[TOME 1]
🥇Prix du jury🥇
🥇Prix du public🥇
🥈2ème de sa catégorie au Giu Tournament 2o2o🥈
Une rencontre fortuite entre une emmerdeuse et un connard.
Une vie des plus simples au premier abord pour l'une, une existence sombre et remplie d'artifices...
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[ L'émotion la plus ancienne et la plus forte de l'humanité est la peur. Et le genre le plus ancien et le plus fort de la peur, est la peur de l'inconnu.] HPL
Dangereux, prêts à tout, instables, impulsifs, assassins et j'en passe. Les qualificatifs employés par le journaliste étaient vastes.
Tandis que les portraits des deux hommes qui m'accompagnaient défilaient en boucle sur toutes les chaînes d'informations, mon esprit bataillait à leur donner raison. Car quelque part, ces accusations étaient fondées. Elles reflétaient avec justesse leur manière d'agir.
Un soupir de désolation se faufila entre mes lèvres tandis que l'arrière de ma tête bascula contre le dossier du canapé de cette chambre d'hôtel.
—Éteins ces conneries, gronda Isaac en m'arrachant la télécommande des mains pour couper la télé.
Surprise, je sursautai avant de me redresser.
—On décolle à la première heure demain, ajouta-t-il en allant vers la large porte-fenêtre que comportait cette pièce.
Dubitative, j'arquai un sourcil tout en croisant mes jambes en tailleur sur le sofa. D'un regard en coin, je l'observai.
Cheveux humides, une simple serviette nouée autour de sa taille, mes yeux glissèrent sur ses épaules puis sur son dos noirci perlant encore de la douche qu'il venait de prendre. Ces arabesques sombres et autres motifs sortis tout droit d'un autre monde attisaient ma curiosité. Des dessins indélébiles plus vrais que natures, des chiffres et plusieurs inscriptions. Il était à lui seul une œuvre en mouvement permanent.
Tête penchée sur le côté, je n'arrêtai pas de les examiner. Même la sonnerie du portable d'Isaac posé sur le lit ne réussit pas à me faire cligner des yeux. Je restai focalisée sur ma cible. Sur lui.
D'un rapide coup d'œil, Barrosa avisa l'écran en passant à ses côtés mais il ne répondit pas pour autant, continuant son avancée.
—Pour aller où ? demandai-je sans cesser ma contemplation.
Il ne dit rien.
Debout face à la baie vitrée désormais, il positionna ses deux mains sur la nuque. Ses trapèzes et ses lombaires se contractèrent sous son geste, donnant un semblant de vie aux tatouages opaques qui recouvraient sa peau. Comme un dessin éphémère, une fresque temporelle. Une vision envoûtante mais aussi, troublante.
Mes bras dénudés se couvrirent de chair de poule.
—Isaac ?
—J'te ramène chez moi, répondit-il aussitôt sans m'adresser le moindre regard. Le temps que les esprits s'apaisent t'y seras en sécurité. Après ça, tout sera terminé.
Cette réponse, si elle avait été formulée quelques jours plus tôt, m'aurait paniquée. Terrorisée, même. Mais aujourd'hui, tout avait pris un autre sens. Ses mots n'avaient plus le même impact. Mon estomac se noua mais pas pour les mêmes raisons. Mes perspectives avaient évolué. Dans la balance de la peur, mes sentiments avaient pris l'avantage.