CHAPITRE 44

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[PDV Isaac]

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[PDV Isaac]

Aujourd'hui, tout sera enfin terminé...

Les bras croisés derrière la tête, mes yeux fixaient le plafond dans la pénombre de la chambre. Il devait être cinq heures, peut-être six. À vrai dire je n'en savais rien. Je n'avais pas réussi à fermer l'œil de la nuit.

Un mal de crâne carabiné me fracassait les tempes. Mais pas le même que vous chopiez après une soirée un peu trop détente sur l'alcool, nan. Celui-ci était différent. Plus vicieux, plus sournois, plus fourbe. C'était celui qui vous rappelait à quel point c'était un boxon pas possible dans votre esprit. Celui qui annonçait un point de rupture imminent, l'arrivée d'un merdier monstre auquel vous n'étiez pas préparé.

Un chaos.

Je soufflai et passai les mains sur mon visage.

Tout allait bien se passer.

Chaque détail avait été étudié, planifié au millimètre. Rien n'avait été laissé au hasard et on était prêts. Ça ne pouvait que bien se passer.

Lentement, je tournai la tête afin de la regarder.

Elle dormait.

Une respiration lente et régulière l'accompagnait. Elle semblait si paisible. Sereine et calme. Son sommeil était sans nuage, à mille lieux du foutoir qu'était la réalité.

Une mèche de ses cheveux lui retombait sur le nez.

Je m'en saisis pour la remettre à sa place.

Toujours endormie, elle marmonna un charabia dans son sommeil en se tournant sur le côté. Je m'immobilisai et retint ma respiration, je ne voulais pas la réveiller.

Je soupirai.

Cette nana avait un don inégalé pour me faire péter les plombs. Elle avait l'art et la manière de me faire vriller, serrer comme personne, de me pousser encore et toujours hors de ma zone de confort et pourtant, j'étais là, allongé en pleine nuit à la contempler, comme un con.

Là était le cœur du problème.

Je ne raisonnais plus de la même manière depuis que j'avais percuté, depuis que j'avais compris qu'elle était devenue mon addiction la plus flippante. Toutes mes perspectives avaient changées. Mes priorités n'avaient plus le même but, le même sens.

Le même visage.

Néanmoins, j'avais la désagréable sensation de n'être qu'un poison pour elle. Une tâche obscure et insipide sur son chemin, un nid à emmerdes qui lui faisait côtoyer les faces les plus sombres de cette putain de vie. C'était tout ce que j'étais en mesure de lui apporter, tout ce qu'on m'avait appris à donner. Je ne connaissais rien d'autre.

Ma foutue existence m'avait formaté pour éliminer, mener, contrôler et dominer.

Survivre.

Je n'étais pas fait pour aimer et encore moins pour l'être.

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