Chapitre 32

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Les semaines suivantes se sont révélées merveilleuses, que ce soit pour les garçons, qui apprennent à vivre leur nouvelle relation, mais aussi pour leurs amis, qui les voient plus complices que jamais, sans vraiment comprendre pourquoi. Comme ils l'avaient convenu, Kirishima et Bakugo n'ont rien dit à leur entourage pour éviter de se mettre la pression ou que d'autres s'immiscent dans leur vie privée. Pour seule explication à Denki et Camille, qui étaient au courant de leur dernière dispute, ils leur ont expliqué être revenus sur leur décision, sachant d'avance qu'ils ne pourraient pas s'ignorer pendant toute leur scolarité. Cette situation à d'ailleurs un double avantage pour Bakugo, qui y voit à la fois un moyen de ne pas faire comme tous ces gens qui s'affichent dès qu'ils ont un partenaire et qui le mette en rogne, mais aussi une solution pour que les menaces d'Ayumi ne puissent pas se concrétiser.

Régulièrement après les cours, les deux garçons se rejoignent pour étudier, faire du sport ou juste être tous les deux. Eijiro n'a jamais vu le blond aussi détendu que depuis que leur relation est "claire" et qu'elle a dépassé la simple amitié. Un point d'ombre reste cependant dans l'esprit du rouge, l'image de Bakugo et Midoriya est toujours dans son esprit. Dire qu'il en veut encore à Katsuki serait faux, il a juste une peur, celle de ne pas avoir l'exclusivité dans sa relation avec celui qu'il aime. Si personne n'est au courant, comment être sûr que cette situation n'est pas éphémère ? Que personne ne viendra au travers de ce qu'ils sont en train de créer ? Ou encore qu'ils seront fidèles l'un envers l'autre ?

Ces interrogations prennent de plus en plus de place dans l'esprit du rouge au fur et à mesure que les deux garçons se rapprochent, mais il n'ose pas en parler à Bakugo. Il se serait bien confié à Mina, mais il a promis de ne raconter à personne ce qu'il se passe entre eux, c'était son idée après tout.

Alors qu'ils sont en train de réviser, ces pensées refont surface dans l'esprit de Kirishima, c'est Katsuki qui le sort de sa stupeur momentanée.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive, tête d'orties ? Me dit pas que t'arrives toujours pas à comprendre les formules de math ?!

- Hein ? Ah non, non, j'ai compris ça t'inquiète.

- Alors qu'est–ce que t'as pas compris ? Et essaie pas de me faire croire que tout va bien, je suis pas aveugle.

Le rouge se gratte la nuque. Ça, ça veut dire que Katsuki a vu que quelque chose le tracassait, et que ce n'est pas la première fois. Il sait qu'il n'est pas du genre à faire ces remarques s'il n'est pas sûr de ce qu'il avance. Sauf que son côté observateur prend Eijiro au dépourvu cette fois. Il n'a pas encore trouvé comment formuler ses questionnements.

- C'est que... Je sais pas comment expliquer ça...

- Avec des mots peut-être.

- Ah c'est malin ça j'y avais pas pensé !

Un léger rire sort de la bouche du rouge, qui se détend un peu malgré le regard insistant de Bakugo, il souffle un bon coup avant de reprendre.

- Ça fait un petit temps que ça me travaille, mais en fait je me demande si le fait qu'on se cache, si on peut dire, ça ne veut pas aussi dire que c'est pas totalement sincère ce qu'il se passe. Dans le sens où j'ai peur que du jour au lendemain, ce soit comme si rien ne s'était passé entre nous, ou que je te retrouve dans les bras de quelqu'un d'autre. Non pas que j'ai pas confiance en toi hein ! Je sais que je me prends trop la tête c'est pour ça que j'ai rien dit avant.

Le rouge inspire un grand coup, faut dire qu'il a lâché sa tirade d'une traite, de peur d'être coupé par l'autre personne dans la pièce. Il ne l'a même pas regardé pendant ses explications. Lorsqu'il relève les yeux, il trouve un Bakugo figé, presque inexpressif. Alors qu'il allait reprendre la parole, le blond sort de sa stupeur.

- Quand est-ce que tu vas comprendre que ce n'est pas parce que je cherchais mieux ailleurs que je n'arrivais pas à être proche de toi ?

Kirishima ne répond rien, mais l'image de leur camarade de classe plaqué contre le mur en face de lui s'imprègne dans sa mémoire. En suivant le regard du rouge, Bakugo comprend assez rapidement ce à quoi pense l'autre garçon. Même si ça l'énerve, il ne peut pas vraiment en vouloir à Eijiro de penser à ça, il a compris l'impact que cette scène a eu sur lui. Alors, le blond se lève de la chaise où il était assis pour aller s'installer près du rouge et le regarder dans les yeux, puis reprend la parole, toujours calmement.

- Il ne s'est rien passé de plus que ce que tu as vu avec Deku, et il n'y aura plus rien, comme avec personne d'autre temps que ta grosse tête sera là, aucun moyen que j'ai envie de fréquenter quelqu'un d'autre.

Une chaleur étrange se propage dans le cœur de Kirishima, rassurante, alors qu'il fixe Bakugo. Un sourire se dessine finalement sur ses lèvres. Ces mots, aussi simples soient-ils, calment ses angoisses et effacent les films qu'il s'est fait ces derniers jours.

- Et même si je voulais, t'es trop épuisant, impossible de jouer sur deux tableaux.

Suite à ces mots, le rouge, faussement vexé, fonce sur le blond. Les deux garçons commencent à se chamailler. Kirishima laisse rapidement Bakugo prendre le dessus et l'embrasse alors que le blond lui attrape les poignets pour l'immobiliser.

- Merci Bakugo, maintenant, est-ce que tu peux m'aider avec mes équations ?

Des bruits d'explosions mélangés à des éclats de rires retentissent dans la pièce, comme assez régulièrement au deuxième étage de l'internat de la seconde A. 

KiriBaku : Accepter ces sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant