Chapitre 4

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Gabriel


Cette soirée ne s'est pas passée comme je l'avais prévu. D'abord je me fais rembarrer par l'autre qui m'allume dans sa robe argentée puis Camille qui débarque, me pique mon rôle et finalement c'est elle qui me cherche. J'ai l'impression que nos rôles se sont inversés et que c'est elle qui m'a ciblé. Je cherche mon frère et mes potes des yeux, mais je ne les vois pas. Tant pis, ils se débrouilleront pour rentrer. Je prends une gorgée, pour la rassurer, puis je lui tends mon verre.

« T'inquiète, ce n'est que de l'eau. Tu as besoin de t'hydrater. »

Je la vois jeter un coup d'œil à la Barmaid, celle-ci hoche la tête, la mettant en confiance.

Camille vide le verre d'une traite avant de le poser sur le comptoir, se penche et enlace longuement la Barmaid avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

« On se voit dans quelques jours, Carrie.

— Je t'aime, tu sais. Fais attention à toi.

— Oui, et je t'en remercie. Les filles sont avec moi, ça ira. »

Je me demande d'un seul coup si cette fille n'est pas un nid à problèmes. Je perçois son attitude changer, je sens la tristesse qui s'empare d'elle. Elle passe mon bras autour de sa taille et nous nous faufilons vers la sortie. Je vois ses deux amies lui faire signe de la main. Le videur l'enlace avant de lui ouvrir la porte et me retient quand je m'avance pour sortir. Son regard en dit long. Cette fille est appréciée et ultra protégée par tout le monde ici.

« Pas de question, s'il te plaît », dit-elle en me prenant la main. « Je suis garée à deux rues par là », m'indique-t-elle, » par contre, je suis un peu alcoolisée.

— Je suis juste au coin de la rue, là. À part une bière et ton mélange, je n'ai rien bu.

— Alors c'est pour toi », dit-elle en m'enlaçant.

En quelques pas, nous rejoignons ma voiture. Je lui ouvre la portière côté conducteur, mais elle ouvre la portière arrière pour s'installer. Je la rejoins, pensant qu'elle voulait coucher ici, mais elle me rembarre. Je dois la jouer chauffeur de taxi.

Étrange cette fille.

« Où habites-tu ? » demandais-je en me retournant.

« On va chez toi, si tu veux bien. »

Pendant que je roule, je la regarde dans le rétroviseur, elle fixe un point devant elle, ne me regarde pas, ne me parle pas. Soit elle a l'alcool mauvais, soit elle a pris quelque chose, ce qui expliquerait son exubérance, et la chute est plutôt sévère. Je me demande comment la soirée va finir et même si je vais conclure. Je pourrais aisément abuser de la situation, mais le regard de la montagne de muscles du Club a suffi à me faire comprendre que s'il arrive quoi que ce soit à cette fille, je vais déguster. J'espère simplement ne pas avoir à la veiller pendant qu'elle vomit toute la nuit.

Alors que je me gare dans mon parking intérieur, ses yeux semblent reprendre vie.

Je coupe le contact, sors et lui ouvre la portière. Elle m'enlace et m'embrasse à peine sortie. Je suis indécis face à ses changements d'émotions.

« Écoute, si tu n'en as pas envie, je peux te déposer chez toi », demandais-je sincèrement.

« Tu n'as plus envie de moi ? demande-t-elle en s'écartant.

— Si, bien sûr. C'est juste que je ne te sens plus... en phase. Tu sembles ailleurs et... triste.

— Excuse-moi. C'est juste des souvenirs qui me sont revenus. Ça me submerge... parfois. »

Mon adorable BossOù les histoires vivent. Découvrez maintenant