Lancée à fond sur la route, Kamiya pouvait sentir la jeune fille s'accrocher à sa taille comme une naufragée à sa bouée dans une mer déchaînée. Elle pouvait ses gémissements terrifiés dans le micro du casque, faisant sourire la conductrice qui donna un léger coup d'accélération jusqu'à ce qu'elle ralentisse en s'engageant dans le quartier pour se garer devant sa maison.
Marie n'arrivait pas à se décrocher de sa taille, complètement terrorisée par ce qu'elle venait de vivre. C'était à la fois impressionnant et horrifiant. Elle tremblait encore et était incapable de descendre du monstre.
Kamiya retira son casque et secoua ses cheveux pour les faire tomber en cascade dans son dos.
- Ça va ? Tu survis ? pouffa la conductrice alors qu'elle faisait descendre la béquille de la moto.
- Je... Je... C'est...Kamiya descendit du monstre et l'aida à retirer son casque. Marie était livide, les yeux écarquillés, elle se mordait les lèvres si fort qu'elle failli se les percer. La louve lui caressa la tête pour l'aider à reprendre pieds avec la réalité.
- Respire, ça va aller.
Un bruit de klaxon retentit non loin d'elles, les avertissants de l'arrivée des autres. Les différentes voitures se gérèrent entre la maison de Kylan et celle des Lorence. Tim s'approcha de Marie qui ne se sentait pas si bien que ça. Il l'aida à descendre mais dû la soutenir pour pas qu'elle tombe.
- Alors ? Cette petite balade en moto ? demanda Alan en souriant comprenant qu'elle ne comptait pas réitérer l'expérience de ci tôt.
- Je...
- Si elle avait cherché à me découper la taille avec ses bras, elle m'aurai déjà sectionné en deux. soupira Kamiya non sans lui lancer un regard amusé.
- D-Désolée, bredouilla l'humaine qui ne savait plus quoi dire tant elle avait eu peur.
- Ne t'en fais pas ma belle, la rassura son amie, je ne risquerais pas de te refaire monter avec moi. Je pense qu'un petit tour en voiture avec ces deux là serait plus sage.Kylan traversa la route et s'approcha du groupe qui semblait apprécier se moquer gentiment de la pauvre étudiante livide et tétanisée, accrochée aux bras de son ami loup. Il enroula son bras autour de la taille de sa louve qui lui adressa un sourire moqueur.
- Je crois que le siège arrière va rester pour toi et Nohlan. lui dit-elle.
Le jeune loup s'écria de joie, faisant rire le reste du groupe et des adultes qui se réunissaient à côté d'eux.
- Entrons ! déclara Stefania en ouvrant la porte d'entrée, invitant la troupe à la suivre à l'intérieur.
Tim souleva Marie dans ses bras et entra à la suite de ses amis pour la déposer sur un des canapés du salon. La jeune fille découvrit enfin la maison de sa nouvelle amie et la trouva très bien décorée. L'agencement était étudiée et elle comprit que Stefania y était pour quelque chose.
- C'est très beau, dit-elle.
- Merci ma belle, répondit la louve en lui souriant. Installez-vous pendant que je prépare de quoi manger. Kamiya, Nohlan !Ils se levèrent pour l'aider à préparer des encas ainsi que de quoi boire pour se réchauffer face au froid de l'hiver. Quand ils revinrent dans le salon, déposer les différents plateaux chargés de choses et d'autres, Marie détailla Kamiya évoluer avec son oeil en moins. Se sentant observée, elle lui adressa un sourire, faisant rougir l'humaine qui se rattrapa en détournant le regard.
Kamiya sourit et se contenta de leur servir à boire et de les laisser piocher dans ce qu'ils voulaient manger. Elle s'installa en tailleur entre son frère et Kylan qui discutaient avec les deux autres garçons, laissant les filles à leur silence, mangeant un petit pain à la confiture.
- Comment ça c'est passé ? demanda alors Ella en buvant son café.
- Plus ou moins bien, si on fait abstraction de son ex qui a fini face contre terre. soupira Nohlan en montrant Marie d'un mouvement de tête.
- Oh ?Marie raconta honteusement ce qu'il s'était passé et Kamiya fut grondée par sa gardienne, mais elle haussa les épaules, faussement touchée. La jeune louve savait que la situation était instable pour tous le monde et que, devoir rajouter ce qu'il c'était passé au lycée, n'aidait en rien à retrouver un semblant de normalité dans tout ce chaos. Mais Marie pouvait se rassurer en se disant qu'elle était finalement entourée d'une petite bande assez extraordinaire et soudée. Tim et elle s'étaient rapprochés sans qu'elle n'y fasse vraiment attention, mais elle avait toujours apprécié le jeune loup et en savoir un peu plus sur lui, même maintenant, avait donné à la jeune fille une vue en globalité sur ce qu'elle ressentait vraiment.
Mais est-ce que lui aussi la voyait comme elle le regardait depuis si longtemps ?
Pourquoi être sortie avec Jeffrey dans ce cas si tu en pince pour Tim ? s'était-elle même déjà demandé plusieurs fois.
Si seulement elle avait la réponse à cette question, ça lui aurai évité cette situation catastrophique. Un coup d'oeil à Kamiya sur sa droite lui apprit qu'elle avait suivit le cours de ses pensées.
- Marie, tu veux voir ma chambre ? lui proposa t-elle en se levant.
- Oh, pourquoi pas, oui.Elle fut aidée par cette dernière pour se lever et elles grimpèrent l'escaliers, mais quand les adolescents voulurent les suivre, ils essuyèrent un refus catégorique, faisant rire les adultes présents dans le salon.
- Eh bien jeunes gens ?! lança Stefania en pouffant derrière son biscuit. Vous voilà condamnés à rester avec nous.
Nohlan proposa alors aux garçons de le suivre à l'étage dans sa chambre. La proposition fut vite suivi d'un oui fort qui fit vibrer les murs de la maison des rires des femmes. Ils grimpèrent alors à l'étage et s'engouffrèrent dans la chambre du jeune loup.
- Eh bien, il ne leur aura fallut que très peu de temps avant de devenir aussi liés. fit remarquer Ella en sirotant son thé en souriant.
- Notre Princesse est devenue un peu plus souriante. rétorqua Stefania.
- Je m'inquiète quand même pour elle.
- Nous le sommes tous, mais elle a l'air d'avoir une idée bien précise de ce qu'elle veut faire et j'espère juste que nos enfants seront aussi loyaux envers elle que nous l'avons été envers la couronne.
- Nous le sommes toujours.
- C'est vrai, même si nous n'habitons plus là bas, nous le sommes toujours.Quelques rires retentirent à l'étage, allégeant l'atmosphère dans le salon.
Les garçons discutaient de ce que pouvaient faire les filles dans la chambre de la louve, tandis que ces dernières discutèrent de sujets normaux pour des adolescentes de leur âge : les garçons.
Mais Marie lui parlait surtout de ce qu'elle ressentait par rapport à Tim et Jeffrey, sa culpabilité et Kamiya lui racontait certaines anecdotes de sa vie amoureuse avant de venir ici et même après. Marie put alors apprendre que Kamiya avait eu des "prétendants" dans son Royaume mais qu'elle n'avait jamais eu de "petit ami" à proprement parlé. De plus elle n'avait pas spécialement le temps d'en avoir.
- Mais comment tu peux savoir que tu ressens de l'amour si tu n'en as jamais fait l'expérience ?! s'exclama alors l'humaine les yeux écarquillés de surprise.
- Mes parents... Leurs regards l'un envers l'autre, leur attitude... expliqua cette dernière en se replongeant dans ses souvenirs. Mes parents se sont rencontrés quand ils étaient encore que de jeunes seigneurs, pas encore présentés officiellement comme deux régents ennemis.
- Attends, tu veux dire que tes parents étaient des ennemis ?
- Père m'a expliqué que leurs familles se battaient depuis des générations pour une histoire à la con et que, quand il est tombé amoureux de mère, ils ont décidés d'y mettre fin en se mariant.
- C'était un mariage d'amour alors ?
- Oui, c'est mère qui a demandé en mariage père. Elle lui a offert une chevalière en or et pierre de Lune avec une phrase gravée à l'intérieur. Je ne la connais pas et la connaîtrais sûrement jamais, mais il paraît que c'est une phrase qu'ils se disaient souvent plus jeune.
- Je t'aime ?
- Trop simple, pouffa la jeune louve.Les deux filles gloussèrent, jusqu'à ce qu'elles se décident à intégrer les garçons pour faire leurs devoirs avant que les familles se réunissent.
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La Princesse Borgne et le Loup [TERMINE]
ParanormalFuir, oui il fallait fuir et la mettre à l'abris. La prophétie disait... Mais pas le temps de s'y attarder, il fallait la cacher dans le monde humain le temps qu'ils cessent de la chercher. La prophétie prendra tout son sens plus tard, ils devaient...