Chapitre 14

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C'est le grand jour, Kirishima empoigne ses valises et les descend dans le salon où ses parents l'attendent. Un grand sourire s'affiche sur leurs lèvres. Même si le départ de leur fils du cocon familial les rend très tristes, ils savent que c'est le mieux pour Eijiro. Depuis Kamino, ce dernier a retrouvé sa joie de vivre habituelle pour le plus grand bonheur de ses parents. Il n'a cependant pas revu Bakugo, il a préféré lui laisser le temps de se remettre de tout ça avant de revenir vers lui. Le rouge aide son père a installer les bagages dans le coffre de leur voiture avant que la famille Kirishima ne se mette en route direction Yuei. Une fois devant les portes de l'internat, Eijiro salue ses parents, il serre sa mère dans ses bras.

- Tu vas me manquer mon petit.

- Maman ! C'est pas comme si je partais à l'autre bout du monde, je reviendrais vous voir.

- Oui, mais qui va s'occuper de toi maintenant ?

- Je suis un homme fort et viril maintenant, je saurais me débrouiller !

Son père rigole avant de lui sourire, attendri, voir son fils grandir et évoluer ainsi le rend particulièrement fier de lui. Il pose sa main sur le haut de sa tête puis après un dernier au revoir repars avec sa femme, laissant le rouge seul face à son nouveau chez lui. Après qu'Aizawa ait sermonné le petit groupe qui s'est rendu à Kamino, il a expliqué aux élèves le réglementant de l'internat. La classe de seconde A a tout le week-end pour s'installer avant de reprendre les cours normalement. Pendant ces deux jours, les élèves ont aménagé leurs chambres et profité de ce repos pour passer un peu de temps tous ensemble et apprendre à vivre en communauté. La chambre de Kirishima s'est retrouvée être la voisine de celle de Bakugo, ce qui a ravi le rouge. Il a pu discuter de sujets légers avec le blond et renouer le contact, même si l'explosif reste assez distant. Bakugo n'a parlé à personne, à part à la police, de ce qu'il a vécu pendant son kidnapping. Il n'a pas parlé d'Ayumi non plus, la blessure est encore trop fraîche. Alors pour se protéger, il préfère garder ses distances, il ne veut plus donner sa confiance à personne tellement la torture que lui a fait subir "Memorī" l'a marqué profondément. De plus, la peur qu'il arrive quelque chose à Kirishima depuis la pseudo menace de la jeune fille ne s'est pas effacée. Mais il ne peut pas simplement couper les ponts avec le rouge, déjà parce que le garçon ne le laisserait absolument pas faire, et en plus, il n'en a pas franchement envie. Alors, il passe quelques moments avec Eijiro, discute avec lui, mais reste éloigné, du moins plus qu'avant.

Ça y est, c'est la rentrée, les élèves de la seconde A se rendent dans leur salle de classe pour la première fois depuis un long moment, avant le début des vacances, avant le camp, avant Kamino et l'internat. Un enthousiasme insoupçonné s'est emparé de tout le monde, même des élèves qui ne sont habituellement pas heureux à l'idée de venir en cours. Aizawa entre dans la salle et tout le monde retrouve calmement sa place, le professeur prend la parole.

- Bien, aujourd'hui, deux élèves sont absents, Bakugo et Midoriya se sont battus sur le terrain d'entraînement Ground Bêta hier soir et ne seront pas autorisés à revenir en cours pendant les trois prochains jours. Vous avez l'interdiction de leur parler de ce que vous apprendrez pendant ce laps de temps. Je vous dis tout ça pour que personne ne tente de faire la même chose, je serais intransigeant. Commençons le cours maintenant.

Toute la classe reste sous le choc, comment ça battu ? Ils vont bien ? C'est vrai que les deux garçons n'ont pas été vu ce matin dans la salle commune. Pendant la pause entre deux cours, tout le monde ne parle que de ça.

- Mais pourquoi ils ont fait ça ? Ils pouvaient pas le faire pendant un entraînement sérieusement ? Sero à l'air assez remonté contre eux.

- J'en sais rien moi, mais c'est pas si étonnant, ça faisait un petit moment qu'ils s'étaient pas embrouillés tous les deux.

- En vrai, j'aurais bien voulu voir ça, vous pensez qu'ils ont des caméras de surveillance là-bas ?

- T'es pas croyable Denki !

- Tu dis ça mais toi aussi t'aurais aimé regarder Mina, me la fait pas à moi.

Kirishima écoute ses amis discuter de Midoriya et Bakugo sans vraiment participer, il veut vraiment parler à Bakugo, mais ça devra attendre la fin des cours. Il passe donc le reste de la journée avec ses amis, à discuter et rigoler pour essayer de ne pas trop se prendre la tête avec Katsuki comme il le fait depuis des semaines. Quand la sonnerie de la dernière heure de cours sonne, Kirishima se force à ne pas rentrer trop vite à l'internat, pour essayer de se persuader qu'il n'a pas tant envie de revoir le blond après une seule journée sans lui. Il finit par rentrer en compagnie de Tsuyu et Iida avec qui il discute de l'apprentissage qu'ils vont peut-être pouvoir réaliser en agence de héros. Une fois à l'internat, il ne trouve pas Bakugo au rez-de-chaussée, il décide d'aller voir dans sa chambre. Il toque à la porte et entend du bruit à l'intérieur, il décide d'entrer. Il tombe sur un Bakugo énervé, qui baragouine des insultes en frappant dans un punching ball. Quand il remarque le rouge, il s'approche de lui et lui crie dessus.

- Qu'est-ce que tu veux, tête d'orties ?!

- Salut mec, je voulais juste voir comment tu allais.

- Tu penses que je vais comment ? Hein ! Je suis resté enfermé ici toute la journée avec cet empoté de nerd tout ça à cause de lui !

- J'ai du mal à croire que c'est lui qui a initié une bagarre, Bakugo.

- RÉPÈTE UN PEU POUR VOIR ?! Crie le blond en approchant son poing du garçon face à lui.

- Du calme, c'était une supposition, s'amuse le rouge en mettant ses mains entre lui et le blond, l'éloignant légèrement de lui.

- Garde-les pour toi, tes foutues suppositions.

Un petit silence s'installe pendant lequel Kirishima se demande s'il est judicieux de lui poser des questions sur ce qu'il s'est passé, il finit tout de même par se lancer, après une légère inspiration.

- Tu veux bien m'expliquer ce qu'il s'est passé ?

- Tu crois que j'ai que ça à foutre ?!

- Je veux juste savoir, je me moquerais pas hein, tu me connais.

Bakugo réfléchit quelques instants, à l'origine, il avait demandé à Deku de le rejoindre pour parler de son Alter et de son lien avec All Might. Mais le fait que le vert ne lui dise pas la vérité l'a mis en rogne et il l'a provoqué en duel. Ça, déjà, il ne peut pas en parler avec Kirishima, il l'a promis, mais la suite est encore plus difficile à avouer. Pendant le combat, le blond a finalement raconté son mal-être par rapport à l'évolution d'Izuku et sur sa faiblesse à lui, il lui a fait comprendre qu'il se sentait coupable de la déchéance d'All Might et de ne pas avoir été capable de se défendre face à l'Alliance. Ça aussi, c'est trop douloureux à dire à voix haute, il l'a déjà raconté à Deku, ce qu'il regrette maintenant, alors il ne veut pas qu'une personne de plus soit au courant. Il finit par soupirer et baisser les yeux.

- Je voulais juste savoir lequel de nous deux est le plus fort, c'est tout.

Kirishima reste quelques secondes sans rien dire, si Katsuki n'ajoute rien, c'est qu'il n'a peut-être pas gagné face à son adversaire. Et malgré tout, il reste persuadé qu'il ne lui dit pas tout, mais le rouge ne cherche pas à lui tirer les vers du nez, pour la simple et bonne raison qu'il connaît Bakugo, et qu'il sait que ça ne servira à rien si ce n'est le faire souffrir. Il lui sourit, mettant son poing en avant.

- Je trouve ça super viril ! Dommage que vous ayez été puni pour ça. T'es super fort je suis sûr que c'était un super combat !

Le blond ne réagit pas, il baisse juste le regard vers ce poing tendu vers lui, il finit par taper le sien contre celui du rouge, qui reprend la discussion.

- J'ai dit à Mina que je m'entrainerais avec elle cet après-midi. Mais si tu veux, on peut se faire un truc ce soir, ça te dit de regarder un film ? J'en ai un super bien sur mon ordi.

- Si c'est pas un film de combat, t'oublies, les comédies c'est pas mon style du tout.

- T'en fais pas, tu vas voir, il est génial ! À tout à l'heure alors Bakugo.

KiriBaku : Accepter ces sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant