𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟕 : 𝐂𝐡𝐚𝐦𝐩𝐬 𝐝𝐮 𝐫𝐞𝐩𝐨𝐬

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Sous cette matinée calme de Shibuya, Seishu Inui était à genoux devant une pierre tombale graver « Famille Sano ». Ses deux mains appuyaient contre ses cuisses, il contemplait cette pierre avec réflexion avant d'enfin prendre la parole et d'annoncer :

— Shinichiro, ça fait deux jours que je suis sorti de maison de correction. Je vais essayer de reconstruire le Black Dragon, comme avant.

Il marqua une pause et observa les fleurs à côté de la tombe qui bougeaient à cause du vent.

— Je vais recruter plus de membre et j'en serai le chef provisoire.

Il se leva en essayant de ne pas tomber à cause de ses talons haut enfilaient dans ses pieds. Inui mettait toujours des talons depuis la mort de Shinichiro — le garçon enterré dans cette tombe avec lequel il parlait — car il admirait celui-ci.

Le blond emboita le pas, les mains dans les poches de son uniforme blancs avec des écritures japonaises un peu partout. Ses coups de talons sur le sol résonnaient dans ce cimetière calme, mais quand Inui discerna le beau garçon avec qui il a couché hier soir, il arrêta soudainement de se déplacer. 

Ses yeux s'écarquillèrent. C'était bel et bien lui. Assit en tailleur devant une pierre tombale alors qu'il parlait à celle-ci, sauf que Inui ne pouvait pas entendre, d'ici, ce qu'il racontait, car ils étaient trop éloignés l'un de l'autre. Pourtant, il pouvait voir ses lèvres bougeaient.

Pour aucune raison, il s'approcha discrètement de lui pour entendre sa conversation qui avait l'air plutôt sérieuse avec cette pierre. Le blond réussi à suffisamment se rapprocher pour écouter :

— Ce matin, je me suis réveillé dans le lit d'un mec et tu sais quoi ?

Il marqua une pause comme si la pierre allait lui répondre et il reprit :

— Bah ce mec m'a drogué et à profiter de moi. C'est Shishi qui me l'a dit, heureusement qu'il est là. J'vais buter ce PD pervers, Akane.

— Donc tu m'as confondu avec un mort ? S'exclama Inui à haute voix en sortant de sa cachette pour que Kokonoi puisse l'entendre.

Le noiraud tourna rapidement son regard vers l'origine de cette voix et aperçu le garçon qu'il voulait frapper, car il avait — sois disant — « profiter de lui ».

— Qu'est-ce que tu fous là, toi ?! S'écria-t-il avec choc. Tu me suis, c'est ça ?!

Kokonoi venait de se lever en s'approchant sauvagement de Inui en le prenant par le col.

— C'est quoi que tu ne comprends pas dans « j'ai pas drogué ton verre » ? demanda Inui, les dents serraient.

Kokonoi semblait légèrement surpris et son emprise sur son col se desserra. Inui pu en profiter et donna un coup de tête à celui-ci qui hurla de douleur.

Kokonoi recula en tenant fermement son front et cette fois-ci, se fut Inui qui le prit violemment par le col en lui crachant sérieusement :

— C'est toi qui m'as sauté dessus et après, c'est toi qui viens me dire que je suis un PD pervers ?!

— On m'a drogué, putain ! Tu m'as drogué !

Le poing du blond heurta agressivement la joue de ce dernier et il voltigea à quelque mètre. Sa chute fut arrêtée par la pierre tombale où Kokonoi parlait il y a de cela quelques secondes et Inui s'en rendit compte. Il venait d'avoir un pincement au cœur alors que le noiraud était assis le dos contre cette fameuse pierre.

Des talons claquèrent contre le sol en béton et c'était à partir de ce moment-là que Kokonoi comprit que Inui portait des talons depuis tout à l'heure. Il ne le jugeait pas, mais cela l'avait un peu surpris.

Inui finit par se mettre devant Kokonoi et tendit sa main en lui disant :

— Mec, je suis désolé qu'on t'ait drogué, mais je te jure que ce n'était pas moi. Je peux t'aider à retrouver la trace de la personne qui t'a fait ça, si tu veux.

Un rictus quitta les lèvres de ce dernier alors qu'il prit la main qu'on lui tendait. Le blond l'aida à se relever et ils se firent face.

— Tu veux que ça soit qui, alors ? Tu étais le seul qui est profité de moi, interrogea le noiraud.

— En fait... je n'étais pas dans mon état normal moi non plus, avoua le blond, légèrement embarrasser. J'avais beaucoup bu et je ne me souviens de rien... Mais croit moi : jamais, je n'aurai pu faire ça et puis, je n'ai même pas ce genre de connerie chez moi. Tu n'as qu'à fouiller tout mon appart' si tu ne me crois pas.

Leurs yeux se fixèrent un long moment avant que Kokonoi détourna le regard en répondant finalement, les bras croisés sur sa poitrine :

— C'est bon, on s'en fout, j'ai la flemme de me disputer.

Sa tête s'inclina de nouveau vers lui et sa langue sortit de sa bouche, l'air malicieux, ce qui offrit un regard stoïque à l'homme blond en face de lui.

— Mais je veux mon argent, rajouta-t-il plus sérieusement en se redressant face à lui.

— Quoi ? T'es sérieux, là ?

— J'ai perdu ma virginité sans aucun sentiment et en plus, avec un mec, je veux le double de mon argent.

— Y'a un problème avec ça ? T'es homophobe ?

— Hein ? Non, j'aime juste quelqu'un d'autre.

— Akane ?

Son visage se décomposa. Il semblait atteint par sa question alors, il détourna le regard en répondant :

— Exactement.

Inui le regarda de haut en bas avec jugement et mit ses yeux émeraude vers la droite pour observer un instant la tombe derrière Kokonoi.

— Elle est morte, t'es con ou quoi ? Jugea le blond en fronçant les sourcils.

— Ferme là, connard, cracha-t-il avec un regard noir.

Kokonoi passa devant lui et heurta l'épaule de ce dernier tout en partant du cimetière. Il paraissait toucher par les mots réel de Inui. 

Il ne voulait pas se faire à l'idée que la fille dont il était tombé fou amoureux ne soit plus de ce monde. Shishido comblait son vide et quand il a créé son gang avec lui, il se sentait aimer et estimer. Il restait accro à l'argent, car il vit pour l'argent. Depuis qu'il n'avait pas réussi à sauver Akane, il comprit ce jour-là que l'argent était la source la plus importante de la vie sur terre. Mais en réalité, il continuait à s'attacher à son argent et à Shishido comme moyen de s'empêcher de s'effondrer intérieurement.

Quant à Inui, il s'était attaché trop vite. Il ne voulait pas que Kokonoi parte, c'était peut-être la dernière fois qu'ils se voyaient et pourtant, Inui ne parvient pas à lui demander son numéro. Après ce qu'il venait de lui dire, il risquerait de se faire rejeter et il détestait cela. Il avait peur de l'abandon et il pensait qu'à ce moment-là, on l'abandonnait encore. Les gens avec qui il s'attachait finissaient toujours par partir.

À suivre...

𝑂𝑘𝑎𝑛𝑒 𝐾𝑜𝑖𝑏𝑖𝑡𝑜 ⸢Kokonui⸥ ⤹ Koko x InupiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant