15.

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Janvier


La semaine suivante, Arès a été plutôt convaincant. Il m'a rejoint chaque jour sur mon banc favori pour déjeuner, m'a rattrapé en plein milieu des couloirs juste pour me parler ou passer son bras autour de mes épaules et m'a même défendue devant tous ces tarés qui ne sont pas en manque d'inspiration pour être désobligeants.

Les fêtes de fin d'année se sont finies aussi vite qu'elles sont arrivées. Ma mère et moi nous sommes retrouvées seules et n'avons rien fait de spécial à part dîner en tête à tête toutes les deux.

Il faut croire que c'est encore trop tôt pour se réjouir d'un moment en famille alors que la mienne a volé en éclats et n'en est plus vraiment une.

Dès lors que je finis de me changer après le cours de sport que je n'ai pratiquement pas fait, une voix me fait sursauter.

– Viens.

Arès pénètre dans le vestiaire et me tire par la main pour me forcer à me lever, un sourire malicieux aux lèvres.

– Qu'est-ce que tu fais ?

Il me fait signe de me taire et de rester discrète, puis nous pousse jusque derrière un casier. Il pose ses doigts sur mes lèvres et se dresse en me tenant fermement contre lui.

Le monsieur de la sécurité entre, jette un œil, puis éteint les lumières. D'où il se situe, il lui est impossible de nous voir. Arès se détache de moi une fois l'homme sorti, sans pour autant me lâcher la main.

Il pousse la porte qui mène à la piscine tout juste éclairée et m'envoie un clin d'œil majestueux avant de renoncer à mes doigts, de se déshabiller rapidement et de faire un plongeon direct dans le grand bain.

Quand il ressort la tête de l'eau, je le dévisage.

– Mais qu'est-ce que tu fais ?

Il rit avant de rejeter ses cheveux en arrière.

– Je me baigne, quelle question. Viens !

Il plonge sous l'eau, me laissant bouche bée. Quand il remonte pour reprendre sa respiration, il hausse un sourcil impatient.

– Tu viens ou quoi ?

– Je n'ai pas de maillot de bain, avoué-je.

– Quelle importance ? Tu n'en as pas besoin. Enlève tes vêtements et saute.

Je croise les bras sur ma poitrine et secoue la tête. Ses yeux bleus s'élèvent vers le ciel dans un acte faussement indigné pendant qu'il soupire.

– Allez, je ne te materais pas, promet-il en souriant.

Et cette fois, c'est moi qui soupire. Comme souvent, je m'abandonne à ses envies sans même essayer de le combattre.

– Très bien...

D'un geste, j'ouvre le bouton de mon jean et le fais glisser le long de mes jambes. Au début, je n'ai pas l'intention d'enlever mon tee-shirt et de me mettre presque nue devant lui. Mais en croisant son regard s'attardant sur mes courbes, j'attrape assez d'assurance pour le retirer d'un mouvement habile. Ses yeux s'enflamment, sa langue vient traîner sur sa lèvre inférieure, ses muscles se tendent.

Me retrouver en sous-vêtements devant lui n'était pas au programme, mais je dois avouer que ce n'est pas déplaisant pour autant. Voir l'effet que mon corps provoque sur le sien est aussi intrigant qu'excitant.

Je m'assieds sur le bord de la piscine et descends doucement dans l'eau tiède. Arès ne perd pas de temps et me rejoint en me soulevant par les hanches pour m'aider à y entrer.

Son visage touche presque le mien. Son souffle caresse mes joues et ses mains entourent ma taille comme si elle lui appartenait. Mon cœur se compresse à l'intérieur de ma cage thoracique et des frissons s'installent partout là où ses doigts rencontrent ma peau.

Ses yeux bleu un brin plus clair que d'habitude rallient le gris des miens et il se met à me fixer longuement.

– J'ai menti, lâche-t-il alors soudainement.

Je déglutis, l'inquiétude reprenant sa place au creux de mon ventre.

– Sur quoi ?

D'un geste lent et doux, il pose sa main sur ma joue et la caresse de son pouce.

– Je t'ai matée, avoue-t-il alors. Et en plus, j'ai adoré ça.

Il sourit doucement, puis incline son visage et ses lèvres humides viennent effleurer les miennes.

Un simple baiser, mais tout explose en moi.

J'agrippe ses cheveux et l'attire contre moi pour presser à nouveau ma bouche sur la sienne. Il se laisse faire et vient même mêler sa langue à notre échange. Son goût sucré prend possession de la mienne. Il maintient ma taille et ma nuque de façon à ce que je ne puisse pas m'échapper.

Ce qu'il ignore, c'est que là, tout de suite, j'ai tout sauf envie de m'enfuir.

Un frisson me parcourt l'échine lorsqu'il me mord doucement la lèvre.

– J'adore aussi faire ça, admet-il juste avant de reculer pour me contempler.

Je souris, gênée, puis le pousse pour l'éclabousser en pleine figure. D'abord surpris, il rit et nage pour me rattraper et me jeter dans l'étendue d'eau, aussi claire et déserte que mon esprit à cet instant.



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Présumée Coupable (terminé) [en réecriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant