CHAPITRE 18

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𝐄𝐦𝐢𝐫𝐞, 𝟗 𝐚𝐧𝐬.

Les rayons de soleil qui frappent ma peau laiteuse commencent à me faire mal, à piquer la totalité de mon visage droit, pourtant quand je regarde dans la direction de mes parents, ils n'ont pas l'air de se soucier du beau temps ou du barbecue qui est en train de cuire.

Ma planche de surf entre les mains, je recule jusqu'à la piscine en espérant avoir le temps d'y entrer sans que ma mère ne se fâche, tu peux le faire Emire. Un bruit de fond se fait entendre, mais je reste décidé sur mon action. Les pieds dans l'eau, je sens mon corps se propulser sur la planche.

— Tes parents viennent m'envoyer en guise de drapeau de paix pour te dire de quitter cette piscine.

En relevant les yeux, je constate un garçon avec une casquette remplie de jaune et de vert, pourquoi a-t-il une planète dessinée dessus ?

— Est-ce que tu m'écoutes au moins ?

Comme pour prouver que je n'en ai rien à faire, je continue de faire des brasses à l'aide de mes bras en m'éloignant du bord, mes lèvres laissent passer un halètement quand des doigts agrippent mes chevilles.

— Je suis payé dix dollars de l'heure pour faire du baby-sitting, ce n'est pas toi qui vas commencer à me désobéir.

Drôle de garçon. Avec un peu de colère, je finis par quitter la piscine sans lui lancer un regard, se rendant compte de ça, il soupire en roulant des yeux.

— Tu n'as pas le droit de rentrer dans la maison des autres de cette manière, c'est illégal.

Il fronce les sourcils avant de détailler mes boucles blondes qui semblent le fasciner depuis quelques minutes.

— Arrête-moi si tu en es capable.

Brusquement, les voix de mes parents s'arrêtent pour laisser deux autres personnes s'ajouter à la conversation, je détourne le regard en le posant sur des silhouettes plutôt grandes.

— Tu ressembles au monsieur.

Sans les yeux verts et la peau plutôt basanée bien sûr, comment disait mon père quand quelqu'un l'énerve ? Que c'était un emmerdeur.

— C'est mon père, loira.

Surpris par son changement soudain de comportement, je me rapproche lentement de lui jusqu'à venir frôler son épaule droite.

— Je ne m'appelle pas loira.

Il éclate de rire devant moi en se tenant le ventre, je ne comprends pas ce que j'ai dit de si drôle.

— Ça veut dire blondinet en portugais.

— Tu es portugais ?

Comme pour m'énerver encore plus de cette situation, il secoue la tête avant de retirer sa casquette laissant dévoiler des cheveux bruns en désordre.

— Brésilien.

Cette fois c'est sûr, je ne comprends définitivement plus rien de ce qu'il raconte. Quelques minutes après, mes jambes se retrouvent à pendre sous la chaise et ma fourchette pique la salade de chèvre de ma mère.

The Shade Of SosthèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant