Le temps s'était mis en pause.L'espace de quelques secondes, même nos respirations avaient cessées.
Les doigts de Jacobs étaient figés dans mon dos tandis que les miens étaient agrippés à son tee-shirt. Un peu comme une bouée de sauvetage, une armature solide voire indestructible qui pouvait contrer la vague monstrueuse qui menaçait de m'engloutir.
Terrifiée, je le dévisageai.
Je scrutai son regard, j'étais suspendue à ses lèvres dans l'espoir qu'une phrase, un mot même quelconque, vienne à en sortir pour me rassurer quant à la tournure des derniers événements.
—On dégage à l'aérodrome, se contenta-t-il de déclarer calmement.
Pardon ?
—Mais nan !
—Et qu'est-ce ce que tu comptes faire d'autre en restant ici, hein ?! Rien, on est d'accord ! Alors maintenant t'arrêtes de m'les briser et tu nous suis !
Il avait raison, je ne pouvais qu'approuver.
Ce n'était pas en restant planter là que nous allions pouvoir faire quoique ce soit. Et même si ça me tordait les tripes de me l'avouer, il fallait continuer et rejoindre Miguel.
Résolue et la boule au ventre, je suivis Bex et Sebastian sur le chemin sinueux qui menait à l'aérodrome.
(...)
Le jour commençait à décliner mais la température demeurait malgré tout chaude et étouffante. La moiteur de l'air collait nos vêtements à la peau, nos corps reluisaient de transpiration. Le temps était devenu lourd, orageux. Un peu comme l'atmosphère qui régnait.
Nous longeâmes la côte où les nuances turquoises de la mer se mariaient avec les différentes teintes rougeâtres et orangées du ciel.
Le soleil allait bientôt tirer sa révérence.
J'observai ce décor féerique sans vraiment le voir. J'étais éreintée. Physiquement bien sûr, mais surtout, vidée émotionnellement.
Au bout de vingt minutes d'une marche active, nous atteignîmes enfin notre point de rendez-vous. Le trajet s'était effectué dans un silence pesant. Ni eux ni moi n'avions voulu aborder le moindre sujet.
Sans doute une façon de se préserver.
Pour ma part en tout cas.
Il ne me fallut pas longtemps pour apercevoir la silhouette longiligne de Miguel. Une main dans la poche et l'autre sur sa nuque, il tournait comme un lion en cage devant l'un des nombreux hangars qui longeaient le tarmac. Il était nerveux, ça semblait évident. Lorsqu'il nous vit arriver, il s'immobilisa une courte seconde puis se rua vers nous.
—Puta madre! hurla-t-il en courant. Mais qu'est-ce que vous avez foutu, j'étais mort d'inquiétude !
—On a eu un p'tit contretemps, déclara Sebastian.
VOUS LISEZ
INCANDESCENT
Romance[TOME 1] 🥇Prix du jury🥇 🥇Prix du public🥇 🥈2ème de sa catégorie au Giu Tournament 2o2o🥈 Une rencontre fortuite entre une emmerdeuse et un connard. Une vie des plus simples au premier abord pour l'une, une existence sombre et remplie d'artifices...