Mon adorable Boss

Chapitre 20

Camille

Honnêtement, oui je suis sur un nuage, mais étonnamment, je suis zen. Les filles, elles, sont survoltées. Blanche et Élodie sont intenables. Elles se vantent d'être mes sœurs, pas juste de cœur, mais de véritables sœurs de sang, ce qui est un peu vrai – stop les ondes négatives, du positif, que du positif !- montrant ma réussite et la leur, car au final si j'en suis là c'est grâce à elles, leur soutien dans mes études, leurs coups de pied au cul quand je voulais arrêter et juste peindre des formes avec mes émotions – est-ce que ça m'aurait mené quelque part ?-. Bien évidemment le Club a été fermé, officiellement pour cause d'inventaire. Officieusement, les filles ont rameuté les amis.es proches, bref ma famille élargie, pour un repas sans chichi. Buffet chaud-froid, tout ce qu'il y a de plus simple, le but étant simplement de profiter de l'occasion pour tous manger ensemble, et faire connaissance des nouveaux membres... même si, pour nous tous il n'y a que Justine de nouvelle, Gabriel étant un... vestige du passé. Madame Fiset ne cesse de nous remercier, ce que nous faisons aussi, c'est notre maman à Carrie et moi, et la seule grand-mère que Mila ait jamais connue. Les larmes coulent. Curieusement, je ne sais comment, mais je me retrouve à côté de Justine et en face de Gabriel. Je ne cesse de regarder Carrie qui, à l'autre bout de la table, ne sait pas comment c'est arrivé. Je fais contre mauvaise fortune bon cœur et je m'atomise le cerveau à coups de mojitos. Gabriel me regarde en souriant, alors que, un verre à la main et la paille dans la bouche, je le regarde en plissant des yeux, me demandant pourquoi il se marre.

« Qu'est-ce que tu bois comme ça ? » me demande ma nouvelle copine.

— Un mojito.

— C'est rafraîchissant, j'aime bien l'été, le soir. Moi je suis au Chardonnay, ça me donne moins mal au crâne.

— Tu as une sacrée descente en tout cas.

— Tu peux parler, tu bois ton truc au pichet ! » rit-elle en me donnant un coup de coude.

Justine est colleuse quand elle a bu. Ça ne me gêne pas du tout, au contraire. Carrie bougonne dans son coin, Justine ne me lâche plus. J'ai l'impression que l'on s'est trouvé elle et moi, les bienfaits de l'alcool.

— Justine... je te hais. On va mettre les choses au clair toi et moi, tu n'as pas le droit de te doucher avec du gel douche odeur noix de coco, plus jamais !

— Jamais ? » demande-t-elle se demandant si je suis sérieuse ou allergique.

« Jamais ! Tu sens trop bon ! » rigolais-je en enroulant mon bras au sien.

Elle se penche vers moi, son haleine alcoolisée, et dépose un baiser sur ma joue.

« Je suis contente de t'avoir rencontré Camille. J'aimerais que tu ne me voies pas comme ta boss ou la femme de Gabriel, ok ? Je suis ton amie. Tout ce que tu veux, n'importe quelle question, des soucis avec ton adorable fille, appelle-moi. Je serais toujours disponible, d'accord ?

— Euh oui... enfin... Tu sais, j'ai des relations... complexes avec les amies comme toi. »

Je n'ai pas vu les filles s'approcher, mais je les sens près de moi. Je n'ai pas besoin de parler, elles prennent la suite, expliquant mon enfance, notre relation à toutes.

« Comme tu peux le constater, mes relations sont fusionnelles. J'ai un énorme manque affectif que je comble avec elles. Elles me maintiennent en vie depuis vingt-cinq ans. Carrie est la dernière entrée dans ma vie, mais elle est mon tout. Mon monde, mon oxygène, ma raison d'exister. Mila ne serait pas là sans elle. En devenant proche de moi, voici ce qui risque de t'arriver, tu vas entrer dans ma famille.