Jeunes chevaliers de Bronze

35 4 2
                                    

Seika-nee-chan,

J'espère que tu vas bien, et que tout se passe bien dans ton lycée. Tu t'es fait des amis? Et à l'orphelinat, tout le monde va bien, même Miho-chan?
Moi ça va. C'est demain que je vais faire mon combat pour avoir l'armure de Bronze de Pégase. Je vais me battre contre ce débile de Cassios. D'après Marin-san, si je m'applique et si je ressens l'univers en moi comme elle me le dit, je pourrai devenir chevalier. C'est plus facile à dire qu'à faire, mais je vais tout donner, je lui ai promis. À elle, mais aussi à mes grands amis du Sanctuaire, comme Aiolia et Aiolos. Je veux que ces chevaliers d'Or soient fiers de moi et je veux devenir comme eux. Après ça, je demanderai si je pourrai venir te voir au Japon. Juste quelques jours, mais comme ça fait plus de six ans que je ne t'ai pas vue, les lettres ne font pas tout.
Prends soin de toi, Grande Sœur. Je pense à toi et je t'aime très fort.
Ton petit frère, Seiya.


Le jeune homme relut une dernière fois sa lettre, s'assurant de n'avoir pas fait trop de fautes dans ses kanji. Même s'il vivait depuis six ans ici, au Sanctuaire, il n'avait pas perdu de sa langue natale et ses origines. Il avait eu de la chance d'avoir été confié à Marin, chevalier d'Argent de l'Aigle, mais aussi Japonaise. Même loin de son pays et de sa sœur, il gardait un peu de ses racines et au beau milieu de sa formation des plus sévères, des entrainements inhumains, des cours théoriques avec Saga, grâce à cette femme chevalier, il avait quand même des cours de japonais, et de sacrées punitions s'il se trompait sur l'écriture d'un caractère.

Une fois le papier inséré dans l'enveloppe, Seiya sortit de la vieille maison dans laquelle il logeait avec Marin, et alla s'assoir sur une colonne en ruine et couchée au sol. Finalement il changea de position pour s'y allonger directement dessus et observa les nuages dans le ciel qui bougeaient lentement, tout en se remémorant ces dernières années.

De son arrivée dans ce Sanctuaire des plus étranges, de son premier objectif qui était d'obtenir l'armure pour ensuite repartir voir sa sœur, mais aussi et surtout des rencontres qu'il avait faites.

Il avait toujours était un garçon énergique, positif, et avait trouvé deux grands frères dans ce monde austère: les chevaliers d'Or du Lion et du Sagittaire. Dès le début, ils avaient sympathisé, l'ainé lui offrant des explications aux questions qu'il se posait sur ce rôle de protecteur d'Athéna, lui prodiguant des cours de tir à l'arc plus ou moins fructueux –et un test improvisé de sprint la fois où une flèche atterrit dans les fesses du chevalier des Gémeaux, le frère du prof – tandis qu'il passait des moments plus légers, plus amicaux avec le cadet.

Il y avait Shaina aussi. Femme chevalier d'Argent de l'Ophiuchus, et maitre de Cassios, son adversaire du lendemain. Seiya avait du mal à cerner son caractère. Tantôt elle était gentille, presque timide lorsqu'ils se trouvaient tous les deux par hasard, tantôt elle était féroce, une vraie guerrière impartiale et convaincue de la victoire de son élève. Alors que lors de leur première rencontre, cinq années auparavant, elle était une fille gentille, réservée et amicale. À l'époque, sans faire exprès, elle ne portait pas son masque, parce qu'elle se nettoyait le visage au bord de la rivière, dans les bois du domaine. Seiya, de son côté, était à la recherche de baies pour le repas du soir, et Marin lui avait indiqué qu'il ne devait pas revenir les mains vides. Il avait découvert Shaina près de l'eau, vu son visage juste quelques secondes et était reparti. Il n'avait pas été mis au courant de cette histoire de masque chez les femmes chevaliers, jusqu'au jour où il faillit se prendre un coup plus violent de la part de l'Aigle. Simple réflexe, lui avait-elle dit, avant de lui raconter la vérité sur sa condition. Si son maitre l'avait averti, Shaina, elle n'avait rien indiqué.

Pourtant cette dernière s'approchait de cette colonne sur laquelle il commençait à s'assoupir. Il reconnaitrait ce cosmos partagé entre de la douceur et de la violence entre mille. Le jeune apprenti se redressa d'un coup.

Saint KanonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant