Chapitre 6

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1 mois plus tard...

La guitare du réveil commence clairement à m'agacer. Faudrait que je trouve un autre instrument. Kris m'a conseillé du piano, j'essaierai de changer pour demain. Je me lève, enfile mes sandales et entre dans la salle de bain. Je me mouille rapidement les cheveux puis les coiffe comme à mon habitude. Je ne mets jamais de gel. Ce n'est pas qu'ils tiennent tout seul, c'est juste que j'ai la flemme de me salir les mains et les cheveux. Et au pire, ça me fait un joli effet coiffé-décoiffé. J'enfile mon débardeur et une veste en cuir noir, puis me prends mes céréales dans la pièce de vivre du studio. Celui-ci n'est pas très grand. Un lit, une table, une minuscule cuisine, un bureau et une armoire d'un côté, et séparé par une porte se trouve des toilettes, un lavabo et une mini douche italienne. Ça fait un mois que je vis dans ce petit espace de 15m², mais je m'en contente largement. Ne plus avoir mes parents sur le dos tous les matins et tous les soirs est une grande liberté, et vaut tout l'espace du monde. Surtout que d'après les appels quotidiens de ma mère, elle a l'air d'aller mieux en ce moment. J'espère qu'elle finira par rappeler le voisin pour accepter l'entretien.

J'entends toquer à ma porte, et vais ouvrir.

Loann : Babe ! Bien dormi ? me demande-t-elle en venant m'embrasser.

Moi : Très bien, et toi ?

Loann : J'ai encore rêvé de toi cette nuit. Tu étais en robe, c'était perturbant. On était à un bal, sauf que y'avait un tueur en série dans la salle, et t'es devenue mon garde du corps en un claquement de doigt. C'était époustouflant ! Quand t'as entendu les tirs, t'as pas hésité et t'as...

Moi : Du café ?

Loann : Oui je veux bien ! Merci beaucoup babe. Je t'adore tu sais ?

Je la laisse me raconter son rêve en silence. J'étais intriguée par elle, alors je l'ai dragué dès le début de l'année. Une semaine plus tard, elle m'a invité en date. On s'est embrassé et maintenant elle fait comme si on sortait ensemble. Elle sait très bien que je préfère garder de la distance et mon indépendance. Néanmoins, elle reste sacrément collante. Ça ne fait qu'un mois qu'on se côtoie, et pourtant je ne me rappelle déjà plus ce qui m'a poussé au premier abord à lui parler. Elle est d'un ennui, c'est mortel.

Moi : Faut que j'y aille. J'ai mon premier rendez-vous pour ma formation à l'armée ce matin.

Loann : Comment ça avec l'armée ? Tu m'en as jamais parlé !

Si seulement tu me laissais en placer une, tu saurais peut-être quelques trucs sur ma vie autre que mon prénom et ma passion pour le théâtre.

Moi : J'en ai pas eu l'occasion, mais voilà, maintenant tu sais. Bref, je te laisse.

Loann : À toute en cours alors !

Moi : Ouais c'est ça.

Je sais, vous pouvez dire que je suis assez froide avec elle, ou alors que je joue avec ses sentiments. Mais je pensais sincèrement que ça pouvait fonctionner. De toute manière, je vais sûrement la larguer dans les prochains jours. Je lace mes chaussures et franchi la porte en laissant les clefs.

Moi : Tu fermeras en sortant d'acc ?

Loann : Bien-sûr ! Je te laisserai les clefs dans ton casier.

Je sais, je fais aussi "facilement" confiance. C'est pas grand-chose pour moi de laisser des clefs à quelqu'un, mais je me dis que si jamais on fais jamais confiance aux autres, on peut pas avancer dans la vie. Pour s'amuser, c'est difficile de vivre tout seul tout le temps. Alors même si les amitiés et les relations ça vient et ça repart, eh bien vaut mieux en profiter à fond et faire confiance jusqu'à ce que ça casse et brise le cœur, plutôt que de vivre enfermée sur soi même.

Après c'est ce que je dis, pas forcément ce que je fais.


J'ai tenté de t'oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant