Oublier est parfois la solution

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Gabrielle

"Oublier est parfois la solution."

Oublier est ma solution. Ignorer une réalité, la laisser s'éloigner puis s'échapper sans la retenir est soudain elle est... oubliée. Dans mes rêves, lorsque qu'un mur se présentait face à moi, je ne tentais pas de le franchir, je faisais demi-tour et revenais sur mes pas. J'ignorais, je m'éloignais puis m'échappais.

Lui ne m'a pas laissé poursuivre cette voie. Et c'est pour cette raison que je me retrouve assise à l'avant de sa voiture. Vissé sur mon siège, je me sens rougir de honte, pour quelle raison? Moi même je l'ignore.

Les flocons s'écrasent tous les uns les autres sur le pare-brise de la voiture et soudain s'envolent, bousculés par un coup brusque d'essuie-glace. Je me surprends même à les jalouser... j'aurais préféré s'envoler brusquement plutôt que de rester ici, cloués au devant de sa voiture.

Le silence régnait dans l'habitacle, comme deux inconnus, nous attendions que l'un de nous le brise. L'effort était peut-être trop grand pour nous, ou n'étions nous pas assez courageux pour le surmonter.

Ces questions fusaient dans ma tête, et lorsque la voiture s'arrêta dans un parking souterrain, je me rendis compte qu'elles m'avaient suffi à faire passer le trajet.

- Tu refais ce coups là encore une fois et je t'assure Isaac, que c'est la dernière fois que tu m'adresses la parole. Apprends à te comporter normalement bordel.

- Je suis dé-

Je saute de la voiture et claque la porte derrière, balayant d'un simple coup de vent les excuses d'Isaac. Les excuses n'étaient que fondement illusoire d'une relation, et une de plus ne fera que nous détacher l'un de l'autre une fois de plus et une fois de trop pour lui et moi.

A son tour, le claquement de sa portière résonna dans le silence du parking. Il souffla un grand coup, s'aventura vers les ascenseurs. Il ouvrit la marche et je le suivis. Dans ma poche, mon téléphone se mit à vibrer. Aussitôt dans mes mains, les messages de Lou défilaient sous mes yeux, Nate m'avait appelé et ma mère avait elle aus-... Non, elle avait supprimé son message.

- Tout va bien? La voix de Isaac me fit relever la tête. Il arborait un visage inquiet, et cherchait dans mes yeux sa réponse. Je m'étais arrêtée pour lire mes messages.

- Il y a un problème?

- Euh, non, non c'est rien. On peut y aller.

Il acquiesce et nous voila face aux portes de l'ascenseur. Je me sentais comme une enfant, apeurée de ne pas savoir trouver les mots, les bons mots pour discuter ou alors reprendre cette image de deux inconnus. C'est absurde, tout cela baigne dans l'absurdité la plus totale. Mais pourquoi? Parce que ni lui ni moi ne savons comment nous gérer, parce que le conflit est la situation dans laquelle nous sommes sans cesse plongés, parce que nous savons de quoi nous sommes capables quand nous sommes tous les deux, parce que tout cela ne rime à rien. Et pourquoi autant de questions s'accumulent dans ma tête? Pourquoi tout n'est pas tout simplement clair? Pourquoi je n'arrive pas à me tenir loin de lui? Pourquoi je me retrouve toujours avec lui? Pourquoi je ne peux m'empêcher de le haïr? Pourquoi mes émotions sont plus fortes en sa présence? Pourquoi?

- Gabrielle?

Sa voix me remit sur la voix de la réalité.

- Excuse-moi.

Je le suis dans les couloirs et toujours perdue dans mes pensées, je finis par entrer. J'enlève aussitôt mes chaussures en sentant son regard sur moi. Je le surpris et il s'enfonça soudain dans le salon.

In one breath (EN REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant