Le secret de Lenora (Malec AU)

Chapitre 25

‹ Alexander ›

Ces sauvages m'ont frappé quand j'ai osé leur dire que leurs chevaux étaient maltraités. Heureusement que Magnus est apparu de je-ne-sais où car, même si j'ai l'habitude de me battre, avoir les mains liées derrière mon dos ne m'a nullement aidé.

Je me redresse difficilement, mais mon amour m'aide à grimper sur notre licorne qui secoue la tête comme si elle voulait parler. Magnus semble si proche de cet animal, on dirait presque qu'il a compris ce qu'elle hennit. Une fois bien serré contre mon valet, je ne peux résister à l'envie de passer ma tête au creux de son épaule. La sensation d'être à la maison est tellement forte. Quand il m'a demandé si je voulais entrer à la maison, tout ce que j'ai pensé, c'est qu'il était ma demeure, celle de mon cœur et de mon esprit. Son corps tout entier est mon chez-moi, s'épousant à la perfection à la moindre de mes courbes.

Je soupire d'aise en me disant que nous sommes encore tous les deux célibataires et que nous avons récupéré encore quelques heures ou quelques jours. Ce faisant, je m'aperçois que Solstice a pris la direction de la clairière au lieu du château. Je n'épouserai personne aujourd'hui. Ça, je peux le confirmer immédiatement. Je suis dans un piteux état et si je dois absolument me marier, je ne porterai certainement pas des habits souillés de mon sang. Cela est peut-être un peu exagéré, mais si cela me permet de profiter de Magnus un jour de plus, je m'y tiendrai.

C'est la tête dodelinante de mon domestique qui finit par me tirer de mes pensées. Il ne conduit plus la licorne qui semble parfaitement savoir où elle va. Je n'ose pas reprendre le contrôle car il a bien besoin, lui aussi, d'un peu de repos. Les minutes passent rapidement quand nous débouchons enfin sur le site du mariage. Plus que quelques soldats sont présents ainsi que mon frère qui se précipite vers nous dès qu'il nous aperçoit.

Sans aucune préoccupation pour mon amour, il m'accueille en criant à tue-tête qu'il va lui-même me tuer si je recommence un tel manège. Les hurlements de Jace ont tôt fait de réveiller Magnus qui se frotte paresseusement les yeux. Il a l'air léthargique. Normalement, il se serait redressé pour ne pas laisser paraître notre proximité, mais cette fois, il se contente d'attendre que je descende et que je l'aide à en faire autant. Sa tête retombe immédiatement contre mon torse, incapable de se soutenir.

— Magnus ? Qu'est que tu as, mon amour ? lui chuchoté-je à l'oreille.

— Je crois que j'ai peut-être utilisé trop de ma magie, souligne-t-il en baillant lâchement.

— En parlant de ça, c'est bien toi qui a illuminé le ciel, aujourd'hui ? Ça ressemblait à la lumière de ta magie.

— Oh ! Non, la lumière ne venait pas de moi. En fait, j'ai été frappé de plein fouet par ce faisceau.

— Quoi ? La foudre t'a frappé ? Pourquoi ne l'as-tu pas mentionné avant ?

— Ce n'était pas la foudre. Cela m'a transpercé, mais ce n'était pas douloureux, ni incommodant. Oui, j'ai perdu conscience, mais j'étais bien, serein même.

— Comment peux-tu affirmer que tu n'as pas été blessé ? rétorqué-je en lui soulevant un bras, puis l'autre pour vérifier une quelconque blessure.

Je m'apprête à soulever sa chemise pour m'assurer qu'il n'est pas brûlé sur le torse quand il commence à rire doucement.

— Arrête-toi, Alexander. Je vais très bien. C'est toi qui fait peur à tous ces soldats en essayant de me dévêtir devant eux.

Je m'arrête brusquement. Bien sûr que c'est étrange et terriblement inconvenant. Je sais que tout le château connaît notre secret, mais c'est quand même improbable qu'un prince ait de telles manières devant ses sujets. Je ne peux que relâcher le tissu afin de ne pas attiser d'autres rumeurs. J'aimerais tellement m'assurer qu'il va bien, mais quand je le regarde dans les yeux, je vois un homme fatigué. De lui-même, il se détache difficilement, de manière à s'assurer que les apparences sont respectées. Non, si Magnus est aussi épuisé que je le pense, je vais m'assurer de lui trouver un endroit pour qu'il se repose.