Chapitre 6

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Le rouge reste silencieux, il sait qu'il ne peut pas promettre ça à Bakugo, il baisse de nouveau la tête. Le blond s'avance et place des bras autour d'Eijiro pour le serrer contre lui. Surpris, le rouge ne sait comment réagir à ce câlin. Il préfère ne pas bouger et simplement profiter de la proximité avec Bakugo. L'étreinte le calme petit à petit et après une petite minute le blond retire ses bras. Il détourne le regard tandis que le rouge relève la tête du sol.

- Tu veux qu'on en parle ou qu'on change de sujet ?

- Je ne saurais même pas quoi te dire par rapport à ça. C'est assez compliqué.

- Hm.

L'ambiance devient assez étrange, presque malaisante. Le rouge sort de la salle de bain suivi de près par le blond et ils se dirigent vers la chambre. Kirishima reprend sa place sur le lit. Il repense à ce qu'il vient de se passer, ça lui fait bizarre de savoir que Bakugo s'inquiète pour lui, et qu'il sache cet énorme secret que garde Kirishima depuis si longtemps pour lui. La soirée a pris une tournure si étrange que les deux garçons ne savent plus quoi faire, même décider d'aller se coucher aurait été gênant pour eux. Alors pendant quelques minutes, Eijiro et Katsuki restent silencieux, assis l'un à côté de l'autre à regarder le vide. Le rouge se creuse la tête pour trouver quelque chose à dire ou à faire pour que l'ambiance change.

- On refait un Mario Kart ?

Le blond tourne la tête vers lui, Kirishima a un petit sourire en coin qui rassure quelque peu Bakugo. Il acquiesce et son ami se lève pour lancer la console et récupérer les manettes. Ils lancèrent une première partie, puis une seconde, puis encore une autre. Au fil des parties, l'atmosphère se détend. Kirishima retrouve sa bonne humeur et Katsuki son caractère explosif. Ils laissent peu à peu l'événement précédent derrière eux. Après presque une heure de jeu, les deux garçons commencent à fatiguer.

- Je suis crevé, tu veux que je te montre la chambre d'ami pour que tu puisses dormir ?

- Ouais, je veux bien.

Le rouge hoche la tête et se lève, suivi de près par l'explosif, qui est beaucoup plus calme que dans la journée. Kirishima ouvre une porte juste à côté de sa chambre et laisse entrer Bakugo. Ce dernier le remercie et s'approche du lit. Il y dépose les affaires que Kirishima lui a prêté, rien de bien extravagant, un t-shirt noir et un short gris. Le blond retire son t-shirt pour se préparer à aller dormir, laissant apparaître son corps à la vue de Kirishima, qui devient de la même couleur que ses cheveux. Faut dire que Bakugo est très, mais alors très bien foutu, et viril, ce qui plaît beaucoup au rouge, à qui ce surnom va à merveille en ce moment. Il réussit finalement à articuler une phrase et arrêter de baver en regardant son ami.

- Je-je te laisse, si t'as besoin d'une brosse à dents, je t'en laisse une sur le lavabo de la salle de bain. Bonne nuit !

Kirishima n'a jamais quitté une pièce aussi vite, le blond n'a même pas eu le temps de lui répondre. Il part en direction de la salle de bain pour brosser ses belles dents pointues et mouiller sa tête pour retirer le gel de ses cheveux. Une fois de retour dans sa chambre, il se déshabille, plus besoin de cacher ses bras, Kirishima en profite pour rester torse-nu et enfile simplement un short bleu avant de se faufiler sous ses draps. C'est dans ces moments que les pensées sombres gagnent le garçon. Quand sa chambre est plongée dans l'obscurité, qu'il n'y a plus aucun bruit et que son cerveau se met à penser à tout et n'importe quoi. Une nouvelle fois, Kirishima se retrouve plongée dans une vague d'idées noires, de souvenirs et d'angoisse. Il a beau se forcer à fermer les yeux, se retourner dans tous les sens, la fatigue l'a bel et bien quitté. Quand ça lui arrive, soit la crise est légère et il finit par s'endormir, soit Kirishima doit passer par une autre méthode pour se calmer, et ce soir, ça ne se calme pas. Mais la scène de tout à l'heure dans la salle de bain le freine, Bakugo est là et il n'a pas envie qu'il découvre de nouvelles coupures sur ses bras demain. Une nouvelle option s'offre à lui en se rappelant que son ami est là, mais l'idée de le déranger alors qu'il est sûrement en train de dormir ne l'enchante pas. Mais plus il y pense, plus il se dit que la présence du blond pourrait calmer sa crise. Eijiro attrape son téléphone et écrit rapidement un message.

"Tu dors ?"

Il réfléchit un instant à ajouter qu'il faisait une sorte de crise d'angoisse, mais il n'a pas envie de l'inquiéter. Il repose son téléphone et s'assoit dans son lit, recroquevillé sur lui-même. La lumière de son téléphone l'attire, c'est Bakugo.

"Non, pourquoi ?"

Bon bah, c'est le moment de lui donner une explication.

"Je vais pas très bien... Et je risque de faire une connerie si ça continue."

C'est le message le plus compliqué à envoyer de la vie du rouge, il se sent si faible même s'il sait qu'il ne devrait pas. C'est plus fort que lui. Cela fait plus de vingt minutes que sa respiration est saccadée et que Kirishima tente de se calmer en vain. Un nouveau message apparaît sur son téléphone.

"Si tu veux viens, tête d'orties."

Un léger sourire se forme sur les lèvres du rouge, il se relève assez vite pour sortir de sa chambre, mais devant la porte qui le sépare de son ami, il se stoppe. Il va sûrement le déranger. Ce message, c'était de la simple politesse, pas une réelle invitation. Il reste planté devant la porte plusieurs secondes, prêt à faire demi-tour et gérer sa crise d'angoisse comme il peut. Un nouveau message le sort de sa réflexion.

"Reste pas comme un con devant la porte et vient idiot !"

Le rouge inspire fortement pour tenter de calmer sa respiration et baisse la poignée avant de passer sa tête dans l'entrebâillement. Encore hésitant.

- Je peux venir, t'es sûr ?

- Ta gueule et entre, t'es têtu sérieux.

Le rouge s'engouffre dans la pièce plongée dans le noir et referme la porte, il s'approche du lit et s'assoit à côté du blond qui se tourne vers lui lorsqu'il remarque que la respiration de Kirishima est saccadée.

- Qu'est-ce qui a ?

- Disons que je fais une crise d'angoisse, ça va passer, mais c'est long.

- Ça fait combien de temps ?

- Depuis que je me suis couché. 

KiriBaku : Accepter ces sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant