Chapitre 33

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Je suis en appel visio avec John depuis Venise. Cela fait une semaine que nous sommes partis en Italie avec papa et maman. Ça me fait plaisir de voir cette dernière pleine de joie avec le sourire jusqu'aux oreilles. D'après papa, son groupe de parole lui a fait beaucoup de bien. Elle peut à nouveau prononcer le prénom de Sasha sans fondre en larmes. De plus, ses affaires avec la couture avancent à merveilles, elle suit des cours le mercredi et le samedi dans une école pas loin de la maison. Cela la motive à se lever le matin, à prendre soin d'elle, de son apparence, et à sortir avec ses camarades quelques soirs dans la semaine. En bref, elle ressemble à une vraie étudiante pleine de vie qu'aucun drame ne peut bouleverser. Quant-à moi, eh bien j'évite d'y penser. Je me dis que ressasser le sujet ne me fera que du mal. La preuve, à chaque fois que j'ai autorisé mon cerveau à penser à elle, je suis partie en hallucinations ou me faisait du mal. Je sais pertinemment qu'il me faudrait faire mon deuil. Cependant, je n'ai aucune idée de comment ni par où commencer. Peut-être ne suis-je pas encore prête.

- C'est comment Venise ?

- C'est... très beau John. Il y a de l'eau et des barques. J'aime cette proximité entre les rues et la rivière. Tu imagines toi, sortir de ta maison en barque et te balader ainsi pour je ne sais pas, traverser la rue ou aller sonner chez le voisin ? Tu te vois assis sur un balcon à profiter de la vue, en sachant que sous tes pieds il y a de l'eau qui s'écoule ? Je trouve ça charmant et magnifique. Ce n'est pas ordinaire, et je pense que ça me plairait de vivre comme ça. Avec l'impression de marcher sur de l'eau, sans jamais couler dans ses profondeurs.

- Donc tu profites bien là-bas ?

- C'est génial ! En journée on se traine dans les rues, on fait parfois des visites de musées, de places et de cathédrales. Et puis le midi on mange dans des brasseries aux alentours, une vie à l'italienne. Le soir je sors faire des boutiques avec maman ou alors je rentre dans un bar. Et d'ailleurs, demain on part pour Rome.

- Tu as fait quelles villes d'Italie depuis ton départ ?

- Eh bien, on a commencé avec Naples pendant trois jours, puis là Venise depuis quatre. Et on finit avec Rome jusqu'au 4 janvier.

Le samedi 24 décembre, j'ai passé ma journée en compagnie de Lola. Nous n'avions pas acheté de cadeau l'une pour l'autre alors nous avions décidé de nous en offrir un à mon retour. Normalement, on passe Noël en famille et le nouvel an entre potes. Sauf qu'apparemment nos familles ne suivent pas les normes, puisque je suis restée en compagnie de ma copine le 24 et le 25 matin avant mon départ pour l'Italie. Quoique, papa nous a offert un super restaurant pour fêter Noël en famille le lundi 26. à quelques jours d'écart c'est encore la magie de Noël.

- Et sinon John, t'as passé un bon réveillon ?

- Je suis parti chez mes grands-parents. Il y avait mes parents, mes oncles et tantes et mes cousins. Un bon réveillon avec la recomposition de la famille. Ce fut un beau bordel je ne te raconte pas.

- J'imagine bien oui, dis-je en rigolant. Tu as eu des cadeaux particuliers ?

- Un renouvellement de mon abonnement à la salle, des débardeurs et des chemises lacostes pour bien montrer que oncle Jo est « pété de tunes » pour reprendre son expression, une paire de basket et un voyage à deux d'une durée de quatre jours pour un pays d'Europe. Celui-là, quand je l'ai reçu, j'ai cru à un coup monté. Personne n'a voulu me dire de qui il était. Mais au vu du regard de ma mère, je crois que ça vient d'elle.

- Tu penses qu'elle est au courant pour Sam et toi ?

- C'est possible, je l'ai déjà évoqué dans une conversation mère-fils. Elle n'a posé aucune question sur iel, alors je n'ai rien dit de particulier. Tu penses que je devrais lae présenter à mes parents ?

J'ai tenté de t'oublierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant