23.

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[SEXE]


Noa ? Laisse-moi entrer, s'il te plait.

Je ne réponds rien et me contente de resserrer l'emprise de mes bras autour de mes jambes. Je ne sais même pas à qui appartient cette chambre dans laquelle je me suis enfermée, mais visiblement, elle revient à un individu de sexe masculin. Si je me suis tapie ici, c'est bien parce que ses talons m'empêchent de fuir à pied.

— Noa ? réitère Arès d'une voix étrangement calme.

Le silence en guise de réponse, je prie pour qu'il abandonne et me laisse tranquille.

— Très bien, ne reste pas derrière la porte.

— Quoi ? susurré-je.

Juste avant que le bois ne saute et que la porte ne s'ouvre en fracas. J'écarquille les yeux en faisant face à un Arès qui a le visage totalement fermé. Enfin, face, c'est un bien grand mot. Il me domine et me dévisage telle une victime en souffrance, ce que je refuse d'être ici et surtout maintenant.

Alors je me relève doucement, dans un silence absolu, mes yeux ancrés dans les siens qui essayent de lire en moi.

Mais je suis vide.

Si bien, qu'il n'y a sans aucun doute plus rien à décrypter.

— On se casse ?

Je hoche la tête et dans l'instant, sa main accroche la mienne. Il m'entraîne avec lui à travers les escaliers et jusqu'à la sortie, fusillant du regard tous ceux qui ont le malheur de se trouver sur son passage.

Je monte à ses côtés dans la voiture que je commence à connaître par cœur. Et je souffle, enfin. Là, avec lui, je me sens plus en sécurité que partout ailleurs. Je me laisse bercer par le vrombissement du moteur et ose même fermer les yeux. Mon cœur retrouve sa cadence normale et mes poumons se remettent en marche doucement. Au plus je m'éloigne de ce monde de fou, au mieux je me sens.

Alors que je ressens que la voiture ralentit, j'ouvre les paupières. Mais c'est avec surprise que je constate que je ne suis pas devant chez moi.

— J'ai pensé que tu ne voudrais pas rester seule ce soir, m'explique-t-il. Enfin, sinon, je peux aussi te ramener, c'est toi qui vois.

Je n'avais encore jamais vu la maison d'Arès. Ni ce quelque chose dans son regard en outre plus incertain que moi. Il hésite et à ce moment-là, j'ai même l'impression qu'il est en train de perdre le contrôle. Ses traits tendus exigent une réponse de ma part.

— Ok, lâché-je simplement, ce qui semble le satisfaire.

Je quitte la voiture afin de regagner l'extérieur. Arès se retrouve rapidement à mes côtés et ouvre le chemin.

À l'intérieur, tout est sombre. Je ne distingue ni bruit ni silhouette, seulement le calme de la nuit obscure. Très vite, nous rejoignons sa chambre. Pas de couleurs, uniquement du noir et du blanc. Une chambre d'adolescent, ni plus, ni moins. Avec quelques trucs qui traînent comme un ballon de basket ou des livres de cours.

Je m'assieds sur le lit, patientant pendant qu'il allume la petite lumière de chevet. L'instant d'après, il enlève son tee-shirt et le jette sur le sol, le visage à peine éclairé par la lueur diffuse.

— Tu veux que je dorme autre part ? demande-t-il, le regard scintillant.

Je secoue la tête à la négative. Nous sommes chez lui, il est hors de question que je l'envoie dans une autre pièce. D'autant plus quand la vue qu'il m'offre ne me laisse pas indifférente.

Présumée Coupable (terminé) [en réecriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant