Chapitre 8

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Camille


Je rentre exténuée. La journée a été riche en émotion. Je suis restée longuement dans les bras d'Amelia. Je ne m'étais jamais préoccupée de mon salaire, c'était une entente entre nous, j'ignorais complètement ce qu'elle faisait pour moi. Je ne cesse de la serrer, de l'embrasser sur la joue que ça en devient gênant.

« Je te rembourserais tout ce que je te dois, Amy.

— Ne dis pas de bêtise, tu m'as déjà remboursée. Je fais ça pour Mila. Elle n'a pas demandé de naître avec cette saloperie et mérite de vivre. Elle est bien trop mignonne pour que je ne fasse rien.

— Mais tu as pris des risques. Si c'était un contrôle fiscal, un audit. Tu aurais pu couler ta compagnie et là on serait tous dans la merde.

— Je n'ai pas été prudente, je le reconnais. J'ai fait ça par amour et tu sais bien que l'amour rend stupide. Allez, file travailler. Je dois préparer les documents pour Monsieur Duval.

— Est-ce que c'est une bonne entente, je veux dire pour toi ?

— Rassure-toi. C'est une bonne entente pour Ethan et moi, tout comme pour vous. Mais tu sais, Monsieur Duval semble vraiment apprécier ton travail. Tu ne risques absolument rien, au contraire, ce sera peut-être l'occasion de réévaluer ta rémunération, de renégocier tes heures... Je t'ai sentie... crispée, en sa présence.

— J'étais très différente quand nous nous sommes connus.

— Tu connais Monsieur Duval ? » s'étonne-t-elle.

« C'est le père de Mila.

— Oh mon dieu », s'exclame Amelia, avant de mettre ses mains devant sa bouche. « Mais... il l'ignore, n'est-ce pas ?

— Je n'ai jamais su son nom, nous n'avons couché qu'une fois, je suis partie le lendemain. Je n'avais aucune idée de son adresse ni aucun moyen de le joindre. Et puis, c'était la commémoration de la mort de mes parents, je suis passée à autre chose, puis j'ai découvert ma grossesse, ma vie a changé, moi aussi. Mila est née... et aujourd'hui c'est mon futur boss.

— Que comptes-tu faire ? Quoi que tu décides, c'est ta décision et je te soutiens inconditionnellement. Tu sais que nous sommes toutes avec toi.

— Merci Amelia. Je t'aime tu sais », dis-je en l'enlaçant. « Tu es une amie exceptionnelle. Une sœur fantastique. Une tata irremplaçable.

— Vas-t'en, avant de me ruiner mon maquillage », sourit-elle. « L'équipe va croire que je viens de te virer ou de te passer le savon du millénaire.


« C'est moi », dis-je en ouvrant la porte.

Ma princesse se jette dans mes bras, instinctivement je pose ma main sur son front. Rien. Je suis soulagée en lui faisant un bisou sonore.

« Mamaaaan ! » me gronde-t-elle faussement.

« Comment va ton petit cœur, mon amour ? » demandais-je en la regardant droit dans les yeux.

Mila pose ses deux petites mains sur mes joues tout en me regardant.

« Ça va bien, Maman », me rassure-t-elle avant de m'enlacer.

« C'est vrai ?

— Oui », me confirme Carrie en sortant de la chambre de Mila, le panier à linge sale vide.

« Tu n'étais pas obligée, Carrie.

— Ça me fait plaisir. Mila, tu vas plier tes chaussettes comme je t'ai montré tout à l'heure.

Mon adorable BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant