In one breath (EN REECRITURE)

kidnapping?

Gabrielle

- Je crois que tu n'as pas compris, on part demain pour Rome. C'est un ordre, pas une question Gabrielle.

- Mon cher Isaac, je pense que nous ne nous sommes pas compris. Je. N'irais. Nul. Par. Avec. Toi. J'articulais et insistais sur chaque mot avec un telle exagération que ça en devenait presque ridicule. Et pourquoi aller à Rome? Quelqu'un peut m'expliquer merde?!

- Bien.

Il conclut notre échange avec ce simple mot lancé sur un ton beaucoup trop sûr pour en rester là. Mais je me contentai de ça et rentrai enfin pour enlever l'entièreté de ce fichu masque qui était en train de me brûler le visage depuis 10 bonnes minutes. Mais bien sûr je n'allais pas lui montrer, je devais rester un minimum digne devant lui. Dit-elle alors qu'elle avait le visage vert face à lui il y a même pas 10 minutes...

***

En attendant, je passais ma soirée seule, sur mon canapé, à regarder pour la millième fois Footloose et oui je flippais. Au moindre bruit, je sursautais et devenais presque folle à croire que quelqu'un était en train d'entrer dans ma maison. Depuis que j'étais petite, j'avais l'habitude de passer des soirées seule en l'absence de mes parents mais je ne me sentais jamais en sécurité. Alors j'avais trouvé la meilleure solution à mon problème, qui n'est autre que Nate! Il était toujours présent dans ces moments là mais au fil du temps je retrouvais cette solitude et elle m'envahissait. Elle me comprimait, ne me laissait plus d'air. J'étais presque étouffée entre mes murs, ne sachant plus quoi faire. Alors mon corps perdait lui aussi son contrôle, très souvent, tout le temps...  Puis vint ce moment où la douleur était la seule issue pour me sortir de ce tunnel sans fin. C'était de cette façon que la solitude se marquait sur mon corps.

Devant ma télé, plongée dans l'écran, je repensais à ce soir chez Nate, lorsque ce con de Isaac était venu me chercher au lycée. J'étais revenu dans le salon pour récupérer mon téléphone mais à la place de trouver mon précieux, je le vis lui. Il faisait une crise d'angoisse, je l'avais compris en écoutant son souffle. Il n'en avait jamais fait auparavant, en tout cas j'en ai déduis face à sa réaction. Il était perdu, son regard était empli de... détresse. Je ne connais que trop bien ce sentiment. Il n'arrivait pas à se calmer, même pas un peu. Alors j'avais placé sa main sur mon cœur, pour qu'il reprenne un souffle régulier. Et ça avait marché. Mais après ça, je me sentais presque ailleurs, comme si mon geste avait provoqué quelque chose de bizarre entre nous, une chose qu'il ne devait pas y avoir. J'avais donc choisi... la fuite. Je ne voulais pas montrer que ce moment m'avait fait quelque chose, je voulais juste l'oublier.

Je regardais mon téléphone qui était caché sous un coussin, il était 1h07, et plusieurs messages s'affichaient.

> de Nate <3

Coucou Gab, je suis vraiment désolé pour ce week-end, mes parents ont hâte de partir en Californie à mon plus grand désespoir... Mais je t'ai laissé un cadeau parfait pour toi ;) Tu peux le faire chier sans problème, au contraire tu me rendras même service!

Bisous

< de moi

Un cadeau empoisonné tu veux dire? Sinon ne t'inquiète pas pour le reste il n'y a pas de soucis, profite bien de ton voyage!

P.S: bon courage pour ton repas de famille... il t'en faudra!

Bisous