Chapitre 6

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Camille

6 ans plus tard


« Debout Mila. Tata va bientôt arriver. »

Je regarde ma petite beauté qui grimace en se levant. À l'instar d'autres enfants, comme moi quand j'avais son âge – et après aussi – certains simulent très bien une fausse maladie, une toux. Malheureusement, ma petite puce semble à nouveau fiévreuse ce matin. Comme cela lui arrive si souvent.

« Montre-moi, mon cœur », demandais-je en posant ma main sur son front. «C'est un peu chaud. Est-ce que tu as mal à ton petit cœur, mon amour ? » demandais-je en apposant ma paume sur sa poitrine.

« Ça va, Maman », me rassure-t-elle en me serrant dans ses bras.

Je sens mes yeux me brûler, les larmes arriver, et j'aimerais pouvoir les contrôler. Je les retiens du mieux que je peux pour cacher ma peine.

« Alors, hop, c'est l'heure du bain », dis-je en déposant un baiser sur son front.

Accrochée à moi comme un koala à son arbre, je la dépose dans la baignoire et lui retire son pyjama licorne, trempée de sueur, pour le mettre dans le panier de linge sale. Je remplis la baignoire et je commence à la laver tout en lui expliquant le changement de programme de la journée.

« Non, Maman, je vais bien. Je veux aller avec tata Carrie.

— Mon cœur, il va falloir que tu restes ici, au chaud, et prendre tes médicaments.

— C'est pas juste, Maman », dit-elle en me regardant. Je serre les dents lorsqu'une larme s'échappe de ses beaux yeux. Je suis au bord des larmes, moi aussi, en la voyant autant souffrir, mais je me retiens. Ce n'est pas le moment de flancher.

« Oh mon cœur. Je sais. Les docteurs font de leur mieux pour te soigner.

— C'est trop long, Maman. Je serais grande quand ils trouveront et j'aurais perdu mon enfance. »

Elle est si mature par moment que ça m'arrache les entrailles de la voir si triste. Je la berce tendrement, cherchant à contenir les larmes qui se pointent. Je ne veux pas qu'elle me voie pleurer, cela la rendrait encore plus triste, pire encore, elle chercherait à me consoler.

« C'est moi », annonce une voix dans l'appartement.

« Tata Carrie ! » s'écrie mon petit ange.

Mon amie se dirige vers la salle de bain, en se repérant au bruit.

« Hey beauté ! Comment vas-tu aujourd'hui ?

— Super ! » crie-t-elle en s'agitant comme si tout allait bien, m'éclaboussant au passage.

Carrie me regarde, comprenant au signe de tête que je lui fais le gros mensonge de ma fille.

« Tu sais, moi j'ai travaillé très fort hier soir et je me suis fait bobo au dos. Tu veux bien que l'on reste ici toutes les deux ? On regarde des dessins animés et je te prépare ton plat préféré.

— Tu es la meilleure tata au monde », professes Mila en se redressant.

« Tu as bien raison. Toi, tu es ma nièce préférée.

— Je suis ta seule nièce », s'exclame Mila, les poings sur les hanches, « ce n'est pas difficile d'être ta préférée. »

Elle est brillante en plus, ma fille.

« Je te laisse choisir tes vêtements. Dis-toi que maman n'est pas là, habille-toi comme tu veux. C'est notre journée, d'accord.

— Ouiiiiii », déclame-t-elle pendant que je l'essuie et qu'elle part en sautillant dans sa chambre.

Mon adorable BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant