𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟓 : 𝐔𝐧𝐞 𝐯𝐢𝐬𝐢𝐭𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫𝐞𝐮𝐬𝐞

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Dans une atmosphère confortable et douce, Inupi était comme dans un nuage avant que celui-ci se creusa d'un coup sec et que le jeune homme se réveilla en sursaut en entendant des bruits soutenus de frappe contre un meuble en bois.

Ses yeux avaient pris quelques secondes avant de s'habituer à l'obscurité de la pièce et d'y voir un minimum quelque chose grâce aux rayons du soleil qui transperçaient le store de la chambre.

Il discerna le visage endormi de Kokonoi puis ses bras qui étaient enroulés autour de sa taille. Sa chaleur le réconforta et il se sentait tellement bien dans ses bras. Mais le blond devait se lever pour ouvrir la porte à quelqu'un qui attendait patiemment que le propriétaire de cette maison l'accueil.

À contrecœur, il décala avec délicatesse les bras et le corps fin de Kokonoi puis sorti silencieusement de la chambre, les cheveux en pétard et la gorge sèche. 

— Sumio ? S'étonna Inui une fois qu'il avait ouvert la porte d'entrée. 

Sumio Goya, un membre du Koibito mais aussi le petit frère de Sofu — un membre du Black Dragon —. 

L'expression de Sumio semblait oppressé. Tout son corps tremblait comme une feuille et ses dents claquaient entre elles. Pourtant, il ne faisait pas froid dehors et on pouvait très clairement comprendre que quelque chose n'allait pas juste en observant ses yeux pleins de détresse. 

Le brun pensait que la personne qui allait lui ouvrir cette porte, allait logiquement être Kokonoi. C'était pour cela qu'il fronça les sourcils en voyant l'ancien chef du Black Dragon sur le genkan. 

— Inui...? 

L'intonation de sa voix était anéantie. Le blond ne perdit pas une seule seconde et prit le bras de l'homme devant lui pour l'entraîner à l'intérieur de l'appartement. Pourquoi Inui l'avait-il tiré de force dans un logement qui ne lui appartenait même pas ? Eh bien, c'était tout simplement parce que cette voix, il l'avait lui-même prononcé dans le passé. Son cœur s'était givré dans sa poitrine quand il avait craché ce ton et il espérait ne plus jamais revivre cela. Il ne voulait certainement pas que quelqu'un d'autre est à subir cela alors voilà la raison pour laquelle Sumio était maintenant assis sur le canapé de Kokonoi, la tête entre les mains et le corps toujours grelottant.

— Où est Kokonoi ? Demanda-t-il en frémissant sans avoir regardé l'homme assit sur une chaise en face de lui.

— Il dort encore... 

Sumio eu un hockey morose et un silence demeura dans la pièce.

Inui ne voulait pas lui parler. Il ne pouvait pas lui parler. Quand on voit quelqu'un dans cet état, on ne peut qu'attendre qu'il se calme puis lui demander ensuite ce qu'il ne va pas. Suivant l'analogie de ce dernier, Sumio était sans doute proche d'une crise d'angoisse : ses paupières palpitaient, il frissonnait de partout, il suffoquait... Il ne pouvait pas savoir les douleurs intérieures de celui-ci, mais par précaution, il en était venu à cette conclusion et puis, le brun était venu ici pour voir Kokonoi, pas Inui.

— Je suis désolé... est-ce que Sofu va bien ? J'ai été absent pendant une semaine...

Sa gorge était compressée. Il était sur le point de pleurer et cela n'avait pas échappé à Inui. Il lui répondit avec un regard douloureux :

— Je ne sais pas... je suis resté avec Koko durant une semaine. Je suis juste sorti pour aller chercher de quoi le nourrir. Il était vraiment bouleversé par la dissolution du Koibito.

Le frère de Sofu acquiesça comme s'il compatissait, puis, il annonça :

— Le Koibito n'a pas été dissout. 

Face à cette déclaration surprenante, l'homme à la cicatrice écarquilla les yeux de façon inimaginable et interrogea directement :

— Comment ça ?

Le brun fit une pause de quelques secondes afin de contrôler de mieux en mieux sa respiration. Une main sur son front et le visage enfin redresser sur son interrogateur, il déclara avec franchise :

— Écoute... je suis ici en tant que traître du Koibito deuxième génération et j'ai l'attention de faire en sorte que Kokonoi Hajime reprenne les commandes. 

— Sumio...? 

Une voix faible avait résonné à travers leurs tympans et ils tournèrent rapidement leur tête vers la silhouette encore somnolant de Kokonoi.

— Kokonoi ! J'avais besoin de te parler... 

Le concerner lança un rapide coup d'œil à Inupi et remit son attention sur la personne installée dans son canapé.

— J'ai entendu vos grandes gueules depuis ma chambre, c'est quoi le problème, Sumio ? Qu'est-ce que tu fous là et pourquoi y'a t-il eu une dispute au sein du gang ?! Pourquoi personne ne répond à mes appels ?!

Le noiraud n'était pas du matin et quand il a touché la place vide à côté de lui dans son lit, son cœur s'était serré avant qu'il n'entende des marmonnements de deux personnes familières dans une autre pièce.

— Kokonoi ! Je suis désolé, vraiment ! Ça ne devait pas se passer comme ça... Shishido à créer un bain de sang à lui tout seul et nous à forcer à être son maître...

À l'entente du prénom de son ancien bras droit, l'ancien chef du Koibito se raidit.

— Que... Qu'est-ce qu'il a fait, encore...? Lui questionna-t-il avec un ton plein de remords.

— Koko... S'inquiéta Inupi.

Sumio serra les poings. Il allait pleurer et relâcher toute sa tristesse, c'était sûr et certain. Pleurer est un moyen d'obtenir du soutien de la part des autres pendant les moments de détresse.

Les mains tremblantes et la voix cassée, il expliqua :

— J'étais arrivé en retard pour le rassemblement des membres du Koibito. Pour ne pas me faire remarquer, je suis entré par une sortie de secours afin de ne pas passer dans le hall ; là où tous les membres travaillaient. Quand j'avais marché à pas rapide dans les couloirs, j'avais vu Shishido en train d'étrangler Mikami avec une tringle à rideau.

Le cœur de Kokonoi s'arrêta. Mikami était une personne de confiance pour lui. Il était prêt à sacrifier sa vie pour son gang. Il faisait cela, car le Koibito était comme sa famille. C'était grâce au Koibito qu'il pouvait survivre seul avec sa petite sœur âgé de dix ans dans un appartement convenable. Cet argent sale lui permettait de vivre heureux avec le dernier membre de sa famille. Il avait touché son chef avec son histoire : un accident tragique qui avait causé la mort de ses deux parents et de ses deux grands frères, Mikami et Kan étaient les seuls survivants et ils devaient réussir à résister sans argent et sans domicile fixe. Mikami était majeur, il avait atteint l'âge. C'était pour cela que le juge lui avait donné la garde de Kan. 

Le monde est injuste.

Sumio continua :

— Ensuite, j'avais appelé Mikami par choc. Il avait réussi à lui assener un coup et il avait couru en hurlant mon nom pour que je fasse de même. Quand on était arrivé dans le hall, tous les membres étaient au sol. On est resté figé avec Mikami avant que Shishido lui saute au cou et le force à être sous son commandement.

— Putain... ce bâtard... grogna le noiraud.

Le brun observa quelques instants, son ancien chef avant de continuer en gloussant, comme si la pire partie de l'histoire allait arriver :

— Ensuite... j'avais voulu défendre Mikami mais... Shishido m'avait assommé... 

Il marqua une pause pour reprendre à nouveau son souffle :

— Quand quelqu'un m'a réveillé, j'avais vu qu'on était toujours dans le hall avec tous les autres membres, les yeux rivés sur une scène d'horreur devant eux...

Ses larmes venaient tout juste de sortir de ses glandes lacrymales. Il en perdait une tripotée et sa voix était maintenant noyée dans sa propre salive quand il acheva :

— Shishido tenait le cou égorgé de Mikami...

À suivre...

𝑂𝑘𝑎𝑛𝑒 𝐾𝑜𝑖𝑏𝑖𝑡𝑜 ⸢Kokonui⸥ ⤹ Koko x InupiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant