Vers la lumière

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Dès qu'ils avaient pénétré l'antre d'Hadès, Hyoga sentit un frisson parcourir son corps tout entier. Quelque chose de glacial, et différent du froid que ses maitres et lui même produisaient. Quelque chose qui pouvait aussi bien le figer sur place, mais pas de la même manière que le faisaient les banquises au fin fond de sa Sibérie natale. Cette sensation gelée ne paralysait pas son corps seulement. Elle s'insinuait aussi au travers de son armure, de sa tunique, traversait les pores de la peau pour atteindre ses organes. Une peur paralysante.

Le jeune homme ne voulait rien laisser paraître. Le visage fermé, ses yeux bleu clair pourtant entourés de cernes fixés vers l'avant, par delà les armures dorées de ses ainés, il marchait le long du corridor qui les menaient tous vers la salle du trône du Seigneur des Enfers. Tous guidés par leur déesse Athéna pour ce qui semblerait être le combat final de cette guerre. Et après? Remonteraient-ils à la surface de la terre? Reverrait-il ses terres gelées dans lesquelles il pourrait offrir des funérailles dignes pour sa mère et son maitre Camus? Il ne fallait pas l'oublier, sur le chemin de retour. Surtout pas...

Les pensées du Cygne restaient bloquées sur cette idée. Il ne voulait pas abandonner le corps du Verseau. Seule son âme demeurerait là. Quelque soit l'issue de cette guerre, tel était son unique souhait. Juste cela...

Une lumière éblouissante éclaira le passage, quand Saori revêtit son armure divine. La voilà devenue Athéna, la déesse de la Sagesse et de la Guerre. Celle qui défendrait la terre et les êtres humains, entourée de ses guerriers.

En un laps de temps, Hyoga oublia ses réflexions, porté par la chaleur du cosmos qui l'enveloppait lui et ses compagnons. Comme si la peur glaciale s'était estompée, pour être remplacée immédiatement par une vague de courage, de force qui l'envahissait de la tête aux pieds. Pour lui inspirer de l'espoir, qu'ils rentreraient tous au Sanctuaire, Camus avec eux, pour son repos éternel.

Désormais, il chassa ses doutes et se plaça aux côtés de Shiryu, son ami meurtri et blessé aux yeux.

Le Dragon avait encore de l'énergie, même dépourvu d'un sens et d'armure. À côté d'eux, Seiya dont le regard était déterminé à accomplir leur mission. Ralentissant lepas pour se mettre à leur niveau, Shun s'aligna aussi auprès du Cygne. Le visage encore enfantin d'Andromède affichait une détermination sans faille et comme un certain calme dans sa respiration, comme concentré sur le mouvement de ses chaines. Enfin, Ikki les rejoignit en silence. Les cinq chevaliers de Bronze suivaient leurs ainés dorés, Kanon et Aiolos. Même de dos, il pouvait sentir aussi leurs cosmos.

Tous les sept étaient auprès de leur déesse, prêts à la protéger, prêts à se battre à ses côtés et vaincre leur adversaire.

Ils arrivèrent face à Hadès qui était assis et immobile dans un fauteuil sombre ornés de motifs tortueux.

Le frisson qui parcourait le corps de Hyoga s'amplifia alors. Ils allaient affronter un dieu, pour de vrai. Pourtant, ce n'était pas le premier qu'il rencontrait. Il avait déjà vu Poséidon, l'avait approché, ne serait-ce qu'un court instant. Mais la sensation était différente: à l'époque, le dieu des Océans n'était pas en guerre contre Athéna. Ici, l'issue serait tout autre. Sans un affrontement, la terre ne connaitrait plus la paix. Et cette aura sombre qui envahissait peu à peu la salle, qui voulait aspirer peu à peu le cosmos chaleureux de leur déesse.

Il ne devait pas céder à la peur. Pas maintenant. Et pourtant, il percevait d'aussi loin qu'il était ces paupières se lever, révélant des yeux perçants, d'un furtif éclat rouge, laissant place à des pupilles d'un mauve irréel, dénué de toute humanité.

En un seul mouvement du regard, Hadès semblait imposer sa présence face à Athéna et ses chevaliers.

Une voix au timbre particulier s'éleva alors.

Saint KanonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant