Un Simple dîner...

16

Marcus

Elle a déjà dix minutes de retard alors que je lui avais dit de ne pas tarder. Les femmes...

J'entends ses talons claquer, signe qu'elle arrive.
Elle est vêtue d'une longue robe beige, avec de hauts talons noirs et une pochette de la même couleur, elle a un petit sourire qui la rend encore plus mignonne. Elle est magnifique.
Elle s'arrête devant moi et baisse la tête tout en souriant. Je relève son visage avec mes doigts et souris à mon tour.

_Tu es magique, je lui dis.

_Merci, t'es regardable aussi, elle répond.

Regardable?

_Regardable nini lisusu Mélanie? En tout cas yo na ba mot na yo... je rigole doucement.

Elle rit aussi.

_On y va? Elle me demande le sourire aux lèvres.

Au même moment mon père descend avec une boîte. Il me la tend avec un énorme sourire.

_Pas de bêtises, il me dit avec un sourire qui en dit long.

_Papa...

_Quoi? Il me demande.

Je ne réponds pas et regarde Mélanie qui s'etait étranglée quand elle a compris ce que contenait cette boîte.

Ma mère nous rejoint aussi et chuchote quelque chose à Mélanie, celle-ci sursaute un petit peu et regarde par terre tellement elle est gênée.

Nous prions avec mes parents avant de partir.

_Pas de bêtises hein les enfants, dit ma mère.

_Maman! Je m'exclame.

_Maman maman okanisi nini? Que toyebi te? Bima kuna mais ko memela nga ba koko sans o bala ye te te oyoki?

_Oui maman, je chuchote.

_J'ai pas entendu.

_Oui mère boss, je réponds.

Elle me donne une tape sur la tête avant de carrément me jeter dehors.

Nous sommes allés dans le garage et j'ai pris ma décapotable rouge.

_Marcus mobali ya mbongo, j'entends derrière moi.

_Oh ! Je ris doucement.

Nous montons dans la voiture et prenons la route vers le restaurant dans lequel j'ai réservé.

***

Nous venions d'arriver au restau et le serveur nous avez amené jusqu'à notre table qui était un peu plus éloignée que les autres.
Ce restaurant était typiquement anglais et ce qui faisait son authenticité était la salle de bal situé juste derrière le restaurant. J'aime beaucoup le fait qu'on puisse bien manger et se lâcher juste après.
Notre table était située près d'une baie vitrée, par laquelle on apercevait la rue. Elle était très bien éclairée.

Mélanie était émerveillée. Elle avait une adorable bouille d'enfant qui goûte à un bonbon pour la première fois.

Je lui tire la chaise en faisant une révérence exagérée et elle fait de même en riant avant de s'asseoir.

Le serveur nous présente le menu et nous commandons en parlant de tout et de rien.
Quelques minutes plus tard, le serveur vient avec nos plats et nous commençons à manger toujours en parlant et en riant, dans la bonne humeur.
Mais une question me titille l'esprit depuis plusieurs jours et je ne peux plus la garder sans réponses

_Mélanie...

Elle me regarde avec incompréhension et attend que je lui pose mon problème mais j'ai comme un nœud dans la gorge qui m'empêche de dire un seul mot. Mes mains sont devenues moites et mon cœur bat tellement vite dans ma poitrine que je l'entends. Mais je ne laisse rien paraître.

_Qui est David? Je lâche de bout en blanc.

Elle dépose doucement ses couverts sur la table et me regarde.

_C'est pour ça que tu m'as invitée au restau ce soir? Elle me demande avec une voix étouffée.

_Non pas du tout! Je m'exclame en prenant ses mains,qu'elle retire comme si mon contact l'avait brûlé.

_Pourquoi tu me demande ça alors? Elle dit avec le regard triste.

_Je..., je souffle, je voulais passer du temps avec toi et cette question me traversait l'esprit et du coup...bah... voilà.

_Eh bien tu viens de tout gâcher.

Elle se lève, récupère ses affaires et s'en va.
Et moi comme un con, je reste là, assis à regarder le chemin par lequel elle est partie au lieu de la suivre.
J'aimerai bien la suivre mais je n'y arrive pas. Je suis comme... figé dans le temps.

***

J'arrive devant la villa et je me gare devant.
Ma tête se pose sur le volant et je souffle.

_Putain, je crie en frappant le volant.

J'entre dans la maison et vois mon père et ma mère qui sont assis devant Netflix.

_Tu devrais aller lui parler, fils, dit mon père.

Je vais d'abord prendre une douche et pique à mon père un jogging et un haut avant d'entrer dans la chambre. Elle est vide, alors je vais vers le balcon et je la vois étalée de tout son long sur le sol.

_On peut parler? Je lui demande en m'asseyant.

_Va te faire foutre!

_Merci beaucoup, je réponds. Si je t'ai posé cette question c'était pour avoir des réponses et t'aider à aller mieux...

Elle reste silencieuse. Son silence est pesant, désagréable. Il me trouble.

_Embrasse-moi.

Surpris, je sursaute et lui demande de répéter.

_Embrasse-moi!