𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟐 : 𝐄𝐱𝐜𝐮𝐬𝐞 𝐬𝐢𝐧𝐜𝐞𝐫𝐞

50 5 6
                                    

— On a tous droits à une seconde chance, répondit le blond en regardant Shishido avec bienveillance, les dents serrées et ses mains compressant sa blessure ouverte.

Shishido avait laissé un visage anéanti, la pluie camouflant ses larmes.

Ce dernier leva la tête vers son ancien chef. Il était juste à ses pieds, le regard froid, cacher par l'obscurité de cette dernière nuit.

— Kokonoi, commença le nouveau blond, je suis désolé.

— C'est trop tard pour s'excuser.

Hirokazu laissa une larme s'écouler jusqu'à sa main enfermée dans un poing. Depuis que Inui lui avait ôté son arme et qu'elle était maintenant atterrie au sol, Hirokazu n'avait que ses regrets a porté sous ses doigts abîmés par ses meurtres qui le hanteront jusqu'à la fin de sa vie.

— Je sais... sanglota-t-il en fixant l'herbe humide. Il ne voyait même plus le monde dans lequel il vivait depuis dix-huit ans. Tout était devenu flou à cause du liquide salé qui s'étendait autour de ses yeux.

Alors, Kokonoi frappa violemment le bout de ses chaussures dans le menton de Hirokazu, celui-ci se laissant faire, car il avait compris qu'il le méritait.

— Koko... arrête... c'est fini... lui ordonna Inui, l'air extrêmement affaibli.

Koko n'arrêta pas pour autant. Toute sa colère se déversa sur le visage du chef du Koibito deuxième génération. Son poing étant tout ce qu'il cachait depuis des années.

— Tu m'as utilisé ! Tu m'as trahi ! Tu...

Le noiraud arrêta brusquement ses hurlements. Sa poitrine se relevait à cause de ses sanglots intenses. Ses larmes atterrissaient sur les joues de Hirokazu, le visage terminé.

— Tu as tué Akane...

À ce moment-là, Koko avait comme disparu. Sa haine s'était transformée en chagrin et il cria avec toute la force de ses poumons : toutes ses émotions.

Son hurlement demeura la fin du combat. Les alarmes policières commencèrent à se rapprocher, les membres de chaque team partant rapidement de leur côté.

Hirokazu ne faisait que supporter la douleur que cracher son ancien chef. Il devait comprendre que tout ce qu'il a commis est inacceptable et qu'il n'aura jamais le pardon des personnes concernées.

Inui sentait déjà sa vision se brouillait. Il allait s'évanouir et puis mourir si personne ne l'emmenait à l'hôpital avant. Mais une sorte de lumière humanoïde vint faire son apparition au-dessus de lui.

— Salut, chef.

C'était le visage de Sofu. Il venait d'étirer un sourire rayonnant sur ses lèvres, la pluie s'étant soudainement arrêté.

— Sofu... sourit Inui avant de fermer les paupières.

Sofu se redressa en lâchant immédiatement son sourire. Ses traits étaient vides et impassibles. Ses yeux fixaient le corps endormi du blond.

— Partez avec Inui à l'hôpital, je m'occupe du reste, déclara Shishido.

Sofu tourna sa tête vers Shishido. Celui qui venait d'ôter la vie de son petit frère. Il n'avait rien dit, mais le manque d'expression sur son visage traduisait ses émotions.

— Désolé... pour tout... sanglota l'ancien homme aux cheveux bleus.

— Kokonoi, allons-y, informa Sofu en soulevant le léger corps d'Inui.

Le brun était déjà parti vers l'hôpital le plus proche afin de sauver Inui. Kokonoi, lui, ne faisait que fixer le néant à côté de Shishido.

— Les flics vont bientôt arriver, tu devrais y aller, annonça Shishido.

Le noiraud était toujours assis sur lui, les poings contractés et la respiration saccagée.

Sans un mot, Koko rassembla ses talons contre le sol glissant d'eau de pluie et répliqua en s'échappant du parc :

— Je ne te pardonnerai jamais pour tout ce que tu as fait, Shishido.

L'intéressé éleva un sourire compréhensible en observant la beauté du ciel se dégageant de ses nuages sombres.

— Oui, bien sûr... chuchota-t-il afin que la réponse ne soit pas entendue, car il savait que Kokonoi n'en voulait pas.


— Papa, Maman ! On peut pas ouvrir les cadeaux maintenaaaaant ?!!

Ma sœur était qu'une fille impatiente. C'est pour cela que je déteste les gens impatients, puisqu'ils me rappellent ma stupide sœur.

« Hirokazu, dépêche-toi de mettre tes chaussures ! Je veux aller à l'école moi ! »
« Moi j'aime pas les légumes, donc je veux pas de ta nourriture, maman ! »

C'était toujours « moi », « moi », « moi »... À force, je me sentais rejeté. Elle ne pensait qu'à elle et cela, je l'ai compris quand nos parents ont divorcés.

— Hirokazu... m'avait-elle chuchoté après que nos parents nous ont annoncés qu'on devait faire un choix entre papa et maman. Va avec maman, j'irai avec papa. Papa sera comment me traiter et maman sera comment te traiter.

J'avais hoché la tête avec mon nez enfoncé dans mon doudou en peluche que je traînais partout. Je n'avais que six ans et j'étais naïf.


— Au revoir, petit frère ! M'avait-elle salué au portail de la maison dans laquelle j'avais grandi.

Ma mère me tenait fortement la main en me jetant presque dans la banquette arrière de sa voiture, nos valises étant dans le coffre et quelques-unes sur les sièges à mes côtés.

Elle avait claqué la portière de la voiture, m'ayant fait sursauter. Je serrai toujours ma peluche, elle était ma seule source de réconfort en cet instant, car ma mère me faisait en réalité peur. Elle m'avait toujours procuré ce sentiment terrifiant.

Je n'ai jamais compris pourquoi un de mes parents ne voulaient pas garder leurs deux enfants en même temps. On a dû avoir une éducation différente avec ma sœur et j'ai trouvé cela injuste. De plus, que ma sœur m'ait manipulé pour me mettre avec maman.

Les filles, c'est tous des connasses.

Ma mère et ma sœur, je les déteste.

Papa, tu étais là alors, pourquoi tu n'as rien fait ?

« Hirokazu, fait attention à toi. Je ferrai tout pour te retrouver, promis. »

M'as-tu vraiment cherché, au final ?

C'est peut-être pour ça que j'ai une profonde haine envers les êtres humains. Aucun ne m'a traité comme j'aurais aimé qu'on me traite. J'ai dû faire des choses impardonnables afin de me défaire de cette souffrance.

Ma mère n'a fait que me battre, me violer, me manipuler. Elle n'a jamais rien accompli de bien. Jusqu'au jour où j'ai perdu le contrôle...

Je l'ai tué...

À suivre...

𝑂𝑘𝑎𝑛𝑒 𝐟𝑜𝑖𝑏𝑖𝑡𝑜 ➢Kokonui➥ ‹ Koko x InupiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant