Chapitre 37

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Plusieurs jours d'hospitalisation ont été nécessaires pour que Kirishima se remette enfin de ses blessures. Depuis son réveil, des membres de sa famille et des amis à lui sont venus lui rendre visite. Les premiers furent ses parents et Mina. Sa mère et la rose avaient fondu dans ses bras, les yeux humides. Même son père, qui n'est jamais vraiment démonstratif, l'avait serré fort contre lui, comme pour être sûr que son fiston était bien là, en sécurité. Sa meilleure amie est venue le voir tous les jours à la sortie des cours, parfois accompagnée par d'autres camarades, comme Denki, Sero, Jiro, Midoriya et même Camille, qui lui avait offert une peluche requin car "elle lui avait fait penser à lui".

Mina est cependant toujours la dernière à quitter l'hôpital, seulement lorsque les infirmiers viennent la prévenir que les visites sont terminées pour la journée. Plusieurs fois, elle a tenté de faire parler Kirishima, pour qu'il lui raconte ce qu'il s'est passé lorsqu'il était avec Memorī. Les médecins l'ont informé que le rouge avait refusé l'aide psychologique proposée à l'hôpital. Toutes ses tentatives furent un échec, son ami s'opposant à chaque fois à l'idée de revenir sur son kidnapping.

Ce soir-là, en rentrant à Yuei, Mina croise Bakugo dans les couloirs. Le jeune garçon est resté enfermé dans sa chambre depuis l'attaque, ne venant même plus en cours et insultant quiconque ose frapper à sa porte. Seul Deku avait réussi à s'approcher de l'endroit afin de lui glisser les cours sous la porte pour qu'il ne prenne pas trop de retard sur le programme. Lorsqu'elle l'aperçoit, la rose ne perd pas une seconde et fonce sur Bakugo, qui se retrouve encerclé par les petits bras de la rose.

- Qu'est-ce que tu veux, l'alien ?

Bizarre, il ne hurle pas et ne se débat pas non plus. Mina relève la tête vers son ami, elle a l'impression d'observer une ombre tellement son visage est creusé et vide de toute expression.

- Je me suis inquiétée ! Ça fait trois jours que t'es enfermé là-dedans, il faut que tu parles à quelqu'un de ce qu'il s'est passé !

- Pas envie.

- T'es sérieux ? T'as vu dans quel état tu es ? Ça va te bouffer si tu continues à tout garder pour toi.

Le blond ne répond pas, le regard perdu dans le vide.

- C'est pas possible... D'abord Kirishima et maintenant toi. Vous êtes vraiment bornés les garçons.

- Quoi Kirishima ?

- Ah ça y est, tu reviens parmi nous ? Il ne veut rien dire non plus, à croire que vous vous êtes passés le mot.

Nouveau silence, Bakugo se perd dans ses pensées. Kirishima ne veut pas raconter ce qu'il lui est arrivé ? Comme lui après son sauvetage. Il ne peut que comprendre cette réaction, en plus, son aide ne serait d'aucune utilité. Le rouge doit le détester, c'est à cause de lui qu'il a subi tout ça, se dit-il, c'est pour ça qu'il n'a pas osé venir lui rendre visite à l'hôpital. Jamais il ne pourra lui pardonner, c'est sûr. Un objet rose s'agite devant ses yeux et le sort de sa réflexion. C'est Mina qui bouge sa main devant lui pour le ramener à la réalité.

- Tu m'écoutais déjà plus ? Va le voir. Il ne me l'a pas dit, mais je suis sûre qu'il attend que ça. Je vous connais assez pour savoir que je suis sûrement pas la personne à qui vous avez envie de vous confier. À deux vous serez plus fort pour surmonter ça.

Après un dernier câlin, Mina s'éloigne du garçon, le laissant seul dans le couloir. Elle le sait, pour l'instant, elle ne peut rien faire de plus que l'aiguiller vers Kirishima.

Ce soir-là, comme depuis qu'il est arrivé à l'hôpital, Kirishima ne trouve pas le sommeil. Dès qu'il ferme les yeux, les images d'il y a quelques jours reviennent instantanément, et tous les doutes qu'elles ont créées aussi. Alors, depuis plusieurs heures, il est allongé, les yeux ouverts, sa lampe de chevet allumée pour ne pas se retrouver dans l'obscurité, qui lui rappelle la cave dans laquelle il a été enfermé. Il détaille son avant-bras, duquel les bandages ont été retirés pour la première fois cet après-midi. Les plaies sont encore très fraîches, sa peau ne s'étant pas encore entièrement régénérée. Ayumi n'y est pas allée de main morte, les entailles sont profondes, plus que celles que le rouge s'est auto-infligé dans le passé. Le nom de cette personne sera sûrement à jamais gravé sur sa peau, et lui rappellera toute sa vie ce qu'elle lui a fait.

KiriBaku : Accepter ces sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant