CHAPITRE 4

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Étendue sur mon lit, les bras en croix, je fixai le plafond de ma chambre depuis de longues minutes maintenant. La nuit n'avait pas été de tout repos. Plusieurs réflexions concernant le dénommé Isaac m'avaient obscurcie. Des raisonnements absurdes, contradictoires, suspicieux.

Pourtant, ce type m'exaspérait.

Mais il avait également réussi à parasiter la moindre de mes pensées. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il traînait dans des trucs vraiment pas clairs.

Mon ami m'avait pourtant avertie.

Il n'empêche que ce gars m'obsédait autant qu'il m'irritait. Capable de me faire passer par toutes les émotions en une seule soirée. Et puis il y avait le message aussi.

Melvin.

Il fallait absolument que j'en parle à Peter aujourd'hui. Un profond soupir franchit la barrière de mes lèvres tandis que je tournai mon visage en direction du radio-réveil.

7h42

Après avoir injurié sans scrupule tous les habitants de cette planète qui pour moi, étaient sans aucun doute responsables de ce cataclysme émotionnel que je n'arrivais pas à maîtriser, j'enlaçai une dernière fois ma couette puis me levai afin de filer vers la salle de bain.

Arriver en retard et se faire virer le premier jour, ça pouvait faire désordre.

Une douche revigorante et un maquillage léger plus tard, je tressai mes cheveux sur le côté, enfilai mon tailleur pantalon gris et des escarpins, pris un café et me hâtai d'appeler un taxi.

—Va vraiment falloir que j'épluche les petites annonces pour trouver de quoi me déplacer, sifflai-je pour moi-même en fermant à clé.

(...)

Une fois parvenue à la façade en granit grise et sobre de ce grand cabinet d'avocats, je marquai un léger temps d'arrêt face aux portes fumées dressées devant moi. Massives, imposantes. Intimidantes.

Ma silhouette se reflétant plutôt bien dans ces dernières, j'en profitai pour réajuster ma tenue.

Furtif passage sur ma veste : impeccable.

Un quart de tour sur ma gauche pour aviser mon pantalon : parfait.

Un léger sourire de satisfaction naquit sur mes lèvres. J'adorais cet ensemble et la façon dont il me soulignait. Mais alors que j'étais plongée dans ma propre contemplation, les portes coulissantes s'ouvrirent et laissèrent apparaître une jeune femme rousse, très bien apprêtée. Je sursautai et avec toute la maladresse qui me caractérisait, me remis d'aplomb.

Un sourcil arqué et les bras croisés, la demoiselle - sûrement une employée - me dévisageait.

—Je peux vous aider, peut-être ? demanda-t-elle.

—Je... euh...non. Si ! Enfin je crois, bégayai-je en tendant une main pour la saluer. Je suis mademoiselle Eleyra et je viens pour...

—... le poste d'assistante juridique, oui, me coupa-t-elle en tournant aussitôt les talons. Monsieur Wilson m'a prévenue de votre arrivée aujourd'hui. Suivez-moi, je vais vous conduire à son bureau.

Le bras toujours tendu, je la regardai s'éloigner d'une démarche assurée dans le hall épuré du bâtiment.

La vache, le vent...

—Bon alors, vous venez ?!

—Oui oui, j'arrive !

Nous quittâmes l'accueil avant de longer un long couloir qui menait aux ascenseurs. Chics, il fallait bien l'admettre.

INCANDESCENT Où les histoires vivent. Découvrez maintenant