Chapitre 30

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Le rouge ne répond pas de suite, surpris. Pourquoi voulait-il le voir ? Il arrive cependant à articuler un mot.

- Vraiment ?

- Puisque je te le dis. j'ai l'air d'être un menteur ?!

- Non ! Non, je m'y attendais juste pas.

- Tch, entre.

Eijiro passe devant Bakugo pour avancer jusqu'au centre de la pièce. Ça y est, il est stressé. Le jeune homme n'a toujours pas trouvé les mots qu'il va prononcer à Katsuki. Il est venu sur un coup de tête, en sachant que s'il réfléchissait trop il allait finir par se faire des scénarios et ne jamais avoir le courage d'enfin y aller. Il entend la porte se refermer et les pas du blond se rapprocher. Katsuki se place devant lui et le fixe, le rouge comprend à ce moment-là que c'est lui qui va devoir parler en premier. Il se racle la gorge avant de finalement se lancer.

- Je voulais revenir sur notre discussion d'hier. Je ne suis pas d'accord.

- Ah bo...

- Je n'ai pas envie qu'on ne soit plus amis, qu'on ne se parle plus. On a déjà essayé et ça ne marche pas.

- Kirishima...

- Non, laisse moi finir. On m'a dit qu'un mec viril se bat pour garder les gens qu'il... Les gens auxquels il tient ! Je ne nous laisserai pas nous éloigner encore une fois alors qu'on sait tous les deux que ça nous fait du mal.

Il a enfin dit tout ce qu'il voulait, Kirishima a réussi assez facilement à lui énoncer son point de vue.

- C'est bon, je peux parler ? Finit par dire le blond.

- Oui, désolé...

- Tch, t'excuses pas pour rien, abruti. Je voulais te dire la même chose, en fait.

Le rouge ouvre grand les yeux, un grand sourire se dessine sur son visage et un énorme poids se retire de sa poitrine. Il a littéralement envie de sauter dans les bras de Bakugo, mais bon, ils n'en sont pas là. Il reprend finalement.

- C'est génial ! Alors... On est... Amis ?

Le blond ne répond pas, il se braque. Katsuki n'a pas envie de répondre "oui", mais il se refuse à lui-même de lui dire qu'il voudrait plus. Il détourne le regard et pince ses lèvres entre elles pour s'empêcher de répondre. En le voyant réagir comme ça, Kirishima comprend rapidement ce qu'il se passe. Cette fois, il ne compte pas rester sans rien faire. Les autres fois, Bakugo et lui étaient toujours dans un contexte où ils ne pouvaient pas vraiment en discuter. D'abord alors qu'ils partaient au camp d'été, ensuite juste après que le blond se soit réveillé dans la chambre d'Eijiro et enfin dans une rue de boîte de nuit avec de l'alcool dans le sang. Cette fois, ils sont réveillés, au calme et sobres. Kirishima prend son courage à deux mains et reprend la parole.

- Katsuki, écoute, je sais que t'as peur de ce qu'on ressent l'un pour l'autre et... Je t'avoue que je flippe un peu aussi. Mais c'est insensé de vouloir lutter contre ses envies au point d'en souffrir autant. Je n'ai pas envie d'être un simple ami pour toi, on n'y arrive pas de toute façon. Mais ça ne veut pas dire qu'on doit forcément être en couple, le crier sur tous les toits et se tenir la main à chaque fois qu'on sort.

Le blond arque un sourcil, ne voyant pas ou Eijiro veut en venir. Même s'il est intimidé, le rouge fait quelques pas en avant vers Bakugo et le regarde droit dans les yeux, les joues rougies. Il reprend à voix basse.

- Par exemple; on peut dire à tout le monde qu'on est amis...

Il passe ses deux bras autour du cou de Bakugo et l'approche de lui. Leurs visages sont tellement proches qu'ils sentent leur souffle sur leur lèvres. Kirishima le regarde droit dans les yeux et reprend sa phrase encore plus bas.

- Et faire ça en privé.

Il réduit entièrement l'espace entre leurs visages et leurs lèvres se rencontrent tendrement alors que les deux garçons ferment les yeux. Bakugo place une de ses mains dans le bas du dos d'Eijiro pour le rapprocher de lui, prenant complètement part au baiser. Ils se séparent finalement, et, toujours les yeux fermés, Kirishima soupire de bonheur.

- Qu'est-ce que t'en dis, Katsuki ?

Pour seule réponse, le bond plaque ses lèvres sur celle d'Eijiro en le collant à lui. Leurs langues se retrouvent tandis que Bakugo commence à avancer vers le lit sans rompre le contact. Il y allonge le rouge et se place au-dessus de lui. Leur baiser s'intensifie alors que les mains de Kirishima glissent le long du torse du du blond jusqu'à son ventre. Des frissons parcourent leur chair pendant qu'ils laissent l'autre découvrir leur corps. Eijiro se sent tellement soulagé que Bakugo réponde positivement (à sa façon) à sa proposition. Il a l'impression de ne jamais avoir été aussi heureux. Ce moment, il l'espère depuis leur premier baiser, il est enfin sûr que ce baiser n'est pas le dernier qu'ils auront ensemble. Celui-ci ne va pas vraiment plus loin, les deux garçons passent un long moment enlacés l'un contre l'autre mais aucun d'eux ne tente plus. Non pas qu'ils n'en aient pas envie, ils profitent simplement de cette reconnexion. Ils s'embrassent sur les lèvres, le visage, dans le cou avec une tendresse étonnante mais agréable. Sans qu'ils ne s'en aperçoivent, les heures passent et le ventre du rouge commence à se manifester, ce qui le fait rire en mettant fin à un baiser.

- Je crois que je commence à avoir un peu faim, déclare-t-il finalement.

- J'avais remarqué, ouais.

- J'ai pas vu le temps passé, regarde il est tard déjà.

- N'importe quoi, j'ai pas l'impression qu'il soit t... Oh bordel.

- Ah, tu vois ! Toi aussi ! Je t'ai fait perdre la notion du temps, avoue le !

Kirishima lui fait un grand sourire, les bras agrippés autour de la taille de Bakugo pour qu'il reste à proximité. Ce dernier fonce les sourcils mais rougit, il ne répond pas. Le rouge le secoue légèrement.

- Allez, dis le Bakug...

Le blond le coupe par un baiser. Eijiro fait semblant de se débattre avant d'y répondre malgré le sourire qui se forme sur ses lèvres. Ils se séparent et Bakugo reprend la parole.

- Me fais pas chier ou je te laisse crever de faim, viens. 

KiriBaku : Accepter ces sentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant