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La main d'Arès qui se détache de la mienne laisse un vide immense sur ma peau et au fond de moi.

Alan, Amélia et Jess nous rejoignent en riant. Celle-ci ne prend pas de pincettes afin de me relooker au plus mal, juste pour me faire comprendre qu'elle n'est pas ravie de me voir ici. Oui, évidemment, le coup de la soirée, c'était elle. Mais l'ignorance est la meilleure des armes, surtout si je ne veux pas rattraper mon père en taule.

— Qu'est-ce que vous faites, tous les deux ? questionne la brunette en manque de caresse de la dernière fête.

Elle s'approche d'Arès et lui prend le bras comme pour me montrer qu'il lui appartient et que je n'ai rien à faire ici, avec lui.

Arès se redresse et fronce les sourcils. Il ne rejette pas Amélia, mais ne lui témoigne aucune attention non plus.

— On traîne, siffle-t-il, le regard sombre.

— Vraiment... insiste Jessica. Rien que tous les deux ?

Arès la fusille des yeux.

— On a juste été bouffer un burger.

Je pose mon regard sur lui. Son visage montre bien qu'il est énervé, mais avant tout, il a l'air gêné. Peut-être qu'il est mal à l'aise qu'on nous voie ici, tous les deux, ou peut-être qu'il l'est seulement d'avoir été pris en flagrant délit de rapprochement avec moi.

Peut-être même que c'est les deux à la fois. Dans tous les cas, la déception qui s'empare de moi est grande. Je ne sais pas trop ce que j'espérais. Possible que je voulais juste qu'il assume et qu'il leur demande où est le problème.

Alan prend Arès deux minutes à part. J'attends patiemment, l'estomac noué et le rêve de cette belle soirée complètement gâché.

— Je ne sais pas ce que tu espères, commence Amélia vicieusement comme si elle pouvait lire dans mes pensées, mais un conseil oublie.

— Tu es vraiment trop naïve, poursuit Jessica. Comment peux-tu croire qu'Arès s'intéresse réellement à toi ?

Je leur envoie un regard glacial.

— Ne me prenez pas pour une imbécile. Ce qui vous embête, concrètement, c'est que vous ne pouvez pas contrôler tout le monde, fulminé-je. Arès est un grand garçon et il est assez intelligent pour faire ses propres choix, sans vous.

Elles se fendent en même temps dans un rire majestueusement grotesque. À l'intérieur, je boue. Arès et Alan regardent vaguement ce qui se passe avant de repartir dans une discussion prenante.

— S'il est vraiment sincère, alors j'imagine qu'il t'a dit pour hier soir ? demande Amélia, un sourire diabolique gravé sur les lèvres.

Je déglutis. À la vue de ma tête, les deux filles prennent un air conquis.

— Évidemment qu'il ne lui a rien dit, regardes-là.

Jess secoue la face et lève les yeux au ciel.

— On a passé la soirée ensemble, Arès et moi, m'avoue la brune. Il faut croire que tu n'as pas l'exclusivité, ma belle.

Amélia continue de mâcher son chewing-gum en se nourrissant de ma réaction et de mon visage qui se vide de tout son sang.

Je pose les yeux sur les garçons qui reviennent en se séparant. Alan fait signe aux deux bimbos et elles le suivent sans broncher, me jetant un dernier regard dédaigneux au passage.

Moi, je reste muette. Aucun mot ne veut franchir la barrière de mes lèvres et apparemment, aucun son ne souhaite franchir celles d'Arès non plus.

Il se contente de me donner le signal d'avancer et repart, le visage marqué par la confusion.

Présumée Coupable (terminé) [en réecriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant