CHAPITRE 11

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Interdite et une main effleurant la base de mon cou malmené, j'observai la voiture s'éloigner dans un nuage de poussière avant qu'elle ne disparaisse pour de bon de mon champ de vision.

—Abruti, maronnai-je.

Déterminée à quitter cet asile de forcenés, je me hâtai de retourner dans ma chambre en prenant bien soin d'éviter Sebastian ou tout autre aliéné que comportait cette baraque.

C'en était trop pour moi, il fallait que je me tire d'ici.

Et vite.

Après m'être habillée en quatrième vitesse, je récupérai mon sac puis filai discrètement dans le jardin en direction du portail.

Fred était toujours là, fidèle à son poste.

—Merde, pestai-je pour moi-même.

Je soufflai et relevai le menton.

D'une démarche le plus naturelle possible, je m'avançai vers lui en croisant les doigts, priant pour qu'il ne soit pas trop intelligent.

—Bonjour, Fred !

Surpris de me voir ici, devant lui, son œil gauche se plissa quelque peu tandis qu'il me considérait d'une manière bien trop soupçonneuse.

—Mademoiselle.

La situation était mal engagée. Il semblait beaucoup trop méfiant.

Tant pis.

Je tentai le tout pour le tout.

—Tu peux m'ouvrir, s'il te plaît ?

L'air gêné, il se gratta le haut du crâne tout en me jaugeant d'une manière qui ne me plaisait pas des masses.

—C'est-à-dire que... je suis désolé mais le patron a été clair là-dessus. Interdiction formelle de vous laissez sortir.

Évidemment.

Mes talents d'actrice rappliquèrent à vitesse grand v. À situation désespérée, mesure désespérée. Je portai une main sur ma poitrine et pris une mine choquée.

—Quoi, il t'a pas dit ?

Bras croisés désormais, il fronça les sourcils.

—Euh... non. Dit quoi ?

Sourire mutin aux lèvres, ma posture mua en quelque chose de plus suggestif.

Ça y est j'ai touché le fond.

—Il m'a donné rendez-vous en-dehors de la villa pour passer un peu de temps seuls, tous les deux, loin de l'agitation pour... tu vois bien, quoi.

Mon Dieu, j'ai honte.

Lueur salace dans le regard et fin sourire au coin des lèvres, il acquiesça.

—Je vois bien, en effet.

—Donc tu peux m'ouvrir, s'il te plaît, insistai-je en lui désignant le portail de la main. Je pense pas qu'il apprécierait beaucoup que je le fasse attendre.

—Mmmh... ouais. Je vais quand même l'appeler. C'est bizarre qu'il ne m'ait rien dit.

Mes yeux s'écarquillèrent tandis qu'il sortait déjà son portable de la poche arrière de son pantalon.

Oh non non non !

Tous les radars d'un bordel imminent en approche se mirent en alerte maximale.

Avec le plus de panache possible - si toutefois cette situation pouvait en avoir – je comblai le vide entre nous puis fis glisser l'ongle de mon doigt sur son avant-bras dénudé.

INCANDESCENT Où les histoires vivent. Découvrez maintenant