sur la plage ? J'espère que tu n'as pas fait une insolation, ajouta le roi. Qui était, visiblement, l'auteur de cette caresse.

- J'étais venu ici pour être seule, mon but n'était pas de m'endormir, affirma cette dernière en baissant la tête sur son corps recouvert de sable.

- Rentrons, tu dois prendre une douche afin d'enlever tout ce sable qui te colle à la peau.

- Je n'ai pas envie de rentrer maintenant, j'aimerais rester ici encore un peu. 

- D'accord. Mais, tu m'inquiètes Ha-eun! Tu vas bien ou tu as seulement besoin de te retrouver toute seule ? 

- J'ai simplement besoin de solitude afin de réfléchir à ma vie. Et puisque cette plage est uniquement à toi, j'ai pensé que c'était le meilleur endroit pour réfléchir étant donné qu'il n'y aurait personne pour me déranger.

- D'accord. Dans ce cas, je te laisse ! Déclare-t-il, en partant en direction du palais.

- Oh non, ne pars pas ! J'aimerais discuter d'un sujet qui ne te fera peut-être pas plaisir avec toi. Aurais-tu quelques minutes à m'accorder s'il te plaît ?

Il fronça les sourcils face à la demande de la jeune fille qui semblait très gênée de lui demander s'ils pouvaient avoir une discussion tous les deux.  Puis, il s'installa face à la jeune fille en acquiesçant d'un mouvement de la tête afin qu'elle puisse commencer à parler.

- Avant toutes choses, je veux te dire que je ne souhaite en aucun cas minimiser la douleur que tu as ressentie à la mort de tes parents, d'autant plus que l'auteur de leurs morts était ton oncle.

- D'accord. Tu peux poursuivre, déclara le roi en regardant la jeune fille droit dans les yeux.

- J'ai vu deux soldats brisés la nuque de mes parents devant mes yeux, je les ai vus disparaître de la surface de cette terre devant mes yeux, sans que je puisse les sauver de cette mort cruelle dont ils ont fait l'expérience.

 Je ne peux pas nier que sur le coup, j'en voulais terriblement à Dieu de ne pas avoir protégé mes parents. Je me sentais seule, je n'avais plus de famille ; personne sur qui je pouvais compter dans le camp. Il n'y aurait plus personne qui essayerait de me protéger contre les soldats qui voulaient abuser de moi.  

J'ai même pensé à me suicider à plusieurs reprises, mais j'avais peur d'aller en enfer. C'était que pour cette raison que je ne m'étais pas suicidée. Mon amour pour Dieu s'était refroidi au point où, je ne priais plus, je ne pensais plus à lui. J'agissais comme s'il n'existait pas. Je ne m'aimais pas, je détestais chaque cellule de mon corps. 

Toutefois, même si je ne m'aimais pas, Dieu continuais à m'aimer. Lorsque j'avais envie de mettre fin à ma vie, lorsque plus rien de ce monde n'avait de sens pour moi, il est venu à mon secours. Il n'a pas regardé à mon cœur qui ne brûlait plus pour lui, il m'a fait sortir de ce camp de concentration. 

Il m'a conduit, ici, chez toi, dans un lieu où je suis protégé, où personne n'osera lever la main sur moi. Il ne m'a pas jugé de l'avoir accusé à tort, injustement pour quelque chose qu'il n'avait pas fait.  Ce que je veux te dire c'est qu'il ne t'en veut pas aussi, il veut que ton cœur puisse brûler pour lui à nouveau, que ton amour pour lui puisse devenir comme un chandelier et qu'il soit visible aux yeux de tous. 

Tandis qu'Ha-eun terminait de parler, l'atmosphère avait changé. La présence de Dieu les entourait tel un cercle de feu. Ji-hun qui n'allait plus dans la présence de Dieu et qui surtout fuyait sa présence, ne pouvait plus fuir désormais. Il commençait à pleurer doucement, réalisant la profondeur de l'amour de Dieu pour lui. 

Il se sentait si bête d'avoir pensé que Dieu regardait à ses fautes !  Ha-eun était certainement l'exemple par excellence pour lui afin de comprendre que Dieu ne regarde pas à nos accusations sans fondements. Elle avait perdu ses parents tout comme lui, mais la douleur qu'elle a ressentie était sûrement beaucoup plus violente que la sienne puisqu'elle les a vus recevoir tous les deux, des coups de marteau sur la nuque jusqu'à ce qu'ils succombent à leurs coups.

 Dieu n'avait pas regardé aux accusations injustes de la jeune fille pour la secourir, il a montré qu'il n'était pas un homme pour mentir et qu'il demeure fidèle pour toujours même lorsque nous sommes infidèles. À combien plus forte raison, Dieu ne regarderait pas à ses accusations à lui qui le maintenait responsable de la mort de ses parents ?

- Ji-hun, tu dois ouvrir ton cœur à nouveau afin de te laisser guérir par Dieu, afin qu'il panse ces blessures qui te rongent de l'intérieur. Il veut faire la même chose qu'il a fait dans ma vie pour toi aussi. Je désire te voir être guéri aussi, je souhaite que tu puisses goûter combien Dieu est bon, déclara Ha-eun en caressant les cheveux du roi qui avait la tête baissée, en pleurant à chaudes larmes.

Il n'arrivait pas à dire un seul mot tellement que la présence de Dieu devenait tangible. Il était comme électrifié, ne pouvant plus bouger. Mais, ce feu ardent qui parcourait sa peau, ne le brûlait point. Il se révélait agréable. 

Tandis qu'il était toujours dans la même position, pleurant à chaudes larmes, la douce voix du Saint-Esprit s'éleva tel un murmure :« Je ne me suis pas éloigné, ni fâché, car je suis l'expression parfaite de l'amour. C'est mon amour de père que je répands sur toi. Parce que tu es mon enfant et que je suis ton père. Mes pensées vers toi sont innombrables comme le sable qui est au bord de la mer. 

Tu es mon trésor. Je suis toujours le même et je ne changerai pas de la même manière que mon amour pour toi ne connaîtra aucune ombre de variations ;parce que je t'aime d'un amour éternel ! Je suis près de toi et je te délivre de toutes tes détresses. J'emporterai toutes tes douleurs. Comme un berger porte un agneau, je te porte près de mon cœur. 

Je suis ton père et je t'aime de la même manière que j'aime mon fils Jésus. Car dans Jésus, mon amour pour toi est révélé. Il est la représentation exacte de mon être. Et il est venu pour démontrer que je suis pour toi, pas contre toi. Et te dire que je ne compte pas tes péchés. Sa mort est l'expression suprême de mon amour. J'ai toujours été le Père et je serai éternellement ton père ».

𝗛𝗔-𝗘𝗨𝗡 : une rescapée de yodok -𝓓𝓮𝓼 𝓣𝓸𝓶𝓫𝓮𝓼 𝓮𝓷 𝓙𝓪𝓻𝓭𝓲𝓷𝓼Où les histoires vivent. Découvrez maintenant