Chapitre 23

33 3 11
                                    

- J'accepte tes excuse Ashley.

- Merci Madame Duroll.

Je m'apprête à faire demi-tour lorsqu'elle me retient par l'épaule.

- S'il-te-plaît, attends. C'est à mon tour de te transmettre des excuses.

Il est onze heure passée, et tout ce dont j'ai envie, c'est de manger les saucisses lentilles du self tout en discutant avec John des derniers détails de notre plan. Pas de perdre mon temps avec une professeure qui ne croit ni en moi, ni en mes capacités. Néanmoins, ce n'est pas comme si j'avais le choix. Je suis déjà allée dans le bureau du directeur adjoint, je n'ai pas besoin de m'attirer de nouveaux ennuis.

Moi : Je vous écoute.

La Professeure : Depuis notre discussion de la dernière fois, je me suis renseignée à ton sujet. J'ai appris concernant la tragédie que toi et ta famille avez subi. Toutes mes sincères condoléances. Je ne connaissais pas les raisons qui te poussaient à t'investir autant dans le théâtre. Excuse-moi de reposer la question mais, est-ce que tu souhaites vraiment devenir comédienne ?

Moi : Être actrice est mon rêve depuis des années, et c'est bien la seule chose pour laquelle vous ne pourrez rien y faire.

La Professeure : Justement, c'est là que tu as tort.

Ce regard qu'elle me lance rempli de... pitié, je déteste ça. Et je hais déjà tous les mots qui vont sortir de sa bouche. Elle ne comprend rien, elle ne sait rien de moi, rien de cette « tragédie ». Pourquoi ne peut-elle pas faire comme les autres et accepter la triste vérité ? Jamais ils ne pourront me faire dévier de mon chemin.

La Professeure : Tu sais, avant que je ne devienne professeure, j'étais engagée à plein temps dans une agence. Je n'étais qu'une employée sans envergure pour mes patrons mais, j'étais et je suis toujours pleine d'ambition. Pendant ces années de travail, je me suis fait énormément de contacts avec des acteurs, des boîtes, des recruteurs, des scénaristes et aussi des écrivains. Cependant, j'en avais assez d'être traitée comme une vulgaire femme à tout faire. J'avais envie d'exercer le même métier qu'eux, j'avais envie d'accompagner des perles rares dans le monde du cinéma pour qu'ils brillent au grand jour. Alors j'ai décidé de quitter l'agence pour me lancer dans le libéral. J'avoue avoir eu de gros soucis financiers car peu de jeunes comédiens m'accordaient leur confiance. Ça m'a contraint à me reconvertir en professeur à mi-temps pour subvenir à mes besoins.

Moi : Pourquoi vous me racontez tout ça ?

La Professeure : Parce que je peux t'aider à accomplir ton rêve. Ton passé t'a forgé, et je sens en toi la flamme du désir d'en découdre. Tu sais sans doute que beaucoup d'artistes talentueux ont une histoire qui les a forcé à se reconstruire. Les meilleurs dans leur domaine sont ceux qui savent, ceux qui connaissent les points faibles de la vie, et qui utilisent leur propres points faibles pour faire parler leur art. Vous pouvez briller Mademoiselle Stellante. Après tout, même votre nom de famille est d'accord avec moi.

Moi : Alors.. pourquoi m'avoir dit que je voulais tout gâcher ? Pourquoi avoir tant insisté sur l'inconscience que je pouvais porter ?

La Professeure : Je voulais m'assurer de ta détermination Ashley ! Parce que là-bas, rien n'est simple, nombreuses sont les opportunités qui mèneraient à ta perte ! La célébrité n'est pas si rose qu'on ne le croit.

Moi : Mais j'en ai rien à faire d'être célèbre, je veux juste être heureuse !

La Professeure : Alors nous pouvons collaborer.

Est-ce que je peux réellement lui faire confiance ? À vrai dire, je ne sais pas quoi en penser. Si elle est vraiment ce qu'elle prétend être, son aide s'avérerait très précieuse. J'ai besoin de temps pour y réfléchir, je ne peux pas prendre une décision sur un coup de tête.

J'ai tenté de t'oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant