CHAPITRE 29

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Exceptionnellement, chapitre avec deux PDV

Exceptionnellement, chapitre avec deux PDV

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[PDV Isaac]

—Tu finis pas ? T'as tort ça arrache comme bouffe.

La voix caverneuse de mon homme de main réduisit à néant ma énième tentative de sommeil.

Agacé par cette conclusion, j'ouvris les paupières et me redressai sur mon siège pour fixer l'horizon à travers le hublot.

São Paulo...

Les buildings se nourrissant de l'essor florissant tranchaient avec la pauvreté de la périphérie de la ville. Les favélas miséreuses regorgeaient et s'étiraient à perte de vue sur les collines et autres plateaux, marquant au fer rouge l'inégalité de cette mégalopole connue pour son pouvoir économique réputée dans toute l'Amérique latine.

Repenser à la pitoyable existence que j'avais ici, au Brésil, à l'aube de mes vingt ans ?

Le souvenir d'El Padre ?

Nan.

Je préférai m'allonger de nouveau, tirant la couverture sur moi et enfouissant ma tête sous ce bouclier provisoire. Je ne voulais pas manger, je ne voulais pas voir.

—Bordel elles déglinguent ces nouilles sautées au bœuf.

Je grognai.

Cette fois-ci, il me gavait vraiment.

À deux doigts de l'étriper, j'envoyai valser mon rempart éphémère avant de me rassoir. Les coudes posés sur les genoux, je passai les mains sur mes yeux fatigués.

—Ferme-la, Jacobs, grondai-je.

—Te jure tu rates quelque chose, patron.

J'inspirai lentement.

Des envies de meurtre étaient en approche.

Sérieux qu'est-ce que j'en avais à foutre de ces putains de nouilles sautées ?

Mon visage se leva de manière lente et progressive dans sa direction. Assis face à moi dans mon jet privé, il se goinfrait comme c'était pas permis. Tellement que la sauce coulait de la commissure de ses lèvres.

Je levai les yeux au ciel.

—Tu m'agaces.

—Chai chque...

—Ragh, avale avant d'parler, putain !

À mon grand soulagement, il s'exécuta en mâchant de plus belle.

—Détends-toi, articula-t-il après avoir enfin avalé, Carlos est sur le coup. À l'heure qu'il est il a dû la récupérer et la rapatrier en lieu sûr.

Il avait vu juste.

Mon contact m'avait déjà averti du bon déroulement des opérations. Sauf que ce n'était pas ce point qui m'inquiétait le plus, mais plutôt le traquenard dans lequel on plongeait tête la première. Même si ces codes avaient de la valeur, tout ceci n'était qu'une mise en scène déguisée. Un guet-apens pour m'attirer là où j'étais le plus vulnérable. À découvert et sans réelles dispositions pour assurer mes arrière.

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