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**Neuf mois plus tard**




Mon fils,

Je ne sais pas si j'ai toujours le droit de t'appeler comme ça mais sache que tu l'es toujours resté malgré tout. J'ai une drôle de manière de le montrer, je sais, j'en suis désolé. Magnus je t'écris après tout ce temps parce que je reste ce lâche que tu as connu comme père et qui a peur de ta réaction si jamais je venais à te voir. Quelqu'un, une personne m'a raconté comment tu allais maintenant. Elle m'a aussi fait remarquer ma situation après la perte des deux personnes qui m'aient toujours été chères et je n'ai jamais été aussi mal. Je ne sais pas si un jour tu arriveras à me pardonner pour tout le mal que je t'ai fais. Je le demande aussi à ta mère chaque jour qui passe. Je te souhaite quand même d'être heureux, maintenant que tu as une nouvelle famille qui t'aime, te protège sans te juger comme moi je l'ai fais. Si un jour, il t'arrivait de désirer venir me hurler ta haine en face, je n'en serai que plus que content, je le mérite grandement. Prends soin de toi et sache que mes remords face à tous mes actes envers toi, me suivront jusqu'à ma tombe.

Ton père.

Magnus replia soigneusement la lettre et la posa sur la table de nuit de son côté du lit. Il pourrait réciter les mots qui y étaient transcrits même les yeux fermés depuis qu'il l'avait réceptionné il y avait de cela trois mois. Mais l'envie de le lire à chaque fois que le cœur lui en disait ne se calmait que quand il le faisait. Il lui arrivait parfois d'avoir cette soudaine soif d'appeler son père, de peut-être lui hurler sa haine à l'oreille comme il l'espérait ou alors de lui proposer qu'ils se rencontrent, qu'ils discutent puisqu'après tout il restait sa première famille; et tout le monde avait droit à une seconde chance.

- Magnus ? appela Alec en entrant dans leur chambre à coucher. Est-ce que tout va bien ? demanda t-il en se rapprochant de lui.

Le noiraud se retourna et lui fit un petit sourire. Il hocha la tête pour affirmer que oui avant de le détailler dans son ensemble blanc qu'il l'avait obligé à mettre pour la soirée. Ils portaient tous deux un haut blanc, pull pour le brun et sweat-shirt pour lui, sur un jean blanc pour Alec et un pantalon slim pour lui. Son amant avait râlé plusieurs fois avant d'accepter de lui faire plaisir en portant rien que du blanc juste pour ce soir et Magnus s'était moqué de lui, étant sûr qu'il n'aurait qu'à le redemander pour qu'il le fasse à nouveau.

Ils attendaient la visite de leurs amis ce soir, Jace ayant suggéré l'idée et Alec n'ayant, à la grande surprise de son petit ami, pas refusé. Depuis cinq mois qu'ils vivaient ensemble dans leur maison, ça serait la troisième fois, qu'ils se reverraient tous ensemble. Tous, incluant Isabelle et son nouveau petit ami, un certain musicien du nom de Meliorn.

- D'accord, dit le brun en se dirigeant vers la façade vitrée de la chambre avant d'appuyer sur un bouton au mur pour tirer sur le rideau.

Depuis plus d'une semaine Magnus trouvait qu'il était un peu bizarre. Pas assez pour qu'il s'inquiète mais un peu trop pour qu'il ne le remarque pas. Il avait essayé d'en parler avec lui, savoir ce qui se passait, seulement, à chaque fois, il lui répondait : « rien », changeait de sujet ou finissait par lui faire l'amour pour complètement esquiver la discussion.

La sonnerie retentit depuis l'entrée et ils sûrent que leurs invités étaient là. D'un signe de tête, le brun lui fit signe de descendre avant lui. Il l'embrassa alors chastement puis sortit de la chambre. Alec resta un moment à regarder leur grand lit au chevet duquel se trouvait accroché au mur, un cadre dans lequel était disposé, non pas une photo d'eux, mais une version papier de la couverture du roman de Magnus. Celui à cause duquel il avait accepté son aide.

Neighbor  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant