CHAPITRE 33

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Trois jours et douze heures. C'est le temps qu'il reste avant le début de la compétition, avant que le calvaire ne recommence, Dallas et Kelly sont passer au moins une dizaine de fois en comprenant que mon état s'était empiré depuis la fête, pourtant j'ai encore du mal à expliquer en détail ce qui s'est passé.

— Il faut que tu te lèves maintenant.

La voix rauque de Dallas mélangé à son odeur me fait sursauter alors que ses mains se posent avec lenteur sur le rebord du lit.

— Emire bordel, parle.

Je sais qu'en ce moment même, la patience de Dallas a atteint son comble, qu'il n'est plus prêt à attendre un signe de ma part pour lui prouver que tout va bien. Analysant la pièce pour s'assurer que personne d'autre n'écoute, mes lèvres se penchent vers son visage.

— Elone risque d'aller en prison à cause de moi. chuchotais-je.

Fronçant les sourcils, le brun se recule légèrement tandis que je ramène mes jambes sur mon torse.

— Tu es au courant de donner une moitié de l'information c'est putain de ridicule là ?

— Le décès de Griffin n'était pas un accident.

Après quelques minutes de silence, il comprend immédiatement ce que je tente d'insinuer. Pourtant aucune panique ne traverse son regard, aucune pitié, rien du tout.

— Dallas..

Ses lèvres s'entrouvrent avant qu'il ne se décide à lever les yeux sur moi.

— Quelle différence ça fait ? Il est mort.

Mon teint doit sûrement pâlir à l'heure qu'il est, ses propos ne sont pas normaux non. Ça ne peut pas l'être.

— Je tenais à lui.

Brusquement, un rire retentit dans ma chambre alors que je plisse le nez. Le premier rire franc de Dallas depuis que son père est mort.

— Emire ça suffit, ton Griffin était un violeur, un manipulateur et si ce pauvre con est mort c'est qu'il l'a mérité. La raison pour laquelle Elone l'a tué doit certainement être valable non ?

" Il t'a menacé il.. il voulait te faire du mal. "

Hochant la tête, ses mains se lient aux miennes et ses doigts relèvent mon menton.

— Il est revenu pour t'avouer ce que tu voulais entendre depuis des années, ne gâche pas votre retour uniquement pour celui qui vous voulez du mal.

Pour la première fois, les paroles du brun ont du sens, et je me rends compte à quel point mon attitude face à Elone a été horrible, enfantine. Je n'ai pas voulu l'écouter, avec précipitation j'agrippe mon téléphone en cherchant son contact,

— Emi ?

La silhouette de Dallas quitte la pièce peu après celle de ma mère qui est revenue apporter de quoi manger.

— Emire, si tu ne parles pas j'imagine que la conversation ne va pas durer longtemps.

Je triture avec nervosité les cordons de mon short alors que la respiration d'Elone se calme un peu plus lorsque mes lèvres laissent passer une brève phrase.

The Shade Of SosthèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant