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Mon visage se rapprochait doucement du sien et nos lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres quand mon téléphone s'est mis à sonner dans ma poche.

Je grogne tout en ignorant les vibrations dans ma poche et me rapproche encore un peu plus et  au moment où j'allais scellé nos lèvres, Mélanie décide de se lever et d'aller dans la salle de bain.

_Merde!

Mon téléphone vibre toujours et je décide de répondre.

_Allô. Je dis sans conviction.

_Ya Marcus! Crie Aline au bout du fil.

Comment vous dire que j'ai envie de lui fracasser la tête en ce moment.

_Tu veux quoi zozo? Je demande assez froidement.

_Je voulais simplement avoir de tes nouvelles, mais si je te dérange je peux rappeler plus tard, elle me dit avec une petite voix.

Je crois que j'ai été un peu froid avec elle.

_Non c'est bon, je répond plus chaleureusement.

Nous avons continué de parler et elle m'a raconté comment elle a rencontré "l'homme de sa vie" à trois heure du matin dans un parc.

Je me lève enfin et entre dans la salle de bain et j'y trouve Mélanie déjà dedans assise par terre.

Je m'assois près d'elle et ne dit rien.

Ce qui me plaît avec elle, c'est qu'on se comprend sans parler, en un regard je sais ce qu'elle ressent même si des fois c'est plus difficile, je fais tout pour essayer de la comprendre.

Elle pose sa tête sur mon épaule sans un mot.

_C'était mon ex.

_Pardon? Je demande avec incompréhension.

_David... c'était mon petit ami quand j'ai commencé l'université, elle dit sans me regarder.

Mais qu'est-ce qu'il a bien pu lui faire pour qu'elle en fasse des cauchemars?

_Je l'avais rencontré à une soirée et on avait plutôt bien accroché et avec le temps on est sorti ensemble, j'entrelace ses doigts aux miens pour l'inciter à continuer, Au début, il était très doux, très avenant, limite c'était l'homme parfait et un jour, on s'embrassait et il a voulu aller plus loin mais je n'étais pas prête, je l'ai repoussé et il s'est énervé, il m'a dit des choses blessantes ce soir là alors j'ai décidé de partir.

Je me crispe lorsque j'entends tout ça. Quelle pourriture!

_Le lendemain il était de nouveau cet homme parfait, c'est comme si il avait deux visages, je ne le reconnaissais plus. Il m'a supplié pour que je le pardonne, mais je n'étais pas prête à le pardonner. Alors il m'a forcé à le pardonner en me gardant captive chez lui... il me battait et ensuite revenait me demander pardon avec un visage innocent pour recommencer la minute d'après. J'ai réussi à m'enfuir et pour une raison que j'ignore, il ne m'a pas cherché.

Sa main serre la mienne plus fort et je sens toute la douleur et la haine qu'elle ressent envers lui.

_Quand Bryan a appris ça, il est allé chez lui et il se sont battu. Le lendemain Bryan était en prison. J'ai supplié David pour qu'il le laisse partir mais il ne voulait pas le faire "gratuitement", il disait que je devais lui donner ce qu'il voulait. Il était très influent grâce au relation de son père, il avait tout ce qui'il voulait. Je me sentais piégée, je ne savais pas quoi faire, alors je suis allé chez lui pour le confronter mais ça a mal tourné.

_Il m'a arracher la chose la plus précieuse qu'une femme puisse avoir, il m'a souillé, salie. J'ai décidé de porter plainte mais ils ne l'ont jamais arrêté. Il avait corrompu la police.

_Il m'a détruite.

Mon cœur se serre, j'ai comme un énorme poids sur le cœur qui le compresse.
Je la prend dans mes bras et la laisse verser quelques larmes. Je n'essaye pas de la calmer, je préfère la laisser évacuer toutes ses émotions. Je sais que c'est une personne très renfermée et qu'elle vient de me donner sa confiance, alors je ferai tout pour ne pas la perdre.

Quand elle s'est calmée, je l'ai porté jusqu'au lit et je l'y ai allongé. Je lui ai fait un bisou sur le front, avant de prier pour elle.
Je me suis allongé près d'elle et je l'ai prise dans mes bras. Elle avait la tête enfuie dans mon cou et son souffle chaud sur celui-ci me procurait des frissons.

Au bout de quelques minutes, elle s'est endormie.
Mais moi je n'y arrivais pas. Je pensais à tout ce qui a pu lui arriver. Comment on peut être aussi cruel envers une personne qu'on dit aimer? Comment peut-on forcer quelqu'un à faire ce dont il n'a pas envie? Comment a-t-il osé lever la main sur elle?
Lever la main sur une femme ne montre pas notre, mais plutôt notre faiblesse. Frapper une femme c'est être faible. C'est montrer à quel point nous somme faibles d'esprit, à quel point nous sommes primitifs, c'est dégueulasse.

Elle se réveille, se lève et vas dans la salle de bain. Elle revient et remarque que je suis réveillé.

_Pourquoi tu ne dors pas? Elle me demande tout en s'allongeant près de moi.

_Je réfléchissais.

Elle allume la lumière et met ses mains de part et d'autre de mon visage.

_Tu ne devrais pas réfléchir autant, tu peux tomber malade...

_Je sais mais c'est juste que... j'ai mal. Ça me fait du mal de savoir que tu as autant souffert alors que tu n'avais rien demandé, mes yeux me piquent et une larme coule sur ma joue.
Elle l'essuie et me sourit.

Comment elle peut sourire après tout ça?

_C'est du passé... et je sais que Dieu se chargera de son cas tôt ou tard alors arrête de penser à cet enfoiré et fait dodo.

Je ris à l'entente de ce mot enfantin et elle ris avec moi. Je décide de la taquiner un peu.

_Et si je veux pas faire dodo? Je lui demande avec une voix enfantine.

_Je vais devoir te forcer alors, elle répond avec un sourire malicieux.

_Et comment?

_Comme ça.

Elle approche son visage du mien, ses lèvres ne sont qu'à quelques centimètres des miennes mais au moment où elles allaient se toucher, elle me fait un bisou sur le nez. Elle se rallonge ensuite dans le lit tout en se moquant de moi.

Je grogne et me met au dessus d'elle avec un sourire remplie de malice.

_Tu vas me le payer Mélanie Ayel, je dis.

_Ah oui? Et comment? elle répond en souriant.

Je l'embrasse sans plus tarder et elle passe ses mains autour de mon cou.
Notre baiser est doux et calme.

À bout de souffle je met fin au baiser et la regarde dans les yeux.
Elle sourit et m'embrasse de nouveau.

_oh la la, elle a pas froid aux yeux celle-là. Dit ma conscience.

Chut toi.

Nous nous arrêtons ,je m'allonge à côté d'elle et je la prend dans mes bras.

_Tu vois comment on puni son chéri. Je dis.

_Eeeeh mais tu es impoli, elle rigole.

Je lui fais un bisou sur le front et j'éteins la lumière pour que nous puissions dormir.

_Ebongo o bala ye te hein oko zwa mbata oko perdre connaissance.

Ne t'inquiète pas j'ai déjà choisi la salle.

Un Simple dîner...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant