Épilogue

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‹ Alexander ›

Aujourd'hui, après une semaine à se lever à toute heure de la nuit grâce à notre petite boule d'amour prénommée Raphaël, nous nous offrons une petite sieste réparatrice. Le visage de Magnus est si serein que j'aimerais bien savoir à quoi il rêve. Ce n'est pas de moi puisque les arabesques ne sont pas encore apparues.

Bien sûr, je comprends qu'il soit si fatigué et je crois que ma famille ne cherche que ce prétexte pour nous ravir Raphaël. Encore une fois, je constate que cet enfant n'aura aucune difficulté à obtenir ce qu'il désire sans recourir à la magie tellement tout le château semble en pâmoison devant sa petite bouille d'ange. Ma mère use de toute sa hiérarchie pour l'avoir plus souvent que nécessaire, mais aujourd'hui, c'est Izzy qui a gagné ce privilège.

Sans y penser, je passe mon bras par-dessus la taille de Magnus et le ramène tout près de moi. Nous pouvons enfin vivre notre mariage aux yeux de tous. Cette seule idée me fait soupirer de bonheur alors que je coince ma tête dans le cou de mon merveilleux époux.

— Toi, tu as encore des idées indécentes, souffle Magnus à mon oreille.

Celui-ci doit s'être réveillé au moment où je me suis collé à lui.

— Pas du tout, c'est toi qui es intenable.

— Tu n'es qu'un allumeur, constate-t-il. Ta mère n'arrête pas de me demander pourquoi j'ai des arabesques sur le visage. Tout est entièrement de ta faute.

— Mais je ne fais que t'embrasser, me défends-je en riant franchement cette fois.

— M'embrasser ? Si me faire déshabiller dans une armoire à balais c'est s'embrasser, je n'ai encore rien compris. Il faut vraiment que tu arrêtes cela. Au dernier conseil auquel j'ai assisté, j'ai complètement oublié de remettre ma chemise dans mon pantalon. Ton père m'a fait une paire d'yeux qui ne mentait pas. Il sait très bien que nous n'étions pas en train de nous embrasser deux minutes auparavant.

— D'accord, tu as gagné, je ne vais plus jamais te toucher en dehors de notre chambre, me moqué-je.

— Alexander !

— Quoi ? N'est-ce pas ce que tu désires, que je garde mes mains à l'abri pour ne pas que tu portes la preuve de nos ébats quand on rencontre des gens ?

— Je dis juste de faire attention ! Je suis incapable de te résister.

— Mais c'est bien pour ça qu'on se retrouve dans des endroits incongrus à tout instant. Je ne peux pas plus me retenir que toi.

— Sauf que toi tu n'as pas la preuve estampillée sur le visage. Je ne sais plus quoi dire et cela ne fait qu'une semaine que nous avons officialisé notre mariage.

— Quand je serai mort, tu auras toute une autre vie à regretter de ne pas m'avoir laissé faire, rigolé-je alors qu'il me frappe gentiment sur l'épaule.

Malgré tout, Magnus se tend légèrement puis vient flatter l'endroit maltraité. Je sens qu'il a quelque chose à me dire qui le retourne beaucoup.

— Mon coeur ? Ça ne va pas ?

— Si, si.

— Alors dis moi pourquoi tu sembles si tendu tout à coup.

— Je viens de parler à Natë. Dans mon sommeil.

Depuis notre voyage à Hyolean, Natë n'est plus réapparu à Magnus. Enfin oui, une seule fois, mais Raphaël a interrompu leur lien, cette nuit-là, pour quémander un peu d'attention. Ce doit être très important s'il est revenu voir mon mari dans ses rêves. Je n'ose pas l'interrompre et préfère le laisser continuer ce qu'il a à me révéler.

Le secret de Lenora (Malec AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant