Mon adorable Boss

Chapitre 18

Camille

« Pascal Brassard... Pascal. Brassard », prononçais-je en détachant son nom. « Le Pascal Brassard ?!

— Lui même.

— Il me veut, moi, à son émission ? Mais j'adore son émission », m'emportais-je en criant dans mon téléphone, faisant sursauter mes collègues.

« Pascal Brassard de « Bonjour, Bon matin » me veut à son émission, criais-je à tout le monde, sous leurs vivats.

« Alors ? » demande Amelia, patiente.

« Bah oui, franchement, j'y vais avec mon matos je vais tous te les faire. La pub d'enfer ! »

Je raccroche sans attendre plus d'explication. J'appelle Carrie pour lui annoncer, et la rendre jalouse, car elle est comme moi et adore l'émission aussi, en ayant la chance, elle, de la regarder à la maison et au travail. Je suis tellement excitée que je recommence plusieurs fois certains dessins. Je mets mon casque et lance la musique. Je ferme les yeux et me laisse envahir. Ma bulle se referme, mon travail reprend sa constance. Une tape sur l'épaule me sort de ma concentration, Amelia me regarde avec un grand sourire. Je retire mon casque et me lève brusquement.

« Pascal Brassard ! » dis-je en sautillant, répétant un mantra. « C'est trop génial ! On fait ça quand ? Demain ? Non, il faut que j'aille chez le coiffeur. Je n'ai rien à me mettre ! Oh la la... et tu dis qu'il aime ce que je fais ? Qu'est-ce qu'il a vu exactement ? Ben oui, les photos et les vidéos ! » répondis-je à mes propres questions. « Il faut que je me calme, hein ? Il faut que je me calme. Amy, je suis nerveuse », dis-je en la regardant les yeux pétillants.

« Je vois ça », rit-elle. « Quand tu passeras à l'émission je veux voir la Camille que je connais, mais surtout la Camille que j'ai vue samedi lorsque tu t'étais assise avec tes fans. Je veux cette Camille. La passionnée, la surdouée. Tu passes demain matin, tu es belle, tu n'as pas besoin de t'habiller chic, soit naturelle. Ils ont des gens pour te coiffer et te maquiller.

— Oui, tu as raison. J'arriverai à me contrôler. Je vais emporter mon portable, le logiciel est suffisant et la tablette graphique. Je vais leur faire mon numéro. Je suis sûr que ça va être inspirant.

— Comme toujours, petite sœur. Au fait, j'ai vu nos futurs locaux, tu vas adorer. De l'espace, de la luminosité. Ton espace de travail, les salles pour les cours. J'ai le feu vert pour le matériel. Dès que Justine signe le bail, les travaux d'aménagement sont lancés et on emménage.

— C'est qui Justine ? » demandais-je en entendant ce prénom pour la première fois.

« Justine Duval, l'assistante de Gabriel.

— Ils ont le même nom de famille ? C'est bizarre.

— C'est sa femme.

— Ah ? Gabriel est marié ? C'est bien », dis-je avec un sentiment étrange dans l'estomac.

« Ça t'ennuie on dirait », demande Amelia, me regardant en penchant la tête.

« Non, c'est juste que... je ne sais pas. Ça me fait drôle. Est-ce qu'il a des enfants ?

— Je ne sais pas, Camille.

— Ce n'est pas grave, ce n'est pas grave. Comment est-elle ?

— Tu veux savoir si elle te ressemble ? Si elle ressemble à celle que tu étais il y a sept ans ?

— Hein ? Mais non, qu'est-ce que tu vas chercher... Pis ?

— C'est la femme qui se tenait à ses côtés lors de la séance de signature.