Chapitre 36

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Lorsque Bakugo "atterrit", il se retrouve assis sur cette fameuse chaise qui l'empêche d'utiliser son Alter. Les liens sur ses mains et ses pieds se referment mécaniquement à son contact. Le blond se maudit lui-même de ne pas avoir réagi assez vite. La pièce est plongée dans le noir, mais il sent que la blonde n'est pas loin.

- Vous avez vraiment que ça pour me contenir hein ?! C'est moi qui te fais peur, Ayumi !

- Ça c'est juste une petite précaution pour éviter que tu ne viennes gâcher ma partie préférée.

Une lumière blanchâtre finit par éclairer l'espace. Une espèce de salle vide, aux murs en pierres grises, se dessine sous les yeux de Bakugo. Ce dernier distingue enfin son ancienne amie. Elle est debout face à lui et écrase la tête de Kirishima avec son pied. Ce dernier ne bouge pas, allongé au sol.

- Kirishima ! Lèves-toi et casses-toi de là, tout de suite !

- Je... je peux pas, répond-il d'une voix faible et tremblante, il donne l'impression de faire un immense effort pour bouger mais n'y parvient pas, finissant par grimacer.

- Je lui ai donné un petit quelque chose avant de le détacher pour qu'il reste docile, il peut plus rien faire le pauvre, c'est trop marrant !

- Ça fait rire que toi, espèce de psychopathe !

- C'est justement ça qui est drôle.

Elle retire enfin son pied du visage du rouge et s'accroupit pour être à sa hauteur.

- J'ai vu que t'avais des jolies traces sur les bras...

En disant ça, Memorī amène sa main à sa cuisse, sur laquelle est attachée une ceinture tactique, elle sort alors un petit poignard de son étui.

- Dommage qu'il n'y en ai pas des récentes.

- Ayumi, qu'est-ce que tu fais ?

- Je remédie à ça, regarde Kacchan, tu vas adorer le spectacle !

Elle attrape le bras du rouge et y dépose la lame. Kirishima active son Alter là où le métal touche sa peau, mais ne parvient à le maintenir qu'une fraction de secondes. La lame s'enfonce dans sa peau et un liquide rougeâtre commence à s'en échapper. Le blond, toujours spectateur, assiste à la scène en hurlant sur la jeune fille, impuissant. Il tente désespérément de se libérer devant cette scène insoutenable alors que des larmes commencent à rouler sur les joues d'Eijiro qui grimace de douleur. Ayumi rit aux éclats.

- Si tu l'avais prévenu au lieu de faire le lâche, il ne serait jamais tombé dans mon piège.

- La ferme !

- Tu es encore plus faible que je pensais. Le grand Bakugo n'est même pas capable de protéger les gens qu'il aime. Tu descends encore plus dans mon estime, même Deku aurait fait mieux que toi.

Les paroles d'Ayumi enragent le blond. Il repousse depuis des mois cette discussion avec tout le monde : ses parents, Camille, Eijiro et même ses camarades de classe tant les séquelles sont indélébiles. Voilà où le mène sa faiblesse mentale, se dit-il, à voir son meilleur ami, le garçon à qui il tient le plus, subir les pulsions perverses d'une membre de l'Alliance qui s'en est déjà pris à lui.

À force de se débattre et d'envoyer des explosions avec son pouvoir, Bakugo sens que ses liens commencent à céder. Sûrement dû à l'acharnement qu'il avait eu la première fois et à celui de Kirishima plus tôt dans la soirée. La blonde, qui s'apprête à continuer son œuvre sur le deuxième bras d'Eijiro et ne remarque pas les menottes de Katsuki voler dans la pièce. Le garçon se lève instantanément. Au même moment, la porte de la salle explose, laissant apparaître Izuku. Les deux garçons se lancent un regard et, dans un hochement de tête, foncent ensemble sur Ayumi, qui a à peine le temps de se relever. Elle est rapidement immobilisée par les lycéens, qui n'ont pas eu la force d'utiliser leurs Alters contre elle. C'est ensuite au tour des bandes de leur professeur de prendre le relais, mettant définitivement la jeune fille hors d'état de nuire.

- Vous en avez mis du temps bordel !

- Désolé Kacchan, elle vous a téléporté à l'autre bout de la ville, heureusement que tu avais le traceur de Momo, on ne vous aurait jamais retrouvé sinon.

Le blond se reconcentre rapidement sur Kirishima et court pour le rejoindre alors qu'il est toujours au sol, inerte.

- J'ai signé mon premier orthographe Bakugo, regarde !

Celle qui vient de crier grimace lorsque les liens qui l'emprisonnent se resserrent, le regard noir d'Aizawa sur elle. Une fois près du rouge, Bakugo s'agenouille à ses côtés. Il attrape sa main pour vérifier qu'il réagit encore et prend son menton pour amener son regard vers lui.

- Eijiro ! Répond moi, c'est fini maintenant, lâche rien tête d'orties !

Il sent les doigts de l'autre garçon tenter de se resserrer sur sa main, et voit un sourire forcé se dessiner au milieu de ses larmes, le rouge articule finalement un mot.

- Katsuki...

Le cœur du blond se serre en entendant sa voix brisée. Il prend une seconde pour le détailler et repense à la dernière phrase d'Ayumi, qui fait tilt. Il fait pivoter le bras de Kirishima et constate avec horreur que la jeune fille ne lui a pas seulement fait des entailles, elle a écrit son nom : "Memorī", en grosses lettres sur l'avant-bras d'Eijiro, qui saigne encore abondamment. Le garçon s'effondre, la tête baissée, sentant des larmes perler dans ses yeux, le visage défiguré par une grimace de douleur.

- Je suis désolé... j'ai pas su te protéger...

Le rouge ne répond pas, dans les vapes, et les secours l'embarquent à ce moment-là pour l'emmener d'urgence à l'hôpital.

KiriBaku : Accepter ces sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant