CHAPITRE 7

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Les cris en plein milieu de la nuit n'ont pas eu l'air de réveiller mes parents, ni la froideur du vent qui se dissipe jusqu'au séjour, je soupire et rejette la tête en arrière en tentant d'oublier mon cauchemar avant de me relever pour atteindre la cuisine, subitement, la douleur qui se propage dans ma cheville me fait grimacer.

J'inspire en sentant une nouvelle crise que je ne pourrai cette fois, pas gérer seul, mes yeux se posent sur mon sac que je trifouille pour en sortir un tube, j'analyse le bouchon et l'enlève rapidement en laissant quelques gouttes du produit atterrir sur ma paume de main, le liquide froid sur ma cheville est légèrement douloureux mais il finit par devenir supportable au fil des minutes.

La télécommande entre mes mains, j'allume la télévision en baissant lentement le son, les programmes tard le soir sont surtout réservés aux loteries du dimanche. Subitement, une chaîne documentaire apparaît à l'écran montrant quelques tortues de l'ouest avant d'afficher des requins blancs venant d'Australie, je me fige en sentant ma respiration s'accélérer brutalement. Je récupère mon téléphone sur le côté en sentant mes mains trembler, le contact sur lequel j'appuie ne met finalement que peu de temps à répondre.

- Dallas.

Les larmes roulent sur mes joues et sa respiration calme se fait entendre de l'autre côté du combiné.

- Ce n'est pas Dallas.

Je hausse les sourcils en éloignant le téléphone avant de reporter les yeux sur la télévision qui cette fois, laisse apparaître des plus gros requins.

- Emire ?

Je raccroche rapidement en me réfugiant dans un recoin du canapé, je suis incapable de changer de chaîne, sans en savoir la raison. Quelques minutes sont passées durant lesquels des tas de fichiers sont apparus sans relâche, laissant dévoiler des centaines de photos avec des requins blancs soit disant inoffensifs, les larmes augmentent au fur et à mesure que les photos défilent, subitement, je hurle en sentant une pression au niveau de mes épaules.

- Emire, ce n'est que moi.

La voix d'Elone se fraye un passage entre ma nuque avant que je ne passe mes bras autour de ses hanches pour m'y accrocher fortement, ses doigts relâche la clef sur le sofa alors qu'il dépose sa main sur mes cheveux.

- Je ne suis pas en sécurité.

Il hausse les sourcils en déposant les yeux sur le documentaire, sans relâcher ma nuque et mes cheveux, il avance vers la télécommande pour éteindre la télévision.

- Tu en sécurité, meu coração.

Je secoue la tête en resserrant ma prise autour de son haut, son cœur bat anormalement vite ce que je me retiens de noter.

- Ne me laisse pas y retourner.

Ma supplication semble l'atteindre quelques minutes, puisque je sens ses jambes rejoindre le sofa pour me repousser contre son torse de façon à ce que je puisse déposer ma tête sur son épaule.

- Tu as besoin de te reposer.

Je renifle en glissant ma main sur son abdomen, ses lèvres frôlent ma nuque pendant que mon corps est recouvert de frissons, alors que je tente d'effleurer sa pommette, il tourne brusquement la tête.

The Shade Of SosthèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant