CHAPITRE 35

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[PDV Isaac]

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[PDV Isaac]

Je me reculai légèrement pour analyser sa réaction.

Ses yeux plissés me questionnaient en silence tandis qu'elle arborait cette mimique discrète à la commissure de ses lèvres. Celle qu'elle effectuait inconsciemment lorsque son cerveau tournait à plein régime. Lors de chaque journée qui passait, lors de chaque discussion abordée, lors de chaque confrontation engagée, je me rendais compte que je prenais plaisir à observer ces détails si singuliers.

J'aimais décortiquer tous ces petits signes qui trahissaient son humeur et ses émotions. Ces petites choses, insignifiantes pour certains, mais qui n'avaient plus aucun secret pour moi. Chaque jour, je me surprenais à les apprécier un peu plus.

Pourquoi ? J'en savais foutre rien.

Jusqu'à aujourd'hui où ça m'avait sauté à la gueule.

—M'avouer quoi ? demanda-t-elle d'une voix douteuse.

Le pouce de ma main droite passait et repassait sans relâche sur le creux de ma paume, plongée au fond de ma poche et à l'abri des regards.

—Tu m'fais toujours confiance ?

Elle considéra ma question, hésitante mais surtout, méfiante, tout en resserrant sa serviette autour d'elle.

—Même si je ne devrais pas, je crois, oui.

Pour une raison que j'ignorai, je souris comme un con.

—Alors dépêche-toi de t'habiller et de nous rejoindre en bas, je t'embarque quelque part après le repas.

Elle arqua aussitôt un sourcil, sceptique quant à ma demande.

—Hein ? Attends, il est minuit passé, là ! Tu veux aller où ?

Je ne répondis pas.

Me contentant de tourner les talons en la laissant en tête-à-tête avec les nombreuses interrogations qui devaient fuser dans son esprit.

(...)

Vingt minutes que nous roulions.

Elle me jetait de furtifs coups d'œil par moment mais je demeurais silencieux. Concentré sur la route en apparence, j'étais focalisé sur ce que je m'apprêtais à dire. À avouer.

C'était débile mais j'appréhendais sa réaction.

Pourtant, elle méritait ma transparence. Elle méritait de connaître les véritables raisons qui m'avaient poussé à agir de la sorte. Même si cette idée me trottait dans la tête depuis un certain temps, la journée qui s'était écoulée m'avait fait l'effet d'une piqûre de rappel. Assez violente pour que je la prenne en considération.

Aujourd'hui, je pensais que ma putain d'existence venait d'atteindre son ultime confrontation. J'avais aussi vu de près ce moment où je pensais ne plus jamais la revoir, ce sentiment amer qu'on me l'arrachait et de l'avoir perdue.

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