KiriBaku : Accepter ces sentiments

Chapitre 16

Plus rien ne bouge dans la chambre, le générique du film vient de se terminer, il ne reste plus que Kirishima dans le lit. Son cœur se serre dans sa poitrine, il ne comprend absolument pas la réaction de Bakugo. C'est sûrement de sa faute, il s'est sûrement fait des idées après sa discussion avec Mina. Le reste de la soirée, il la passe à ressasser cette scène, se mordant la lèvre quand l'image de la porte qui se ferme lui revient. Au bout de plusieurs heures, il finit par tomber dans le sommeil après avoir réussi à se calmer et à effacer ses pensées sombres. Le lendemain, il se lève péniblement, sa nuit a été courte et agitée. En arrivant dans le salon, Mina s'approche de lui en lui faisant un énorme sourire.

- Alors cette soirée ?

Le regard vide d'Eijiro lui fait très vite changer d'expression, elle s'approche un peu plus de lui, cette fois-ci inquiète.

- Il s'est passé quelque chose, Eiji ?

Après un rapide regard autour d'eux, Kirishima constate que la plupart des élèves sont dans la cuisine ou sur la table de la salle à manger, assez loin pour qu'on ne l'entende pas. Il chuchote quand même pour rester discret.

- Il s'est endormi, et quand il s'est réveillé, je l'ai embrassé. Mais ne t'emballe pas puisqu'il est parti juste après en me disant qu'il pouvait pas.

- Qu'il pouvait pas quoi ?

- J'en sais rien justement ! Il avait juste l'air paniqué et il s'est barré, putain...

- Hey, calme, tu lui demanderas des explications ce soir, il devait pas avoir la force de t'en parler juste après s'être réveillé. T'en fais pas.

Kirishima hoche la tête, autant pour rassurer Mina que pour se convaincre lui-même. Et après un rapide petit déjeuner, les deux amis se rendent en cours.

Bakugo est en train de faire le ménage dans le salon, toute sa classe est en cours depuis ce matin. Ils devraient rentrer dans un peu plus d'une heure. Cette situation le gonfle royalement, il ne peut rien faire d'autre que le ménage ou tourner en rond dans sa chambre. Izuku vient de sortir pour jeter les poubelles et revient en souriant, il s'approche timidement du blond.

- Dis Kacchan, je voulais proposer à Ayumi qu'on sorte ce week-end, ça te dirait de venir avec nous ?

L'entente de ce prénom donne des frissons au blond qui en lâche le balai qu'il a dans les mains. L'objet tombe au sol dans un bruit sourd, Izuku sursaute légèrement, ne comprenant pas ce qu'il se passe.

- Kacchan ?

- Me parle pas d'elle, putain !

Sans regarder le garçon en face de lui, Bakugo se retourne et part en direction de sa chambre. Il sait qu'il doit prévenir Deku du rôle d'Ayumi dans l'Alliance, mais c'est encore trop frais, trop douloureux, sa gorge se noue à la simple entente de son nom. Seulement quelques secondes après qu'il ait refermé la porte, celle-ci s'ouvre à nouveau avec force. Izuku se tient devant lui, déterminé à savoir ce qu'il a pu se passer entre ses deux amis.

- Kacchan ! Raconte-moi.

- Me fais pas chier le nerd, c'est juste une mauvaise personne !

- Quoi ? Mais Ayumi est notre amie depuis toujours, comment tu peux dire ça ?

- Tu ferais mieux d'aller poser la question à cette con... Fais chier.

Il n'arrive même pas à l'insulter, les larmes montent dans ses yeux et sont à deux doigts de dévaler ses joues, il baisse la tête et tente de respirer, les dents serrée. Le vert s'approche de lui, franchement inquiet par son état. Il lui prend les deux poignets malgré la peur que le blond ne l'expulse contre un mur. Ce dernier ne fait rien, et relève simplement les yeux vers Midoriya, une larme glisse le long de son visage. En temps normal, il l'aurait tout simplement dégagé pour ne pas qu'il le voit comme ça, mais il n'est plus à ça près depuis leur combat d'il y a deux jours.

- Kacchan, qu'est-ce qu'il se passe ?

Après une grande inspiration, Katsuki réussit à articuler ces mots, qui lui rappellent que ce qu'il s'est passé est bien réel, qui a vraiment été trahi par son amie, sa meilleure amie.

- Elle fait partie de l'Alliance, Deku, elle m'a...

Impossible de finir cette phrase, les mots restent coincés, sa gorge se noue encore plus. Dans la tête de Midoriya, toutes les informations vont à 1000 à l'heure. Tout s'écroule en lui alors qu'il relie son amie aux vilains qui les ont déjà attaqués plusieurs fois. Il lui faut assez de temps pour digérer l'information, la bombe que vient de lui lâcher Bakugo sans même utiliser son Alter. Le blond, lui, commence à être secoué par des sanglots, sa tête retourne vers le sol, pour éviter que Deku ne le voit aussi faible, mais le garçon relève son visage, dans ses yeux, une lueur de colère brille.

- Qu'est-ce qu'elle t'a fait ?

- Je peux pas putain... Je peux pas en parler !

- Si tu peux et tu vas le faire, t'as pas à avoir honte de quelque chose que t'as subi. Je peux pas te laisser souffrir tout seul !

- Elle a fouillé dans mes souvenirs... Elle a utilisé son Alter pour me montrer que je ne suis pas digne d'être un héros. Elle m'a torturé Deku !

L'impact de cette phrase est violent pour Midoriya, qui a un mouvement de recul incontrôlé. Il ne peut pas imaginer qu'Ayumi ait fait une chose pareille à Bakugo, mais il ne peut pas non plus ne pas le croire. Cette vérité est plus que douloureuse à entendre, et il se sent d'autant plus mal qu'elle s'en soit prise à Katsuki. Il garde ça pour lui depuis un moment déjà, et ce fardeau est lourd à porter tout seul. Il ne peut qu'essayer d'imaginer la détresse dans laquelle se trouve son ami actuellement. Et en recollant les morceaux avec ce qu'il lui a dit sur le terrain Bêta, il se rend bien compte que ce que traverse Bakugo est un véritable calvaire. Il resserre un peu plus fort sa poigne sur Katsuki avec la colère qui monte en lui. Le blond s'est calmé, il n'aime vraiment pas pleurer, encore moins devant des gens, il fixe Izuku, dont les sourcils sont froncés, cette lueur qui brille dans ses yeux ne fait que grandir tandis qu'il tourne le regard vers Bakugo, l'air déterminé.

- On va te venger, Kacchan, tous les deux.