The Shade Of Sosthène

CHAPITRE 8

Les rayons du soleil qui ont commencé à s'infiltrer dans ma chambre sont ce qui m'a réveillé en premier, suivi des voix moqueuses de mes parents, les traces d'Elone avait totalement disparu depuis hier soir et sa veste était désormais rouler en boule sous mon bras. Je la repousse violemment en détournant le regard vers ma fenêtre pour les poser sur la plage qu'elle laisse entrevoir sur le côté, les hurlements d'enfants mélangés à ceux des moniteurs me donnent des migraines encore plus violentes.

Des coups répétés se font entendre sur ma porte qui s'ouvre sous la confirmation de ma voix aiguë du matin. Une silhouette et un sourire apparaissent dans mon champ de vision et une main se pose doucement sur mon cou en me procurant la chair de poule.

— Tu as bien dormi ?

Je hoche la tête en replaçant ma nuque contre mon oreiller, l'espoir que ma mère ne remarque pas les affaires du brésilien et sa veste sur le côté diminue un peu plus.

— Auden a appelé, il aimerait te voir à la Jolla Cove avec les autres.

Dans sa voix inquiète, je sais déjà qu'elle angoisse à l'idée de me laisser retourner là-bas une nouvelle fois, malgré les arguments peu nombreux de mon père.

— Tu n'as pas à t'inquiéter.

Elle hausse les sourcils en posant ses mains contre ses hanches avant de détailler du regard mon visage.

— Je le suis, Emi.

Je ressens l'envie de pleurer. D'un coup, subitement, je suis effrayée à l'idée de l'inquiéter encore plus mais je n'avais pas d'autres choix que celui de repousser Elone avant que mes sentiments ne s'accentuent.

— J'imagine que je vais bien.

Ses doigts glissent entre mes cheveux blonds et elle soupire en s'appuyant contre sa main droite pour se maintenir au rebord du lit.

— Tu as besoin que je l'appelle pour lui dire que tu ne te sens pas bien ?

Je secoue finalement la tête en fermant les yeux, éviter Auden serait encore pire que de rester enfermé entre quatre murs pour réfléchir.

Pourtant j'aimerais le faire, l'éviter jusqu'à ce que mon lit m'emporte ou que la présence d'Elone hier soir n'a été qu'un cauchemar de plus.

— Non.

Je soupire en rabattant la moitié du drap autour de ma nuque pour cacher mon visage entre les coussins, si elle voit mes larmes je suis définitivement foutu pour les derniers mois à venir, ses nombreuses questions vont me donner mal à la tête.

— Cette veste n'est pas à toi.

Je me fige en baissant les yeux sur les pans de cette dernière qui sont désormais accrochés autour de mes hanches, elle tire légèrement dessus alors que je retiens le vêtement par la manche.

— Dallas l'a perdu à une soirée, je lui ramènerais.

Elle semble indécise face à ce qu'elle compte dire d'ici quelques minutes, car elle sait évidemment que je mens, et je ne peux pas contester.

— Est-ce que tout va bien ?

Je hoche la tête et me pince les lèvres pour éviter de débiter d'autres idioties qui pourraient l'induire sur la vérité d'hier soir : Elone Nascimento était dans son salon en train de me faire craquer complètement. Ses pas se dirigent vers le hall d'entrée quand la sonnerie retentit et je souffle lentement en voyant qu'elle a oublié de refermer la porte, je me relève en avançant pour agripper la poignée avant de sentir une main autour de mon coude.