ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 14.

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Sa respiration se saccadait à vue d'œil et sa course l'épuisait au plus haut point. Dans ses baskets compensées, Aruen se ruait à travers les rues de Konoha désertes. L'épreuve avait débuté, et elle était en retard pour la prestation de Sasuke. Le service à la taverne avait duré plus longtemps qu'elle ne l'avait prévu, si bien qu'elle avait dû quitter promptement les lieux sans même un salut à ses collègues. Fonçant dans les couloirs du stade où se déroulait l'examen, elle agrippa la rambarde des escaliers et bondit dans les marches pour les grimper quatre à quatre. La foule était déjà installée, les spectateurs avaient le souffle aussi coupé que celui de la demoiselle qui se fraya un chemin jusqu'aux rangs. Mais ce n'était pas le spectacle qui les avait laissés estomaqués. Aruen se stoppa face à la vague de monde endormi dans les tribunes. Haussant les sourcils en balayant les sièges d'un regard confus, elle porta son attention sur les quelques plumes vacillant allègrement dans les airs. Une pluie merveilleuse qui caressait les silhouettes assoupies. Quelque chose d'onirique émanait de l'endroit, et ses sharingans s'éveillèrent aussitôt.

- Du Genjutsu... Souffla-t-elle après avoir laissé une plume scintillante de pureté retomber mollement au creux de sa paume.

Elle perçut tout à coup le son strident d'une lame et bondit sur le côté en se tournant vers son assaillant. Encapuchonné d'une longue cape marron et porteur d'un masque animal, elle reconnaissait les signes des membres de l'Anbu. Ceux-là même qu'elle détestait de tout son être, ce masque qu'elle maudissait pour lui faire remonter des souvenirs bien trop durs à supporter. Mais les mouvements de son adversaire n'avait rien à voir avec l'entraînement impitoyable des ninjas d'élite. C'était un imposteur. Elle s'affaissa vivement sous la seconde offensive de son agresseur et tourna sur elle-même afin de balancer son pied dans les chevilles de l'inconnu, qui s'écrasa en arrière contre le sol. Elle se releva d'emblée et piqua un sprint le long des tribunes, avant de remarquer les quelques silhouettes qui s'affrontaient à plusieurs mètres en contrebas. Des ninjas d'Oto et de Suna s'alliaient contre les shinobis de Konoha dans des combats mortels. Leur village était assiégé, et là-haut, sur un des toits les plus prestigieux de l'arène, se trouvait le sceau d'une cage aux ondes violines invoquées pour un puissant sort. Aruen ralentit le pas, étudiant la situation de ses sharingans en évidence. Malgré la distance, elle pouvait percevoir l'affrontement plus cruel encore qui se déroulait au sein de cette prison maléfique entre le Hokage et Orochimaru, leur digne ennemi. Le village des feuilles était le théâtre d'une guerre sans merci. Soudain, la jeune fille bondit en arrière, atterrissant dans le dos de son assaillant qui avait rapidement suivi ses pas. Elle releva ses alliances carmines dans sa direction, ses traits se refermant dans une expression glaciale. Le regard des Uchiwa et leur soif de combat, de sang et de haine, se reflétaient sur son faciès séraphique. L'homme se précipita dans sa direction, armé de ses poignards aiguisés. Et Aruen contre-attaqua en se balançant en arrière dans un lancer de ses jambes en plein visage de son adversaire qui émit un petit son. Elle se rattrapa  sur ses paume contre le sol dans un poirier qui lui permit de saisir au passage les kunais d'un des ninjas inconscients au sol et retrouva sa position de combat.

"Ne baisse jamais ta garde, reste toujours concentrée et suis les mouvements de ton adversaire. Un shinobi est toujours prêt à prévoir l'imprévisible. "

Elle expira sereinement, fermant un court instant les paupières en se remémorant les discours de son oncle disparu. Sa ligne sourcilière se fronça avec obscurité, et elle releva son regard écarlate vers l'homme qui accourait vers elle. Aussitôt, ses gestes furent vifs, souples et instinctifs. Elle évitait chacune de ses attaques, elle parait chacune de ses tentatives. Ses sharingans suivaient sans effort les intentions de son ennemi déterminé. Elle n'avait rien perdu de la guerrière qu'elle avait été. Même si elle haïssait la sensation qu'elle éprouvait en tenant ces armes, même si elle s'écœurait de retrouver ses offensives favorites, même si les bribes de ses souvenirs revenaient dans des éclats de douleur et de cauchemars, elle se battait avec hargne et férocité. Son kunai passa si promptement aux abords du masque de son ennemi, qu'il ne réalisa pas tout de suite son œuvre. Son masque tomba en morceaux à ses pieds, et il s'immobilisa en observant la demoiselle qui le fixait.

✓ APRES LA FIN. [Naruto multi x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant