Le secret de Lenora (Malec AU)

Chapitre 23

‹ Alexander ›

Magnus était ici ! J'en suis certain. Cette lumière qui a illuminé le ciel ne peut que lui appartenir. Sa magie s'est déclenchée et je suis presque certain que cela a un rapport avec mon mariage. Magnus m'avait averti qu'il ne pourrait pas contrôler ses émotions. Par le fait même, sa magie a explosé, mais pourquoi n'est-il pas ici ? Mis à part sa cape, je cherche d'autres indices pouvant m'aider à le retrouver.

Quand je suis arrivé, j'étais paniqué à l'idée qu'il se soit noyé, mais maintenant je n'en suis plus certain. Peut-être que des soldats postés dans la forêt pour protéger les invités sont arrivés avant moi et l'ont ramené au château. Je m'apprête à emprunter le sentier quand j'aperçois d'étranges symboles qui semblent imprimés dans le sable. La teinte plus foncée s'apparente presque à du sable brûlé. Je m'approche et peux maintenant identifier les marques.

Cela me stupéfait ! Ce sont les mêmes arabesques qui dansent sur le corps de Magnus quand je lui fais l'amour. Serait-ce un signe que Magnus a eu le cœur brisé et brûlé de chagrin ? Quelques volutes de fumée se dégagent encore du sable humide, mais je m'intéresse plus à la structure que forment les marques. J'ai déjà vu ce schéma, sur Magnus, mais ailleurs aussi. J'essaie de fouiller dans ma mémoire, mais je suis trop préoccupé. Mon instinct me dicte de chercher mon amour, de le retrouver sain et sauf.

J'oublie rapidement les arabesques et m'enfonce au cœur de la forêt, là où les traces d'individus s'estompent. Malheureusement, je ne suis pas long à perdre les empreintes. Mon seul autre espoir est d'utiliser le plan que j'ai donné à Magnus. Peut-être s'est-il égaré en chemin et qu'il a finalement trouvé l'endroit. Cela serait surprenant puisqu'il est un elfe et qu'il a un lien extrêmement fort avec la nature qui l'entoure, mais c'est mon dernier espoir. J'aurais peut-être dû reprendre le cheval, mais j'aurais aussi perdu un temps précieux.

Je marche à un rythme soutenu car je sens la lumière du jour qui faiblit rapidement puisque nous sommes en plein hiver. On nous a souvent dit que certains endroits de la forêt restaient chauds même en cette période de l'année. J'en ai même fait l'expérience avec Magnus lors de notre première fois, dans l'eau confortable de la rivière. Plus je m'enfonce, plus le climat se réchauffe. J'enlève ma cape, que je pends à mon bras quand j'entends des voix qui proviennent de ma destination.

Je suis revigoré et accélère le pas. J'avais bien raison, nos hommes l'ont trouvé avant moi. Je me précipite vers eux et débouche sur la clairière où une troupe d'environ dix individus masqués se retournent en braquant leur épée en ma direction. Surpris, je recule légèrement, mais je frappe un corps qui me pousse en avant. Je manque de tomber avec ma cape sur laquelle je trébuche et me retrouve dans les bras de l'un des soldats.

— Tiens, tiens ! On ne vous attendait plus, beau prince. Avec cette lueur qui nous a tous éblouis, on croyait que vous seriez resté bien à l'abri, mais je vois que vous avez beaucoup plus de courage que ne le dit notre bienfaitrice.

— Laissez-moi, grogné-je en ajustant ma tenue, j'ai quelqu'un à retrouver. D'ailleurs, je réquisitionne votre aide sur le champ.

Les individus rient bruyamment derrière les foulards qui masquent leur visage. C'est à cet instant que je me crispe. Ils ne sont pas soldats, mais ils ont des armes. Sont-ce des voyous qui en veulent à ma bourse ? Étonné, je fais un tour d'horizon. Aussi loin dans la forêt, il ne reste pratiquement que des elfes. Je ne leur donne pas cinq minutes s'ils pensent détrousser ces gens. Alors pourquoi me semblent-ils hostiles ?

— Qu'est-ce qu'on fait patron ? La dame ne s'est pas présentée à notre point de rencontre.

— N'oublie pas combien elle a été généreuse quand on a tranché la gorge de la reine Jocelyne. Si elle ne vient pas, on pourra toujours garder le prince afin de réclamer une rançon qui nous rendra très riche.