TW: suicide
- Il t'a drogué.
Mon visage se défigura à l'entente de ces 4 mots. Je ne savais même pas quoi répondre, quoi dire, j'étais simplement devenue muette. Il me regarde toujours mais son regard a changé. Il est plus doux mais à la fois brisé comme si il avait ça sur le coeur depuis longtemps.
- À cette soirée, où tu avais fait un black out, ce n'était pas à cause l'alcool, mais à cause du GHB. Il t'a pris à part et t'as emmené à l'étage. Il a-
Il s'arrêta, baissa la tête et repris d'une voix douloureuse.
- Il a pris des photos de toi nue et ensuite-
Cette dernière phrase avait l'air encore plus dure à prononcer et de mon côté, plus il continuait à parler, plus je m'effondrais.
- Il t'as abusée...
Sans mot. Voila comment décrire l'état dans lequel j'étais. Je ne pouvais pas imaginer pire que ça. Pire que cette douleur ci. Mon regard était vide. Mes pensées l'étaient aussi. Je ne pouvais pas le regarder, sinon j'allais m'effondrer. Je devais partir loin. Me cacher comme j'en ai l'habitude.
Isaac, lui, continuait de fixer le sol comme si il pouvait y trouver du réconfort. Et je sentais, je sentais que trois petits mots lui brulaient la gorge et qu'il se sentait obligé de les dire mais je n'en voulais pas.
- Je suis dés-
Je n'écoute pas la suite de ses paroles et prends la fuite. Je sentais mes yeux s'humidifier, jusqu'à ce que ma vue se perde. C'était flou. Une goutte tombe et trace sa trajectoire tout le long de ma joue. Elle s'accroche comme elle le peut à cette parois qui est ma joue elle y reste puis perle au niveau de ma mâchoire. Elle est là au bord de cette falaise et elle ne tient plus à grand chose mais il suffit d'un seul pas de travers et elle s'effondra, sur le sol et demeurera morte à jamais. Cette larme, c'était moi. Sur le point de m'effondrer de cette falaise. Et ces quelques mots que venait de me dire Isaac sont ce pas de travers qui font que désormais, je me laisserai tomber. Je n'ai plus cette force, de m'accrochai.
Je pousse la porte de secours et monte les marches des escaliers en colimaçons. Ils étaient interminables. C'était comme le couloir, le couloir de ma mort. Ce long chemin avant la fin. Ma fin devrai-je dire. Je pousse une dernière fois la porte. Le vent frais, frappe mon visage et envoie balader mes cheveux. Mes larmes ruisselaient sure ma peau. S'amassaient sur ma mâchoire. Puis se fracassaient sur le sol.
D'ici tout le paraissait si beau, si calme, si innocent. Mais ce n'était que mensonges et illusions. Un monde d'acteurs, voila ou nous étions.
Je me rapproche du bord du toit, penche ma tête au dessus du muret. J'observe la route, le mouvement, le bruit. Je sens toutes ses odeurs, ressens les sentiments des gens qui tirent une tête morose et triste toute la journée, comme si j'arrivais à les comprendre.
Je m'assoie sur ces quelques briques, et ferme les yeux. Je voulais défiler quelques bons souvenirs mais rien, rien de tout cela. Seulement une image sombre. Puis un visage et un corps. Liam. Et là tout repris un sens. Je voyais enfin la vérité. Ses mains qui glissaient sur mon corps, le flash de son téléphone qui s'écrasait sur ma peau nue et ce moment, ce moment ou je l'ai sentis en moi. Je pensais que la douleur physique était la plus horrible, la plus dure à accepter mais je me suis trompée. Je me dégoute, je n'arriverai plus à me regarder dans un miroir sans apercevoir un corps répugnant, sali. Sali par la honte, l'horreur, le dégout. Je me dégoutais. Je ne sais plus qui je suis.
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In one breath (EN REECRITURE)
Lãng mạnIl revient dans sa vie après 6 ans d'absences, alors qu'elle commence à peine le lycée. Un chemin différent, une vie opposée, mais un passé tout aussi cruel. Gabrielle Jones, pour elle se cacher derrière un masque est devenue son quotidien. Les trac...