CHAPITRE 8

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Le début d'après-midi pointait le bout de son nez et la chaleur était écrasante

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Le début d'après-midi pointait le bout de son nez et la chaleur était écrasante.

Isaac ayant veillé à ce que je ne sorte de la villa sous aucun prétexte, je déambulais donc dans l'immense propriété tel un lion en cage privé de sa liberté. Ou plutôt, un misérable agneau égaré dans l'antre des loups. Car si ce domaine regorgeait d'endroits insolites et magnifiques à contempler, il était aussi bourré d'hommes aux profils pour le moins...hostiles. Le genre de types qui vous faisaient dresser les poils des bras par un simple regard.

Pas besoin d'ouvrir leurs bouches. Leurs présences suffisaient à vous faire basculer du côté obscur de la force en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

Soigneusement, je les évitais.

Pour faire court je m'emmerdais à mourir.

Blasée, je décidai de remonter à ma chambre afin d'enfiler une tenue plus légère. La fournaise qu'était Vegas commençait à se faire ressentir alors que la piscine qui trônait au milieu de la terrasse, elle, se donnait un malin plaisir à me faire de l'œil depuis mon arrivée. Autant en profiter.

À la hâte j'enfilai un maillot, mon fidèle short en jean ainsi que le premier débardeur qui me tomba sous la main. Blanc, simple. Le style de vêtement qui passe partout et qu'on avait tous dans ses placards. Ravie de cette petite parenthèse rafraîchissante improvisée, je repartis presque guillerette en direction des escaliers. Mais une voix grave et inhospitalière claqua méchamment dans mon dos, me coupant tout élan.

—Oublie pas d'te noyer.

Un regard par-dessus mon épaule suffit à découvrir un des hommes aperçus un peu plus tôt dans la matinée. Cigarette au bec, appuyé avec nonchalance contre le mur de l'étage, sa peau était basanée et noircie de tatouages. Il me fixait d'une manière déroutante. Pour ne pas dire malsaine.

C'est quoi son problème à lui ?

Prudente, je me retournai.

—Je vous demande pardon ?

Il plissa le regard. La fumée s'échappa en une traînée grisâtre et opaque de ses lèvres entrouvertes.

—T'as besoin que j'te fasse un dessin, idiote ?

Ma bouche forma un o parfait mais aucun son n'en sortit. Je venais de perdre l'usage de la parole. Devant ma mine abasourdie, un ricanement gras et mauvais lui échappa avant qu'il ne tourne les talons.
Interdite, je l'observai s'éloigner puis à mon tour, me mis en marche pour regagner l'extérieur.

Fous les gens, ici...

Assise sur le rebord de la piscine et les pieds remuant l'eau fraîche, mon esprit s'étiola à trouver une parade au contexte dans lequel je me trouvais, là, maintenant, bien malgré moi.

J'avais un nouveau travail depuis peu, une vie que je tentais de redémarrer. Je ne pouvais pas rester enfermée ici et tout envoyer valser sous prétexte qu'un gars que je ne connaissais pas en avait décidé ainsi. C'était grotesque. Il devait bien y avoir une autre solution.

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